Colissimo s’offre un nouvel outil high-tech à Douvrin
Après un peu plus d’une année de travaux, la nouvelle plateforme colis de Douvrin entre progressivement en activité. D’ici le mois de février, elle sera pleinement en charge et accueillera l’ensemble de l’activité colis de la plaque Nord. L’outil de dernière génération est plus rapide et permet au groupe d’aller encore plus loin dans sa démarche de réduction des déchets et des rejets. Explications.
Sur les dix dernières années, l’activité courrier a enregistré une baisse de volume de l’ordre de 50%, il s’agit d’un changement majeur pour une entreprise comme La Poste qui existe depuis plus de 500 ans. «Dès 2009, nous avons pris conscience de ce changement et avons mis en place un plan de dynamisation de notre activité», souligne Xavier Mallet, directeur général de La Poste Colissimo.
L’entreprise avait besoin de trouver de nouveaux relais de croissance sur un marché qui après une phase de stagnation en 2014 est reparti à la hausse. «Avec une croissance de plus de 20 millions de colis par an depuis quelques années, nous enregistrons un total de 360 millions de colis acheminés en 2019», poursuit-il.
Le marché est aujourd’hui porté par le e-commerce, en France, l’activité correspond à 9% du commerce de détail, quand en Grande-Bretagne, elle représente 20% et 15% en Allemagne. Et Xavier Mallet de préciser, «les chiffres laissent entrevoir qu’il y a un fort potentiel de développement, nous sommes en général en décalage de plusieurs années sur le marché outre-Manche. Nous savons aussi que les clients ont besoin d’un accompagnement».
Pour accompagner cette croissance du marché, le groupe a imaginé un nouveau schéma directeur sur le colis, avec à terme prés de 400 millions d’euros investis sur le colis et la logistique. «Avec ce plan d’investissement, nous avons trois objectifs : accompagner les volumes, offrir plus de rapidité et avoir une action tournée vers le développement durable», résume le directeur général.
Plus rapide, plus propre
Alors que le groupe Colissimo vient d’enregistrer un nouveau record de tri, avec 3 millions de colis traités sur la nuit du 16 au 17 décembre dernier, l’objectif est aujourd’hui d’aller toujours plus vite. «Nous souhaitons basculer en J+1, au lieu de J+2 actuellement, tout en respectant l’environnement et en continuant à baisser les rejets de carbone.»
Le groupe La Poste, déjà neutre en CO2 depuis plusieurs années, a aujourd’hui pour objectif de tendre vers le zéro rejet. Pour mener de front ces augmentations de cadence, tout en réduisant l’impact environnemental, le groupe a modifié et optimisé son processus et ses modes de transport. «Nous passons progressivement à un transport en caisses mobiles. Elles offrent plus de capacité et une plus grosse modularité», souligne Xavier Mallet.
Avec ces caisses mobiles, les colis ne sont plus transportés dans des chariots, mais directement empilés. Grâce au chargement en vrac, le groupe augmente sa capacité de colis transportés de 30%, tout en réduisant de 15 000 tonnes les rejets de CO2. «Cela permet également d’optimiser le traitement des colis, tout en offrant plus d’efficacité et de rapidité.»
Enfin, les caisses mobiles font baisser la facture du transport des colis d’environ 25%, permettent de réduire le temps de chargement et offrent des délais de transport réduits.
Douvrin un choix stratégique
À l’échelle nationale, le groupe dispose d’un réseau de 18 plateformes, dont neuf de préparation et de distribution. Dans les Hauts-de-France, le groupe dispose de deux plateformes colis, à Carvin et Douvrin. La plateforme de Carvin, mise en service en 2004, n’était plus adaptée à l’augmentation des volumes. «Nous avons un temps imaginé la moderniser, mais le coût de transformation n’était pas acceptable, nous avons donc cherché un autre emplacement», explique Mohamed Chenkir, directeur opérationnel territorial Colis Hauts-de-France.
La région des Hauts-de-France est stratégique, à la frontière avec la Belgique et la Grande-Bretagne, le groupe cherchait donc un emplacement facilement accessible et bien desservi par les grands axes routiers. «Rapidement, le choix du groupe s’est porté sur la zone du SIZIAF à Douvrin. Nous avons fait confiance à Prologis qui a construit un bâtiment répondant à nos demandes.»
La plateforme de Douvrin est ultra moderne, s’est une des trois plus grosses plateformes de France. Elle est stratégique et doit absorber les 80 millions de colis de la plaque Nord et la croissance annuelle de colis pour les 10 à 15 années à venir.
Les travaux ont démarré en août 2018, le bâtiment a été livré en été 2019, pour une mise en service le 2 décembre dernier. Pendant la période de pointe appelée «pic période» de six semaines, le groupe a utilisé les deux plateformes. Douvrin venant en support de Carvin avant de prendre définitivement le relais en février.
À terme, les 250 personnes qui travaillent à Carvin seront transférées à Douvrin, 90 personnes sont d’ores et déjà dans la nouvelle installation qui a déjà été éprouvée et qui va progressivement monter en charge. Le groupe Colissimo prévoit enfin, l’embauche de 30 personnes supplémentaires dans les années à venir. Une bonne nouvelle pour l’emploi sur le secteur.
Quelques chiffres
- 11 hectares : la surface du terrain sur lequel est implantée la plateforme
- 25 000 mètres carrés : la surface de la nouvelle plateforme
- 130 : le nombre de portes à quai
- 30 millions : l’investissement en euros pour se doter des dernières technologies
- 80 millions : le nombre de colis qui seront traités chaque année à Douvrin
- 32 000 colis/heure : la cadence validée en test de l’outil
- 9 : le réseau des plateformes de préparation et de distribution
- 312 mètres : la longueur du trieur
- 2,71m/s : la cadence de lecture des codes barres du trieur