Commerce : les raisons de la colère...

À l’image de l’ensemble des commerçants de proximité de l’Hexagone, ceux de Nancy et de Meurthe-et-Moselle ont tenté de faire comprendre au gouvernement la nécessite vitale pour eux de rouvrir rapidement.
À l’image de l’ensemble des commerçants de proximité de l’Hexagone, ceux de Nancy et de Meurthe-et-Moselle ont tenté de faire comprendre au gouvernement la nécessite vitale pour eux de rouvrir rapidement.

Pour une réouverture de tous les commerces dès le 13 novembre ! La fermeture des commerces dits «non essentiels» a entraîné une levée de boucliers de la part de ces professionnels et les mesures gouvernementales interdisant à la grande distribution de vendre ses produits non essentiels sont loin d’apaiser la grogne bien présente. Elles créent, au contraire, d’autres problématiques.

«Nos concitoyens doivent respecter strictement les règles de confinement et ne pas multiplier les sorties, mais ils doivent aussi pouvoir consommer près de chez eux et contribuer ainsi à soutenir nos commerces de ville. Il faut rechercher le juste équilibre entre ouverture des commerces et responsabilité sanitaire, mettre le curseur au bon endroit. L’avenir de nos centres-villes est en jeu», dixit le président de la Métropole du Grand Nancy le 31 octobre au tout début de la grogne des commerçants dits  «non essentiels». Comme un peu partout dans l’Hexagone, la colère des commerçants n’a cessé de monter en puissance pendant toute la semaine dernière. Les annonces gouvernementales interdisant notamment à la grande distribution de vendre des produits non essentiels histoire d’éviter une concurrence jugée déloyale n’a pas vraiment apaisé les choses, elles en ont même créé d’autres. «C’est toute une chaîne, notamment par rapport à la grande distribution, qui a été cassée», assure un délégué général d’une organisation patronale. À l’heure où nous écrivons ces lignes, c’est l’impasse totale.

Véritables mesures de soutien

«C’est tout un pan de notre économie qui est de nouveau mis à l’arrêt pour la deuxième fois en quelques mois. Commerces de l’habillement, de la chaussure, de la culture, de l’électroménager, du multimédia, du meuble, du sport, du jouet, de l’optique, de la beauté, de la parfumerie, de la bijouterie-horlogerie, des arts de la table, des fleurs, ce sont plusieurs centaines de milliers de points de vente à travers la France et plus de 1,2 million d’emplois salariés et d’indépendants qui sont aujourd’hui menacés», assurent la quasi-totalité des fédérations de ces secteurs dans un communiqué commun daté du 2 novembre. «Nous demandons solennellement au gouvernement de rouvrir tous les commerces dès le 13 novembre et de mettre en œuvre de véritables mesures de soutien bénéficiant à l’ensemble de nos entreprises quels que soient leur taille et leur secteur.» Un appel national présent au niveau local. «Nous demandons que la réouverture complète avec application stricte des protocoles sanitaires soit décidée dans les prochains jours et au plus tard le 12 novembre pour tous les commerces de proximité avec limitation du nombre de personnes présentes si nécessaire pour sécuriser le respect des préconisations sanitaires. Les commerces de proximité ont démontré qu’ils ne génèrent pas de diffusion du virus», assure le CCI Grand Nancy Meurthe-et-Moselle. «Nous appelons le gouvernement à faire confiance à la responsabilité des commerçants et chefs d’entreprise pour trouver une voie alliant les impératifs sanitaires et la survie de notre économie avec les consommateurs dans une vision de consommation.» La confiance, c’est ce qu’il semble manquer aujourd’hui…

«Achetez-GrandNancy.fr» boostée…

«Les modalités de confinement renforcent incontestablement le déséquilibre économique déjà important entre petits commerces, grande distribution et géants du net. Ce n’est pas acceptable en l’état de regarder disparaître nos commerces de proximité», assurent la Métropole du Grand Nancy et la ville de Nancy dans un communiqué commun. «Le gouvernement doit entendre la colère légitime des artisans, petits commerçants, indépendants. Les décisions prises à la hâte concernant les rayons culturels de la grande distribution ne sont pas suffisantes. Nous demandons une cohérence de traitement et de reconsidérer la notion de commerce ouvert durant la crise.» Aux côtés de l’agence France Urbaine, la ville et la Métropole entend demander un réexamen «de la notion ambigüe de commerces non-essentiels». Un plan d’urgence en direction des commerces de proximité métropolitain est en marche avec notamment la volonté de booster la plateforme «Achetez-GrandNancy.fr» (plateforme dédiée aux commerçants pour développer la vente en ligne et le principe de Click & Collect).