Chloé Kizior tient sa caméra
Chloé Kizior est vidéaste. La promotion audiovisuelle du monde entrepreneurial est son univers. Itinéraire d’une passionnée qui filme les qualités de ses clients.
«J’ai toujours baigné dans le monde de l’image. Des parents férus de cinéma, un statut de fille unique qui m’a amenée à m’inventer moi-même. Je me raconte des histoires en fait !» Chloé Kizior ne manque ni d’humour ni d’enthousiasme pour s’auto-décrire. Peut-être aurait-t-elle pu embrasser une carrière d’actrice. «Je suis une rebelle à la base», lance-t-elle. La jeune femme est vidéaste. Cette terminologie recèle plusieurs compétences : réalisatrice, vidéo-reportage, cadreuse, monteuse, court-métrage, clip. Marnaise de naissance, Chloé Kizior suit d’abord un bac économie et social. «Option européenne car je cherchais quelque chose qui me permette de bouger», précise l’intéressée. Suit l’arrivée à Nancy en 2007 où elle entame un cursus dans les métiers de l’information. Trois ans au cours desquels elle effectue des stages au quotidien L’Union et sur la radio RTL. Chloé Kizior ne poursuivra pas dans cette voie : «J’ai trouvé le journalisme trop conventionnel pour ma personnalité.» Elle intègre dans la foulée l’Institut européen de cinéma et d’audiovisuel de l’Université de Lorraine (alors Nancy 2). Avec une expérience terrain formatrice : «J’ai fait un stage de mise en scène et d’assistante réalisatrice à Canal +. J’ai été intégrée aux équipes des Guignols de l’Info et du Groland. Le fameux esprit Canal !» Master en poche, Chloé Kizior se trouve sur le marché de l’emploi. Les opportunités dans son domaine ne sont pas légion. Avec un sourire, elle ajoute : «Surtout, qu’une femme qui tient la caméra, ce n’est pas courant. Le secteur reste très masculin.» Il en faut plus pour décourager cette battante aimant gérer et organiser. Après quelques actions en freelance, comme la réalisation d’une websérie, elle met sur orbite en 2014 sa propre affaire.
Mettre en scène l’entreprise
Son tempérament et son savoir-faire séduisent, le bouche à oreille fonctionne. Plusieurs collectivités (Villes de Nancy et de Neuves-Maisons) et le monde de l’entreprise lui confient la promotion de leurs actions ou produits. Chloé Kizior n’hésite pas à sortir des sentiers battus comme cette coopération avec l’Opéra de Nancy ou la maison d’édition Sans-Détour. Entre marketing et communication, l’oeil de la professionnelle parle : «Pour bien se vendre, il n’y a pas de hasard. Il faut se différencier. J’élabore les projets de A à Z avec mes clients selon leurs cahiers des charges et ma sensibilité. Ils ont l’avantage d’avoir avec moi quelqu’un de proximité, d’adaptable, no- tamment quand on discute budget. Dans une entreprise, tout est valorisable, le personnel, un concept. La finalité est de mettre en avant l’humain, dans son potentiel, dans sa force créatrice.» En cette rentrée, les projets ne manquent pas : un court-métrage dans les Vosges, un clip musical, un mariage. Sur ce dernier point, le ton de Chloé Kizior se fait badin : «Je filme les cérémonies de l’intérieur. Je me fais toute petite et discrète mais je vois tout.» Que l’on ne croit surtout pas que son indéfectible désir d’indépendance la cantonne à un rôle de solitaire. Elle fait partie d’un bureau graphique, associée à Just an Id et Gentle Studio, respectivement agences de communication et de photographies. Le collectif se veut complémentaire. Dans sa bulle inventrice, Chloé Kizior pétille d’idées et nourrit un dessein : «Mon but ultime serait de réaliser un documentaire sociétal qui filmerait l’humain», conclut celle qui soutient l’Unicef et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Une ligne de pensée et d’action finalement si logique.