Concilier les temps de vie : un enjeu majeur
À l’occasion de la 11e édition de la semaine pour la qualité de vie au travail, une conférence autour de la conciliation des temps de vie a été organisée autour de cet enjeu majeur qui touche la vie des salariés et des entreprises.
En 2013, le premier Accord national interprofessionnel sur la qualité de vie au travail (ANI) a vu le jour. Signé par l’ensemble des partenaires sociaux, il met pour la première fois en avant la place du travail dans la vie des salariés. Le CESTP- Aract, en partenariat avec la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité de Picardie a souhaité consacrer une conférence à ce sujet avec la restitution d’une étude menée TNS Sofres et plusieurs tables rondes qui ont réuni chefs d’entreprise, sociologues et représentants syndicaux.
Engagement des entreprises
« La conciliation des temps de vie est un élément essentiel de l’égalité professionnelle », a déclaré Jean-François Cordet, Préfet de région, en préambule. « L’égalité est une priorité forte du gouvernement. La promotion de la qualité de vie est une attente forte des salariés. Mieux équilibrer la vie professionnelle et la vie privée est aujourd’hui un enjeu de société », a-t-il ajouté. Un discours partagé par Nadia Castain, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité de Picardie : « Les dernières années, des avancées massives ont été faites, cette politique publique est source de progrès pour les femmes, mais aussi pour les hommes et l’ensemble de la société ». Cependant Nadia Castain a rappelé que si l’emploi des femmes est important (67% des salariés) et le taux de natalité élevé, il ne faut pas masquer les difficultés quotidiennes rencontrées. Actuellement, 54% des femmes quittent leur emploi pour se consacrer à leurs enfants. Ce phénomène ne touche que 7% des hommes. L’étude menée par TNS Sofres du 9 au 16 avril montre que la conciliation des temps de vie est importante pour 99% des personnes interrogées. Et si 76% déclarent qu’il est aisé d’allier vie privée et professionnelle, la moitié des salariés reconnaît rencontrer des difficultés dans le quotidien et 57% estiment qu’il est difficile de s’occuper de leurs enfants comme ils le souhaiteraient. Pour un quart des salariés, leur vie professionnelle empiète sur leur vie privée. « Cela a vraiment été une prise de conscience », explique Isabella Namèche, managing director de N’Allo France, centre d’appels installé à Marcen-Baroeuil (Nord). « Nous avons été accompagnés par l’Anact pour nous structurer. Nous avons mis en place un comité de pilotage pour travailler sur le sujet de la qualité de vie. Une expérimentation sur le schéma horaire a été menée avec l’élargissement de la plage d’ouverture pour permettre à chacun de choisir ses heures de travail ». De son côté, Patrick Nestour, représentant CFDT à la SNCF a, avec l’observatoire de la qualité de vie, mené un groupe de travail de 18 mois sur ce sujet. « Nous avons fait des recommandations pour l’équilibre des temps de vie. Ce rapport a été remis à la direction et nous avons un droit de suite pour évaluer les améliorations dans le futur », a-t-il expliqué. « C’est une conviction personnelle à transmettre à ses salariés. Les dirigeants sont des éléments clés pour la réussite de cette conciliation des temps et doivent prendre conscience de ce besoin de changement », a conclu Éric Fauconnet, directeur administratif et financier du Groupe Noriap.