Conseil départemental de l'Aisne : un budget 2025 impossible

Le débat d'orientations budgétaires s'est tenu lundi 10 mars au Conseil départemental de l'Aisne. Il confirme une situation financière très dégradée et l'équilibre s'annonce extrêmement difficile à trouver pour 2025. 

Nicolas Fricoteaux, président du département. (c) CD 02
Nicolas Fricoteaux, président du département. (c) CD 02

L'Aisne arrive-t-il à boucler son budget 2025 ? La question se pose tant la situation financière du département s'avère précaire. Le budget 2024 avait déjà été complexe à équilibrer et cela n’avait été possible que par l’inscription de 36 M€ de recettes exceptionnelles et des ajustements ou des décalages de dépenses pour 18 M€.  Les chiffres du Compte Administratif (CA) 2024 anticipé sont encore à prendre avec prudence mais le résultat global du CA devrait passer de 15,6 M€ fin 2023 à 1,7 M€ seulement fin 2024, réduisant encore les capacités d’autofinancement pour 2025.

21,8 millions d'euros à trouver

L’Aisne cumule à la fois les fragilités sociales de départements ruraux et urbains avec un niveau d’allocations sociales très élevé et un reste à charge de loin le plus élevé de sa strate. Son budget va être impacté, en plus, par des décisions nationales telles que le gel de la dynamique de la TVA ou la hausse des cotisations CNRACL (régime de retraite obligatoire des fonctionnaires territoriaux), créant une baisse des recettes de 5,8 M€. Contrairement à 2024, la seconde part du fonds de sauvegarde dont avait bénéficié le département ne sera pas reconduite en 2025 avec un impact de -6,7 M€ et le fonds de péréquation DMTO qui voit son enveloppe 2025 fondre de 20% crée une recette amoindrie de 5,5 M€ dans les caisses du département. 

Si l'assemblée départementale a voté l’augmentation du taux des droits de mutations à titre onéreux de 0,5 point, cette mesure qui va faire augmenter les frais de notaire pour les acheteurs de biens immobiliers (hormis pour les primo-accédants), ne suffira pas. A ce stade de la réflexion budgétaire, avec un emprunt raisonnable à 35 M€, il manquerait encore 21,8 M€ pour le financement des investissements qui seraient nécessaires cette année.

«Avec des marges de manœuvre presque inexistantes sur les recettes, l’atteinte de l’équilibre budgétaire nécessite à la fois des efforts sur les dépenses de fonctionnement et une révision à la baisse des dépenses d’investissement, estime Nicolas Fricoteaux, président du département. Le travail continue pour proposer un budget équilibré en avril et maintenir nos politiques de solidarités essentielles envers les Axonais».