Economie
Contournement Est : l’économie régionale en a besoin
Pour inciter les élus de la Métropole à renouveler l’engagement de la collectivité à soutenir le projet du Contournement Est, les acteurs économiques de Rouen, et au-delà, ont à nouveau avancé leurs arguments en faveur du projet, ce mercredi 3 février.
La pression monte… Alors que la Métropole de Rouen doit se prononcer lundi 8 février sur son engagement financier dans le projet de liaison entre l’A28 et l’A13, les acteurs économiques régionaux ont voulu montrer une nouvelle fois leur unité en faveur de ce projet. Medef, associations de commerçants, acteurs du port, cluster de l’aéronautique… Comme en décembre, mercredi 3 février, la CCI Rouen Métropole a réuni autour d’elle les principaux représentants du monde économique pour présenter, à la presse, un front commun.
Les arguments sont connus : un outil pour le rayonnement de Rouen, favorable à la compétitivité des entreprises et donc à l’emploi. « La Métropole est obérée de compétitivité par rapport à d’autres territoires », souligne ainsi Gilles Treuil, président des CCI de Normandie. « Si nous sommes compétitifs, nous saurons amener des talents sur le territoire et créer des emplois pour demain, et même après-demain », renchérit Guy Buisson, président du Medef Rouen.
La population majoritairement favorable
Mais surtout, la CCI et ses alliés ont souhaité, cette fois, montrer l’adhésion de la population à ce projet. Elle a notamment présenté un sondage commandé à l’Ifop et réalisé auprès de 1 000 habitants de la Métropole, de Seine-Maritime et de l’Eure. Il en ressort que seuls 15 % des sondés se disent opposés au projet. « On constate aussi que la tranche des 18-24 ans est favorable à 91 % à ce contournement, preuve que, contrairement à ce qu’on nous laisse entendre, il s’agit bien d’un projet d’avenir », martèle Vincent Laudat, le président de la CCI Rouen Métropole.
Les entrepreneurs du territoire ont aussi témoigné. « Nous avons réalisé un sondage au sein de notre association, poursuit José Ortuzar, vice-président des Vitrines de Rouen. 66,1 % des commerçants et artisans sont favorables au projet. » Un bon moyen, en effet, de redonner le goût du centre-ville aux consommateurs, happés par les centres commerciaux de périphérie. « Pour nous, l’enjeu est le maintien de notre siège social à Rouen », défend, pour sa part, Thomas Labrunye, dirigeant de Bulle de Linge. Il souligne le besoin de liaisons faciles entre le siège et les dix sites de production de l’entreprise.
Intérêt collectif, intérêt politique
Pire, les difficultés de circulation sont un frein au recrutement : « Je ne peux pas envisager de recruter une personne qui vit au sud de la Seine », constate Benjamin Goodwin, gérant de Buroespresso à Buchy. En ligne, les témoignages affluent spontanément : « Ce projet permettra à Auditech Innovations d’élargir son bassin d’emploi pour soutenir le doublement des embauches dans les prochains mois » ou encore « Les adhérents du club d’entreprises Rouen Sud Madrillet Artemad apportent tout leur soutien à ce projet… »
D’autres se sont installés sur la zone de la Ronce, à Isneauville, par anticipation de l’arrivée de ce projet. Ils ne comprendraient pas un revirement jugé très politique. « Nous avons confiance dans l’intelligence de nos élus ; qu’ils votent en conscience et en responsabilité… » appelle Xavier Prévost, président de la CPME Normandie. Un scénario qui n’a rien de farfelu, si l’on constate le positionnement des élus de gauche au Département, qui ne se sont pas opposés au financement du projet en janvier. « Si la Métropole confirme son vote de 2018, ce ne sera pas une victoire ou une défaite politique. Ce sera une victoire pour tous les habitants du territoire » conclut Vincent Laudat.
Pour Aletheia Press, Benoît Delabre