Communauté d’Agglomération Chauny-Tergnier-La Fère
Chauny : une cinquième édition des Rencontres économiques aux accents féminins
La 5e édition des Rencontres économiques organisées par la Communauté d’agglomération Chauny-Tergnier-La Fère a réuni les acteurs économiques du territoire pour une matinée d’échanges autour de deux thématiques : "L’entrepreneuriat au féminin" et "Le moral du chef d’entreprise et de ses équipes".
Elles
sont « filles
de »
patrons à Chauny et ont récemment pris les rênes
de l’entreprise familiale. Bérangère Maréchalle et Laurie
Choquenet ont accepté de témoigner de leur expérience de femmes
dirigeantes lors de la 5e
édition des Rencontres économiques organisées au Forum début novembre. Quel regard portent-t-elles sur cet héritage :
véritable chance ou « cadeau
empoisonné » ?
Les deux intervenantes, « femmes
dans
un monde d’hommes »,
ont raconté les conditions de leur arrivée au sein de l’entreprise
familiale et la place reconnue qui est la leur aujourd’hui.
Les mains dans le cambouis
Pourquoi choisir une fille et pas un fils pour reprendre l’entreprise, les deux jeunes femmes ont aujourd’hui encore à répondre à cette question ainsi qu’à celle qui, généralement, l'accompagne : « Vous avez fait quoi comme études ? » Laurie Choquenet répond désormais avec recul qu’elle a suivi des études d’ingénieur, qu’elle rêvait de travailler dans le secteur de l’aéronautique et plutôt aux États-Unis qu’à Chauny mais c’est pourtant dans l’entreprise familiale qu’elle entre à l’âge de 27 ans.
Son père sera bien avisé de la faire
travailler dans les ateliers avec les hommes, il lui faut « mettre
les mains dans le cambouis » pour
faire ses preuves,
les
machines sont lourdes mais la frêle jeune femme tient bon. Laurie Choquenet devra aussi démontrer qu'elle est compétente auprès des cadres dans les bureaux. L’intervenante à la table ronde confie
avoir beaucoup appris au contact de son père : « Mon
père gérait l’entreprise de manière calme, posé, sans stress,
en prenant du recul. Je le remercie pour cela, aujourd’hui cela
m’est utile et ça paie. » Mais la femme dirigeante affiche aussi sa fierté d’avoir apporté
sa touche personnelle au sein de l’entreprise Choquenet :
« Je
suis la décisionnaire mais tout le monde participe. »
Une touche féminine
Bérangère Maréchalle dirige deux entreprises, Maréchalle Pesage et Maréchalle Métrologie. Cette maman de trois enfants en bas âge reconnaît elle aussi qu’il lui a fallu faire ses preuves mais veut positiver : « Les mentalités ont changé. Je ne rencontre pas de grosses difficultés, mais ma mère déjà travaillait dans l’entreprise avant moi. Quand nous avons fait nos preuves en tant que femme, cela peut être une force, on va se souvenir un peu plus de nous. »
Bérangère Maréchalle a à cœur de faire entrer les femmes dans l’univers industriel : elle a recruté une technicienne en maintenance qui, dit-elle, « booste » les hommes en leur apportant rigueur et organisation. De son côté, Laurie Choquenet a introduit une première touche féminine au sein du bureau d’études.
Les States, Dominique Crépin-Guérin à la tête de l’entreprise historique Warluzel, en rêvait elle aussi. L’entreprise spécialisée dans le bâtiment, qui a fêté ses 100 ans en septembre dernier, est « un cadeau » de son père. « J’ai pris à bras le corps la boîte avec les salariés, se souvient-elle, j’avais tout à apprendre ».
La quatrième intervenante, Lucie Lecocq a créé sa propre activité et ouvert un premier institut de beauté L’harmonie des sens à Noyon il y a sept ans, puis à Tergnier voici quatre ans et dernièrement à La Fère. La maman de quatre enfants évolue dans un métier féminin et le principal obstacle auquel elle doit faire face est l’attitude des banquiers… devoir encore et toujours « démontrer » que les femmes sont compétentes et légitimes à entreprendre !
Embarquez
les équipes… dans une dynamique
La seconde table ronde organisée sur le thème "Le moral du chef d’entreprise et de ses équipes" a donné l’occasion à des dirigeants d’entreprises du Pays chaunois de communiquer sur des actions menées pour développer de la cohésion au sein des équipes. Sylvain Vanhavermaet a créé seul TP VHS en 2005, aujourd’hui l’entreprise compte onze salariés dont une femme Julie Lecouflard, conductrice d’engin, aujourd’hui en charge des RH.
À l’issue « d’un chantier auquel l’ensemble des salariés a participé » témoigne la responsable RH « j’ai proposé une séance de ball-trap. La moitié du personnel est chasseur, l’autre pas. J’ai constitué des duos avec un chasseur et un non chasseur. Les retours ont été positifs ».
Sandrine Ferreira dirige l’association intermédiaire Défi services, qui œuvre dans le champ de l‘insertion. La responsable a présenté la dynamique enclenchée sur le territoire, qui s’est concrétisée par la mise en place du collectif Dynamiqu’emploi du Pays chaunois. Pour faire face au « choc générationnel », Corinne Durniak, de Co développement RH, conseille aux dirigeants d’entreprises d’adapter leur management « il faut accepter que le monde change ».
Emmanuel Cohardy, président de la CPME Aisne, s’est félicité que l’organisation d’événements comme les Rencontres économiques offrent la possibilité aux entrepreneurs, femmes et hommes, de se rencontrer, de se parler, de créer des dynamiques.