Chine: des mesures pour l'immobilier galvanisent les Bourses
De nouvelles mesures en Chine pour relancer l'immense secteur immobilier ont dopé lundi les Bourses nationales et ce, en dépit d'une nouvelle contraction en septembre de l'activité manufacturière dans le pays...
De nouvelles mesures en Chine pour relancer l'immense secteur immobilier ont dopé lundi les Bourses nationales et ce, en dépit d'une nouvelle contraction en septembre de l'activité manufacturière dans le pays, pour le cinquième mois de suite.
Le secteur du logement et de la construction a longtemps représenté au sens large plus d'un quart du PIB de la deuxième économie mondiale, mais il souffre depuis 2020 d'un durcissement par Pékin des conditions d'accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, qui a précipité des poids lourds tels qu'Evergrande ou Country Garden au bord de la faillite.
Des chantiers inachevés, le ralentissement économique et un recul des prix qui déprécie la valeur d'un bien dissuadent depuis les Chinois d'investir dans la pierre.
Pour relancer un secteur à la peine, plusieurs métropoles ont annoncé dimanche la levée de certaines restrictions locales perçues comme un frein à l'achat d'un bien.
A Canton (sud), qui compte près de 19 millions d'habitants, un particulier ne pouvait légalement pas faire l'acquisition de plus de deux logements pour éviter la spéculation immobilière durant les années fastes.
Depuis ce lundi, cette limitation n'existe plus et le marché immobilier n'est plus seulement réservé aux seuls habitants de Canton.
Shenzhen (sud), ville de quelque 18 millions d'habitants, a pris des mesures similaires mais uniquement dans ses zones périphériques.
Shanghai a pour sa part abaissé l'apport requis pour l'achat d'un premier logement dans la capitale économique qui compte près de 25 millions d'habitants.
Restrictions inappropriées
Lundi soir, la capitale Pékin, qui compte 22 millions d'habitants, a elle aussi annoncé une série de mesures pour relancer son marché immobilier.
L'apport requis pour l'obtention d'un prêt immobilier, pour un premier ou un deuxième bien, a ainsi été abaissé, selon la télévision publique CCTV.
Par ailleurs, les non-Pékinois pourront désormais acheter plus facilement un logement dans la ville car le nombre d'années minimales de cotisations sociales ou d'impôt sur le revenu qu'ils doivent verser dans la capitale a, lui aussi, été réduit.
Les autorités ont parallèlement annoncé dimanche une baisse des taux hypothécaires pour l'achat de résidences principales et secondaires.
"C'est ainsi que la Chine peut construire un nouveau modèle de développement pour son secteur immobilier", déclare à l'AFP Meng Xiaosu, un ancien responsable chinois qui a supervisé dans les années 90 les réformes ayant permis au secteur de devenir un pilier de l'économie chinoise.
"L'impact de restrictions [dans l'immobilier, désormais] inappropriées commence à peser sur le développement économique" du pays, souligne-t-il.
Les Bourses chinoises ont accueilli lundi dans l'euphorie ces mesures, qui surviennent à l'approche du 1er octobre, jour de Fête nationale et du 75e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.
La place de Shanghai a terminé en hausse de 8,06%, tandis que celle de Shenzhen a pris près de 11%. La Bourse de Hong Kong a pour sa part clôturé en hausse de 2,43%.
L'une des croissances les plus faibles
Les dirigeants chinois, dont le président Xi Jinping, ont reconnu jeudi de nouveaux "problèmes" pour la deuxième économie mondiale.
L'activité manufacturière en Chine s'est ainsi de nouveau contractée en septembre pour le cinquième mois de suite, selon des chiffres officiels publiés lundi.
L'indice des directeurs d'achat (PMI), baromètre du monde industriel, s'est établi à 49,8 points, selon le Bureau national des statistiques (BNS).
Un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité manufacturière et, en deçà, traduit une contraction.
En août, cet indice fondé notamment sur les carnets de commandes des entreprises avait toutefois connu une contraction bien plus marquée (49,1).
La Chine a enregistré l'an dernier l'une de ses croissances les plus faibles en trois décennies (5,2%), selon un chiffre officiel qui laisse dubitatifs certains économistes compte tenu des difficultés qui pèsent sur l'activité.
Ce taux ferait rêver nombre de nations développées, mais il reste pour la Chine bien loin de l'expansion fulgurante qui l'a propulsée ces dernières décennies vers les sommets de l'économie mondiale.
Les autorités tablent toujours sur une croissance d'environ 5% cette année, mais les analystes jugent cet objectif optimiste du fait des nombreux obstacles auxquels elle est confrontée.
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