Compiègne, Margny, Noyon : Pôle emploi enregistre une progression du retour à l'emploi en 2022
C'est une bonne nouvelle pour le bassin économique de Compiègne, Noyon et Margnè-lès-Compiègne. Les trois agences enregistrent une progression du retour à l'emploi sur ce territoire mais surtout du retour à l'emploi des jeunes et des demandeurs d'emploi longue durée. Ce résultat est le fruit d'une stratégie basée sur un accompagnement personnalisé, un travail ciblé, en partenariat, et sur des actions très innovantes.
La nouvelle
stratégie de Pôle emploi fonctionne, avec des résultats concrets.
En 2022, les agences de Compiègne Lesseps, Margny-lès-Compiègne et
Noyon enregistrent un retour à l'emploi pour 12 000 personnes -
toutes catégories confondues – en 2022, contre un peu plus de 10 000
personnes en 2021. C'est aussi une baisse de 12% du chômage chez les
jeunes mais aussi de 12% chez les demandeurs d'emploi longue durée.
Des chiffres en nette progression marqués par une reprise économique
« qui doit concerner tout le monde », met en
lumière Marie-Christine Hasard, directrice de l'agence Pôle emploi
de Noyon.
Avec 82% des
demandeurs d'emploi satisfaits de leur accompagnement en 2022,
l'accélération de la stratégie employée par ces trois agences
Pôle emploi porte ses fruits. Cette dernière implique également
une proximité avec les entreprises basée sur la confiance et la
réactivité. Sur ce dernier point, Pôle emploi se veut être un
appui dans les recrutements, avec un délai de 28 jours en moyenne
pour recruter un profil. « Il y a quelques années, nous
étions un relais, aujourd'hui nous conseillons et accompagnons les
demandeurs d'emploi et les entreprises, constate Françoise
Croissant, directrice de l'agence de Compiègne Lesseps. L'objectif
aujourd'hui est d'adapter les compétences aux besoins des
employeurs. »
Recruter autrement
Cette progression
des chiffres est finalement le résultat d'un cercle vertueux et
dynamique dont les cibles principales restent les personnes les plus
éloignées de l'emploi et les métiers en tension. Pour ce faire, de
nouvelles méthodes de recrutement ont été déployées sur le
territoire incitant les demandeurs d'emploi et les entreprises à
sortir de leur zone de confort pour, in fine, créer de belles
rencontres. Pour accomplir cette mission, Pôle emploi a été
particulièrement innovant.
Le Stade vers l'emploi (les demandeurs et
les employeurs se rencontrent de façon anonyme lors de rencontres
sportives), l'Art d'accéder à l'emploi (une approche photographique
des métiers), immersions en entreprise... toutes ces actions ont
fait fi des C.V. Et c'est là la clé du succès. « On accentue
nos efforts sur les métiers en tension, explique Alexandra
Fauchard, directrice de l'agence de Margny-lès-Compiègne. Avec
les nouvelles méthodes de recrutement, nous proposons des profils
compatibles et les entreprises se concentrent sur la motivation et le
savoir-être [ndlr :
pour les métiers qui ne requièrent pas de diplôme précis et de
formation longue].
Ensuite les compétences s'apprennent en entreprise. » C'est
finalement une façon de bousculer les recrutements des entreprises,
qui doivent aussi s'adapter.
Dans
le cadre de cette innovation des méthodes de recrutement, la Méthode
de recrutement par simulation (MRS) ne tient compte ni de l'expérience
ni du niveau de diplôme mais se base les compétences et les
habilités via une série d'exercices pratiques créée, par analogie,
à partir des conditions du poste de travail à pourvoir. Par exemple, Weylchem Lamotte, industriel chimiste basé à Trosly-Breuil,
procède à cette méthode depuis 2021 pour, entre autres, trouver des
alternants opérateurs de fabrication des industries chimiques. Et
c'est un succès. « Nous avons mis un process spécifique
avec Pôle emploi via la MRS, explique Gaël Le Poaré, DRH
adjoint de l'entreprise. Et les résultats sont incroyables. Nous
avons trouvé les dix personnes et 26 personnes avaient réussi le test. Et nous avons remarqué qu'aucune personne ne vient du secteur de la chimie et elles sont tout de
même opérationnelles. » Justement,
la MRS, ainsi que toutes les autres actions innovantes, permettent efficacement un
retour à l'emploi des personnes qui en sont le plus éloignées.
Des actions sur mesure
Si Pôle emploi
s'est toujours tourné vers l'humain, depuis quelques années la structure accompagne des parcours de vie. La nuance ? Le sur-mesure,
dont la nécessité a été mise en exergue durant la crise de la
Covid-19. À l'instar de Thibaud, 24 ans, qui a connu un échec
scolaire après le Bac car il n'avait pas trouvé sa voie. Alors
qu'il a accumulé les petits boulots depuis ses 18 ans et accentué
une volonté de ne pas travailler par démotivation, il a intégré
le Contrat engagement jeunes (CEJ) l'année dernière. Aujourd'hui,
il s'épanouit dans l'horticulture et a intégré une école à
Estrée-Saint-Denis, en est premier de sa classe, tout étant en
alternance dans une entreprise à Senlis. Depuis, il a aussi passé
le permis. « J'étais fixé sur l'informatique mais sans
vraiment savoir quoi faire, témoigne-t-il. Avec ce contrat,
je me suis engagé à être 15h par semaine actif dans ma recherche
et j'ai été embauché en contrat civique, ce qui m'a remis un
rythme. Avec l'aide de mon accompagnateur, j'ai trouvé une autre
voie professionnelle, l'horticulture et je n'y aurais jamais pensé et pourtant c'est vrai que j'ai toujours aimé les plantes et le jardinage mais je voyais ça comme un passe-temps plutôt qu'une compétence.. Et je suis très heureux
aujourd'hui et j'ai retrouvé la motivation à travailler. »
Finalement, cet accompagnement personnalisé pallie des histoires de vie parfois compliquées
dont une aide spécifique devient nécessaire. « Il
y a aussi la représentation des métiers à changer,
explique la directrice de l'agence de Noyon. On
s'adapte aux profils tout en leur proposant des métiers auxquels ils
n'auraient pas pensé par méconnaissance, en ciblant les métiers en
tension sur le secteur pour aussi aider les entreprises. »
Le
sur-mesure ne pourrait se faire sans des partenariats forts. Là
aussi, sur le territoire, Pôle emploi travaille de concert avec
d'autres acteurs tels que la CPAM, Cap Emploi, la mission locale,
l'Apec, les agences d'intérim, la Carsat... dans le but d'être
davantage efficace. « C'est une personnalisation des
accompagnements co-construite avec le demandeur d'emploi mais aussi
avec les partenaires », note Alexandra Fauchard.
Cette stratégie payante sur ce bassin dynamique perdura en 2023 et dans les années à venir. Des actions innovantes sont déjà prévues.