Chassé-croisé des vacances: le pic de l'année pour les "chasseurs de bouchons"

C'est le "plus gros week-end de l'année" sur l'autoroute du soleil pour les "chasseurs de bouchons" : ces journalistes de radio le passent au coeur des embouteillages pour informer les automobilistes...

Poste de contrôle de Vinci Autoroute à Valence, dans le sud-est de la France, le 16 août 2024 © Valentine CHAPUIS
Poste de contrôle de Vinci Autoroute à Valence, dans le sud-est de la France, le 16 août 2024 © Valentine CHAPUIS

C'est le "plus gros week-end de l'année" sur l'autoroute du soleil pour les "chasseurs de bouchons" : ces journalistes de radio le passent au coeur des embouteillages pour informer les automobilistes au plus près des points d'engorgement.

"Trafic très, très dense pour cette journée classée rouge sur le sud-est du pays, dans le sens des retours", annonce la station 107.7 dès vendredi matin.

"Au nord de Bollène, on rejoint Denis Costat à bord de la voiture trafic Radio Vinci Autoroute. Comment ça se passe, Denis ? Est-ce qu'il y a une évolution ?", reprend, en studio, la journaliste Mathilde Ferrière.

"Oui, évolution, Mathilde, mais pas très positive, puisque les bouchons sont de plus en plus compliqués, longs à traverser", répond Denis Costat derrière le volant de sa Mégane noire électrique.

"Je ne suis toujours pas arrivé au niveau de la sortie suivante. 50 km/h de moyenne, pas plus, sur cette autoroute A7, qui est particulièrement chargée en ce moment", ajoute-t-il avant de rendre l'antenne.

Les "voitures trafic", vouées à se glisser dans la circulation quitte à y rester coincées pour fournir une information en temps réel, ont un rôle "d'éclaireur", explique ce journaliste de 54 ans à l'AFP. "Je suis dedans, alors je vis le bouchon, je vis la difficulté et je parle aux gens" pour les aider à faire face.

Indices

"Ça nous fait du bien d'être sur le terrain. Notre terrain c'est ça, c'est les bouchons", s'enthousiasme le reporter, qui passe 90% de son temps au studio radio, la "voiture trafic" n'étant déployée qu'en cas d'embouteillages, anticipés grâce à différents facteurs comme les congés et la météo.

Une fois sur route, "je regarde sur quel type de trafic on est, si c'est des étrangers, des vacanciers ou des professionnels", explique-t-il: "là, par exemple il y a des plaques anglaises, des plaques allemandes, des gens avec des voitures chargées, des vélos..."

Autant d'"indices" qui lui permettent de comprendre la situation et complètent les informations rapportées par le poste de contrôle de Valence.

Une équipe de trois régulateurs y suivent de près, sur des dizaines d'écrans, les caméras de surveillance, la progression de la météo, les signalements des automobilistes, mais aussi des applications numériques telles que Waze et Tomtom. 

Ils répondent aussi aux automobilistes en panne, envoient des patrouilleurs ou des dépanneurs et contrôlent les panneaux d'affichage autoroutiers. 

200.000 véhicules

"On est sur le week-end qui va être le plus chargé de l'année, le fameux gros chassé-croisé du mois d'août", rappelle Morgane Sauzay, responsable des points de contrôle de Provence-Auvergne-Rhône-Alpes, qui gèrent 700 kilomètres de voies.

"On va arriver jusqu'à quasiment 200.000 véhicules sur une journée (...) Ça fait deux fois et demi, voire trois fois le trafic en temps normal sur l'autoroute A7", précise Mme Sauzay.

Selon l'indicateur de Bison Futé, la région Auvergne-Rhône-Alpes sera rouge samedi dans le sens des retours et en orange dans le sens des départs. Le quart nord-ouest sera lui noir pour les retours. Dimanche, tout l'Hexagone est au rouge dans le sens des retours. 

Une perspective qui n'effraie pas Denis Costat et ses collègues. "Quand vous travaillez pour 107.7, +le+ moment de l'année, c'est maintenant", dit-il: "C'est là qu'il faut qu'on réponde présent, qu'on mette le maximum de moyens."

Et loin d'être frustré, coincé derrière son volant, le quinquagénaire assure "aimer être au milieu des personnes qui partent en vacances". "On a des retours qui sont assez géniaux, les enfants qui nous font des signes", assure-t-il.

"C'est vraiment du temps réel, c'est vivant", acquiesce Mathilde Ferrière, 32 ans, casque sur les oreilles au studio radio de Vedène, au nord d'Avignon: "on peut dire aux auditeurs qu'on est avec eux dans les bouchons, c'est long pour vous, mais c'est long pour nous aussi." 

Et "Denis peut vérifier de son côté si les temps de parcours que je donne à l'antenne sont les bons", ajoute-t-elle, en bonne journaliste qui croise ses sources.

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