Cinq entreprises à capitaux étrangers “symboles” de l’attrac

Ecover (Landacres), Terra Nova (Isbergues), GSK (Saint-Amandles-Eaux), Coca-Cola (Dunkerque) et Toyota (Onnaing), distingués aux 1ers Trophées de l’investissement international de Nord France Invest, représentent à eux cinq près de 1,5 milliard d’euros investis dans le Nord-Pas-de-Calais et des centaines d’emplois créés depuis une vingtaine d’années.

Une voiture est produite toutes les 68 secondes sur le site Toyota d’Onnaing.
Une voiture est produite toutes les 68 secondes sur le site Toyota d’Onnaing.

 

Une voiture est produite toutes les 68 secondes sur le site Toyota d’Onnaing.

Une voiture est produite toutes les 68 secondes sur le site Toyota d’Onnaing.

Pour Toyota, la bonne nouvelle est intervenue aux lendemains de l’annonce du choix du site d’Onnaing pour produire à partir de mai 2013 la Yaris III destinée au marché nord-américain. Le 26 juin dernier à l’Espace international à Lille, Makoto Sano, président de Toyota Motor Manufacturing France, pouvait affirmer à bon droit que la firme japonaise était présente dans le Valenciennois pour longtemps. Déclaration qui a dû conforter le jury des 1ers Trophées de l’investissement international dans son choix d’attribuer le Prix spécial de cette distinction au constructeur automobile nippon. Reconnaître pour encourager… C’est ainsi qu’il faut voir la création des Trophées de l’investissement international dont la première édition distingue hormis Toyota quatre autres entreprises. Le point commun entre les lauréats : leurs capitaux sont détenus en totalité ou en majorité par des investisseurs étrangers. C’est donc de l’attractivité économique du Nord- Pas-de-Calais dont il est question à travers cette nouvelle distinction. Nord France Invest (ex-NFX), l’agence de promotion économique de la région, qui en est à l’origine, affirme d’ailleurs “récompenser les entreprises à capitaux étrangers pour leurs investissements remarquables en région”. A Toyota qui a investi en 13 ans 1 milliard d’euros et créé un peu plus de 4 200 emplois dans le Valenciennois, Nord France Invest a voulu exprimer plus qu’une distinction mais “une reconnaissance qui nous tient à coeur” selon son président, Luc Doublet.
Les quatre autres lauréats l’ont été dans trois catégories. Le Trophée de l’investissement innovant a honoré deux entreprises : le site de production de vaccins de GlaxoSmithKline à Saint-Amand-les-Eaux et Terra Nova, spécialiste du traitement de cartes électroniques à Isbergues. Le site amandinois du groupe pharmaceutique britannique a représenté 600 millions d’euros d’investissement et il s’y teste actuelle- 1ers Trophées de l’investissement international Cinq entreprises à capitaux étrangers “symboles” de l’attractivité de “Lille Region” Une voiture est produite toutes les 68 secondes sur le site Toyota d’Onnaing.  Bonaventure DJAMIE Ecover (Landacres), Terra Nova (Isbergues), GSK (Saint-Amandles- Eaux), Coca-Cola (Dunkerque) et Toyota (Onnaing), distingués aux 1ers Trophées de l’investissement international de Nord France Invest, représentent à eux cinq près de 1,5 milliard d’euros investis dans le Nord-Pas-de-Calais et des centaines d’emplois créés depuis une vingtaine d’années. D. R. ment deux futurs vaccins, l’un contre le cancer du col de l’utérus, l’autre contre le paludisme. De taille plus modeste, Terra Nova, dont 65% du capital est détenu par des Britanniques et des Irlandais, a investi 15 millions d’euros en 2010 sur son site industriel d’Isbergues : 7 des 47 salariés de Terra Nova se consacrent à la R&D. “Nous sommes les seuls au monde à avoir inventé un procédé destiné au traitement exclusif des cartes électroniques”, indique Christian Thomas, dirigeant de Terra Nova. Un procédé par pyrolyse qui permet d’extraire, des cartes électroniques, des métaux rares tels que le cuivre, l’or, le palladium, l’argent.
Le Trophée de l’investissement responsable a échu à Ecover, fabricant de détergents écologiques dont les capitaux sont belges et qui emploie une quarantaine de salariés à Landacres, près de Boulognesur- Mer. Quant au Trophée de la fidélité au territoire, il a été remis à la filiale dunkerquoise de Coca-Cola dont l’implantation en région s’est révélée plus longue que pronostiquée par certains. “En 1989, des gens disaient que Coca-Cola avait bénéficié d’opportunités pour s’installer au sud de Dunkerque mais qu’elle partirait”, se souvient Frédéric Godier. Le directeur de Coca-Cola production SAS a fait grand cas du “fort ancrage local” de la firme américaine, tordant le cou à certains propos selon lesquels rien ne serait produit sur ce site et que les boissons gazeuses seraient déchargées par paquebots entiers la nuit. Mais “90% des produits Coca- Cola consommés en France sont produits sur nos sites français, dont celui de Dunkerque est le plus important”, a martelé Frédéric Godier. La firme américaine emploie sur ce site près de 360 salariés et y a investi plus de 300 millions d’euros. Qu’est-ce qui attire donc ces investisseurs étrangers en région ?
Les conditions de l’attractivité. Pour Coca-Cola, c’est la volonté de se “rapprocher au plus près des bassins de consommation” qui s’est révélé décisif. Pierre de Saintignon a souligné, en effet, le potentiel de consommation que représente la région. Un carrefour européen de “78 millions de consommateurs dans un rayon de 300 km”, fait savoir le vice-président du Conseil régional. Ecover a aussi évoqué cette proximité avec les consommateurs avec la volonté de s’installer “face à notre principal client qui est l’Angleterre”. Mais le fabricant de détergents écologiques a été aussi attentif à la qualité de l’environnement du parc de Landacres lequel est certifié Iso 14001. Quant à GSK Vaccines, sa dirigeante, Géraldine Vetterhoeffer, affirme que le choix de s’implanter à Saint-Amand-les-Eaux n’a pas été fait à la légère. “Maind’oeuvre qualifiée et dynamique, fort investissement des élus et acteurs locaux”, a-t-elle évoqué. Arguments repris par les autres lauréats, en particulier par Toyota. “Nos employés savent travailler en équipe car produire des voitures est un travail d’équipe, a indiqué Makoto Sano. De plus, ils sont passionnés par leur métier, ce qui facilite le management.” En 2001, le constructeur japonais avait été aussi attiré par le dense tissu d’équipementiers automobiles de la région. De plus, il devenait prohibitif de produire au Japon car le yen fort renchérissait les coûts à l’exportation. Autre élément d’attractivité qui a fait l’unanimité, les infrastructures logistiques (ports, réseaux routiers et fluviaux) de la région.
Autre élément évoqué, la vitalité culturelle qui “contribue au bien-être des salariés”… D’ailleurs, artistiquement le trophée de l’investissement international est un bloc en verre avec, incrusté à l’intérieur, un beffroi stylisé. Beffrois, musées et autres infrastructures culturelles que Luc Doublet a vivement recommandés aux investisseurs. A l’ombre des cinq lauréats, “symboles de notre ambition à l’international” selon Pierre de Saintignon, ce sont un peu plus de 1 300 entreprises à capitaux étrangers qui opèrent en Nord-Pas-de-Calais où elles emploient 100 000 salariés. En 2011, quelque 30 projets d’investisseurs étrangers ont été recensés. “Une année en demi-teinte pour l’ensemble des régions en France”, fait-on savoir à Nord France Invest.

Lille Region”, coeur d’Europe. La 3e région de France pour l’international est plus que jamais déterminée à pousser ses pions. Pour “mieux vendre” la région à l’étranger, le Conseil régional a officialisé en décembre dernier une nouvelle marque territoriale : “Lille Region”. Sympathique anglicisme accompagné du baseline “coeur d’Europe” et appelé à supplanter les esprits l’appellation “Nord-Pas-de- Calais” à laquelle on reproche depuis quelques années d’être “difficile à balader à l’étranger”.