Chaufferie bois à Bligny-sur-Ouche : un exemple concret pour les élus locaux
Dans le cadre de la quinzaine du réseau "élus pour agir", l’Ademe a invité les élus de Côte-d’Or à découvrir la chaufferie bois de Bligny-sur-Ouche et son réseau de chaleur qui conjuguent économie et développement durable.

"Selon les estimations, 50 % des décisions des collectivités ont un impact sur les émissions de gaz à effet de serre d’un territoire" souligne Adrienne Simon-Krzakala, directrice de l’Ademe de Bourgogne Franche-Comté. À travers le réseau "élus pour agir", l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie outille les élus pour passer à l’action dans le cadre de la transition énergétique. Outre des webinaires pour les guider sur la façon de rafraîchir les villes, de limiter ses déchets ou de protéger un territoire en s’appuyant sur la nature, le réseau organise des visites.
"L’échange avec ses pairs permet d’essaimer les projets" constate Adrienne Simon-Krzakala. Parmi les 55 élus que compte le réseau en Côte-d’Or, la communauté de communes de Pouilly-Bligny a accepté de partager son expérience le 3 avril dernier. "Nous avions la volonté de verdir ce qui se fait au niveau des collectivités. Nous sommes des généralistes et en tant qu’élus, nous avons besoin d’être accompagnés. C’est ce qu’a fait l’Ademe sans nous orienter dans les décisions à prendre, c’est un support dans le travail des élus" précise Yves Courtot, président de la communauté de communes.
Au service du territoire
Une vingtaine de personnes, élus, adjoints, techniciens, ont ainsi visité la commune de Bligny-sur-Ouche et en particulier sa chaufferie bois et son réseau de chaleur. Mise en service en 2019, elle représente un investissement de 575 000 euros qui a bénéficié de 332 000 euros de subvention dont le fonds chaleur mis en place par l’État et géré par l’Ademe. La chaufferie a été construite sur un emplacement mis à disposition par la communauté de communes pour un euro symbolique.
"Elle alimente la maison de services, le gymnase, la caserne du Sdis, l’école maternelle et une dizaine de maisons individuelles Orvitis", détaille l’Ademe. Le souhait de la collectivité de s’engager dans la construction d’une chaufferie bois a conduit à une commande qui a profité de l’accompagnement du Siceco, un syndicat mixte fermé (lire encadré). "Nous sommes intervenus sur les études de faisabilité et le montage du projet. Nous avons également aidé dans la construction du financement", résume Jacques Jacquenet, président du Siceco.
Un choix politique
Exploité par la régie du Siceco, Côte-d’Or Chaleur, qui a réalisé l’investissement initial, l’équipement, d’une durée de vie de vingt ans environ, donne des alertes en temps réel quant à la maintenance et les interventions nécessaires. "Cela donne un prix de vente de la chaleur plus stable. Ce projet traduit une volonté de proposer une énergie moins chère aux habitants" expose Jacques Jacquenet. Lequel se réjouit que quatre autres projets soient à l’étude dans le département.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert
Le Siceco, de la gestion de l'électricité à la distribution de chaleur
Le Siceco, territoire d’énergie Côte-d’Or, "est un syndicat mixte fermé. Il regroupe 675 communes et 18 EPCI à fiscalité propre de Côte-d’Or. Propriétaires des réseaux électriques moyenne et basse tension, les communes lui ont délégué l’organisation du service public de distribution et de fourniture de l’électricité" explique-t-il. Il a d'autres activités, notamment la distribution publique de chaleur et de froid.