Congrès du PS: un trio de candidats se dessine pour le poste de N.1

Olivier Faure, Nicolas Mayer-Rossignol, Boris Vallaud ? Les contours du congrès du Parti socialiste se dessinent, avec trois courants en lice à trois jours du dépôt des motions qui doit déterminer qui sera...

Olivier Faure le 20 février 2025, à Paris © Ludovic MARIN
Olivier Faure le 20 février 2025, à Paris © Ludovic MARIN

Olivier Faure, Nicolas Mayer-Rossignol, Boris Vallaud ? Les contours du congrès du Parti socialiste se dessinent, avec trois courants en lice à trois jours du dépôt des motions qui doit déterminer qui sera candidat au poste de premier secrétaire. 

Mercredi, le chef des députés PS Boris Vallaud a acté qu'il présenterait son propre texte d'orientation (ou motion), après plusieurs jours de négociations avec ses concurrents qui espéraient l'arrimer à eux et s'assurer ainsi une victoire indiscutable, loin des tergiversations du congrès de Marseille.

Mais celui qui était auparavant au côté du premier secrétaire sortant Olivier Faure et se présente comme le candidat de la "réconciliation" des différents courants socialistes n'entend pas se ranger derrière quiconque. Il tend même la main à ses concurrents, pour qu'ils se rallient à lui.

En face, Olivier Faure, qui brigue sa réélection, va également présenter un texte d'orientation. Ses troupes se disent dans "une confiance raisonnable", d'autant qu'il a engrangé ces derniers jours quelques soutiens de poids, comme ceux de l'ex-maire de Lille Martine Aubry, du président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, ou de la maire de Saint-Denis de La Réunion Ericka Bareigts.    

Le courant de ses opposants, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, se préparent également à déposer une motion. Les deux édiles, qui étaient partis séparés lors du dernier congrès, se sont alliés pour peser davantage face à Olivier Faure, et doivent finaliser dans les prochains jours leur accord. 

Le député Philippe Brun, qui a lancé son propre courant, est aussi en discussion avec eux, mais a vu mardi une partie de ses troupes rejoindre Olivier Faure, dont la trésorière du PS Fatima Yadani. 

Une incertitude plane encore sur la personne qui sera premier signataire du texte d'orientation et briguera donc la tête du parti. Nicolas Mayer-Rossignol a indiqué qu'il était candidat et semble tenir la corde, derrière "une équipe de direction" qui comprendrait Hélène Geoffroy, la présidente d'Occitanie Carole Delga, Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane. 

Les trois courants sont persuadés de pouvoir arriver dans le duo de tête. Car au terme du vote des adhérents sur les textes d'orientation, prévu le 27 mai, seuls les premiers signataires des deux textes d'orientation arrivés en tête pourront concourir au poste de premier secrétaire, lors d'un second vote le 5 juin.

vote utile

Et chacun y va de ses pronostics. "Nous partons dans un rassemblement qui va nous mettre en tête du premier tour", assure Hélène Geoffroy.

Dans l'entourage de Boris Vallaud, on estime à ce stade son poids autour de 25%, et on se dit certains qu'il peut faire la différence, "car personne n'a envie de revivre le congrès fratricide de Marseille", où s'étaient affrontés Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol. 

Dans le camp d'Olivier Faure, on évoque une configuration à 40% pour le premier secrétaire sortant, 40% pour le camp Mayer-Rossignol, et 20% pour Boris Vallaud. Mais au fil de la campagne interne, le rapport de forces évoluerait à 50-40-10, car "le vote utile s'enclenchera", et il y a "peu de différences sur le fond" entre Boris Vallaud et Olivier Faure, considère la même source. 

Alors qu'au congrès de Marseille, la divergence majeure s'était concentrée entre les pro-alliance avec La France insoumise et les anti, la question est désormais tranchée: tous ont acté la séparation d'avec la France insoumise pour 2027.

Mais le débat tourne désormais autour de la future stratégie d'alliance pour cette échéance.

Le premier secrétaire prône la mise en place d'une "plateforme commune" allant du député "François Ruffin (qui a rompu avec LFI) à Raphaël Glucksmann", eurodéputé de Place publique, pour 2027. Mais le camp Mayer-Rossignol y voit un "processus de primaire sans cohérence sur le fond".

Ils plaident pour leur part pour "l'affirmation de l'identité socialiste" et pour une "fédération de la Gauche" républicaine dotée d’une "plateforme programmatique commune". 

Boris Vallaud lui, dans une forme de synthèse, défend "un processus en deux temps", qui passe par "l'affirmation des socialistes" et "un processus ouvert vis-à-vis de la gauche +de Glucksmann à Ruffin+".

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