Comité interministériel de la logistique à Hénin-Beaumont : rendre la logistique plus durable
Le 21 octobre dernier, à Hénin-Beaumont, s’est tenu le deuxième Comité interministériel de la logistique (CILOG) en présence des ministres de l’Industrie et des Transports, Agnès Pannier-Runacher et Jean-Baptiste Djebarri. Le verdissement de la filière, ou du moins sa décarbonation, était au coeur des débats.
La plateforme multimodale Delta 3 de Hénin-Beaumont a accueilli le 21 octobre le deuxième Comité interministériel de la logistique (CILOG). L'occasion d'évoquer la transformation des transports ferroviaires, fluviaux, routiers… mais aussi les méthodes de construction, les accompagnements, les investissements mis en œuvre.
Pas moins de deux ministres, Jean-Baptise Djebarri (Transports) et Agnès Pannier-Runacher (Industrie) avaient fait le déplacement pour marquer le soutien du Gouvernement à un secteur qui pèse. Avec 10% de création du PIB français et 150 000 entreprises, la filière de la logistique en France est un maillon important de l’économie française. Elle compte 1,8 million d’emplois répartis sur l’ensemble du territoire et 370 000 emplois de manutention à pourvoir à l’horizon 2030, ce qui en fait un ressort clé de la relance.
«La décarbonation doit devenir une réalité»
«La compétitivité logistique est un levier de notre compétitivité industrielle. La réindustrialisation de la France suppose que nous portions notre chaîne logistique aux avant-postes en matière d’efficacité, d’empreinte environnementale et de numérisation», a déclaré Agnès Pannier-Runacher.
Les ministres étaient d'ailleurs venus avec un train de mesures dans leurs cartables... Treize en tout, dont le lancement de la stratégie en faveur d’une logistique urbaine durable. Celui-ci a été symbolisé par la remise d'un rapport sur cette question par Anne-Marie Idrac (France logistique), Jean-Jacques Bolzan (mairie de Toulouse) et Anne-Marie Jean (Commission supérieure du numérique et des postes).
«Le secteur logistique n'est pas seulement indispensable à notre économie, il est indispensable à nos vies, a plaidé le ministre chargé des Transports. Sa décarbonation doit devenir une réalité. Nous nous donnons les moyens de la concrétiser : avec la stratégie nationale pour le fret ferroviaire, avec nos investissements exceptionnels en faveur du fluvial et du verdissement du transport routier, et avec l’appel à projets du PIA4 (plan d’investissement d’avenir n°4, ndlr) que nous lançons ce jour.»
Appel à projets
Cet appel à projets baptisé "Logistique 4.0" est doté d’une enveloppe de 90 M€. Dédié à la digitalisation, la transition écologique et l’automatisation des chaînes logistiques il accompagnera l’innovation dans le secteur. Il est ouvert jusqu'au 15 mai 2022 et cible trois besoins fondamentaux : la digitalisation des chaînes logistiques, la transition vers des chaînes logistiques écologiquement durables, l’automatisation de celles-ci.
Pour Jean-Baptiste Djebarri, ministre des Transports, il s’agit de se diriger vers une «logistique plus attractive, plus visible et davantage compétitive tout en organisant sa décarbonation, sa transition écologique». Les ministres sont d’accord : «On va vers une transformation des transports très rapide, un exemple avec les trains hydrogènes et électriques.» Accompagner, continuer, travailler sont les mots qui revenaient le plus souvent lors de cette réunion.
Le Gouvernement veut persévérer et engager des actions dans le but de sensibiliser tous les acteurs sur la logistique urbaine. Mais aussi renforcer le partage de connaissances avec les collectivités en s’appuyant sur les travaux de la task force. Autre stratégie : missionner le Groupement des autorités responsables de transport (GART) afin d’organiser les réflexions et actions autour d’une logistique urbaine durable au plus près des territoires.