Construction

Chaulnes, le chantier de l'usine de pellets Picardie Granulation est lancé

Le chantier de l’usine de Picardie Granulation a été lancé à Chaulnes. La production devrait débuter au premier semestre 2025.

Simon Linéatte sur le chantier de l’usine. @Aletheia Press/ DLP
Simon Linéatte sur le chantier de l’usine. @Aletheia Press/ DLP

Le projet Picardie Granulation a franchi un nouveau cap, fin décembre, avec le lancement du chantier de l’usine sur un site de quatre hectares à Chaulnes. Portée par Simon Linéatte et Jean-François Saujet, l’usine de pellets représente un budget de 41 millions d’euros et a séduit des Business Angels comme Pierre Berthe, Pascal Dupont, Philippe Destenbert et Dominique Lemire, des banques locales, BPIfrance ainsi que l’Ademe et la Région.

Une production locale

Le site, qui comptera 31 salariés, devrait entrer pleinement en activité au premier semestre 2025. Dès la première année, l’objectif est d’atteindre une production annuelle de 100 000 tonnes de pellets. « Les pellets nécessitent une matière brute pure. Celle-ci proviendra de scieries, ce qui permettra de valoriser les chutes de découpes de bois et la sciure. Nous nous fournirons aussi auprès d’exploitations forestières », détaille Simon Linéatte.

Cette matière première sera écorcée avant d’être taillée en petites plaquettes. Après avoir été séchée, la ressource sera réduite en poudre avant d’être pressée pour obtenir des pellets. « Des contrôles qualité seront effectués sur place mais aussi en laboratoire pour s’assurer que la production répond bien aux normes en vigueur », poursuit l’entrepreneur. Si des contrats ont d’ores et déjà été signés avec de grands distributeurs, Simon Linéatte et Jean-François Saujet souhaitent aussi nouer des liens avec des acteurs locaux et installer des distributeurs automatiques pour répondre aux nouvelles habitudes d’achat.

La fabrication de pellets à Chaulnes devrait débuter au premier semestre 2025. @Aletheia Press/DLP

Un marché porteur

Si l’investissement – financier comme humain – est conséquent, le jeu en vaut vraisemblablement la chandelle, le marché du pellet étant en plein développement. Avec la fin programmée du chauffage au fioul et l’envolée des prix de l’énergie, de nombreux particuliers ont fait le choix d’installer un poêle à bois. Une demande en forte hausse qui se heurte au manque de pellets disponibles. « On estime que le marché aurait besoin d’un million de tonnes par an. La visibilité est bonne pour au moins les dix ans à venir », confie Simon Linéatte.

C’est en 2022 que le projet émerge. Simon Linéatte et Jean-François Saujet, qui ont travaillé ensemble au sein des centrales de cogénération de Nesle et Estrées-Mons, rencontrent des investisseurs qui portent « plusieurs petits projets de granulation ». Si les deux hommes estiment que ces propositions manquent d’efficience, l’idée de lancer leur propre usine de pellets pour alimenter le marché des particuliers fait son chemin. 

« Sur le territoire, nous savions qu’il y avait du foncier disponible et des sources de matières premières intéressantes », explique Simon Linéatte. Mais le site de Chaulnes, dont la production est destinée au marché régional, pourrait n’être qu’une première étape. Les deux associés ont déjà dans l’idée de dupliquer leur modèle ailleurs en France.