Commerce: sous pression de Trump, l'UE et le Mexique renforcent leur partenariat

L'Union européenne a annoncé vendredi un accord avec le Mexique pour renforcer leur relation commerciale, notamment dans l'agriculture, à trois jours de l'investiture du président américain élu Donald Trump qui...

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 19 décembre 2024 à Bruxelles. © JOHN THYS
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 19 décembre 2024 à Bruxelles. © JOHN THYS

L'Union européenne a annoncé vendredi un accord avec le Mexique pour renforcer leur relation commerciale, notamment dans l'agriculture, à trois jours de l'investiture du président américain élu Donald Trump qui les a menacés de droits de douane.

UE et Mexique sont déjà liés par un vaste accord politique et commercial depuis 2000. Son renforcement était en négociation depuis 2016.

"Aujourd'hui, l'Europe et le Mexique font un grand pas en avant dans leur partenariat", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "Les exportateurs de l'UE bénéficieront de nouvelles opportunités commerciales, y compris nos agriculteurs et nos entreprises agroalimentaires", a-t-elle affirmé.

L'accord va au-delà des seuls liens commerciaux. 

Il entend "approfondir et élargir le dialogue politique, la coopération et les relations économiques entre l'UE et le Mexique", selon un communiqué de la Commission. 

Mais il représente en particulier "un potentiel de croissance pour les exportations agroalimentaires de l'UE vers le Mexique, tout en promouvant des valeurs communes et des règles progressistes en matière de développement durable", assure l'exécutif européen.

Le Mexique est un importateur net de produits agroalimentaires de l'UE.

L'Europe "ouverte sur le monde

Le partenariat modernisé permettra de supprimer des droits de douane pouvant atteindre 100% sur des produits d'exportation importants de l'UE, tels que le fromage, la volaille, le porc, les pâtes, les pommes, les confitures et marmelades, ainsi que le chocolat et le vin, a détaillé la Commission européenne.

Il doit aussi étendre la protection des labels d'origine géographique des produits européens et mettre en place des procédures simplifiées et moins coûteuses pour les exportations agroalimentaires.

L'accord annoncé vendredi devra encore être ratifié par l'UE et le Mexique.

Engluée dans la stagnation économique, l'Union européenne cherche des relais de croissance à l'étranger et multiplie les efforts pour nouer ou renforcer des partenariats internationaux.

"Après les progrès réalisés avec le Mercosur, nous avons aujourd'hui une excellente nouvelle pour nos relations avec l'Amérique latine", s'est réjoui le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Il a salué "un pas de plus vers une UE ouverte sur le monde, capable de commercer et de générer une prospérité partagée".

Ursula von der Leyen avait conclu en décembre les négociations pour un accord de libre-échange très discuté avec quatre pays du Mercosur: Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay. 

Dégâts environnementaux

Cet accord doit lui aussi être encore ratifié. Il a déclenché la colère des agriculteurs européens qui craignent des importations sud-américaines jugées déloyales, tandis que les organisations écologistes dénoncent son impact environnemental.

Donald Trump, qui effectue lundi son retour à la Maison Blanche, a menacé Européens et Mexicains de leur infliger des droits de douane extrêmement agressifs.

Il espère ainsi faire pression sur Mexico pour lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse utilisé dans le milieu médical mais dont l'usage est détourné comme drogue. De l'Union européenne, Trump attend qu'elle achète plus de pétrole et de gaz et réduise son excédent commercial avec les Etats-Unis.

"Malgré les menaces de droits de douane, l'UE et le Mexique renforcent leur engagement en faveur d'un commerce ouvert, équitable et fondé sur des règles", s'est réjoui l'eurodéputé social-démocrate allemand Bernd Lange, président de la commission Commerce international au Parlement européen. Il y voit "une nouvelle preuve que notre politique commerciale est sur la bonne voie".

"Sous pression de Trump et plutôt que d'un protectionnisme solidaire, l'UE fait le choix de s'entêter dans toujours plus de libre echange, toujours plus de dégâts environnementaux, toujours plus de dumping social", a au contraire critiqué l'eurodéputée de gauche française Leïla Chaibi (La France insoumise).

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