Changement de génération à la tête de l’ennoblisseur textile

Spécialisée dans l’ennoblissement mécanique des textiles depuis quatre générations, Vandenhove poursuit son développement en passant par la croissance externe. Une opération réussie, signe d’une sérénité retrouvée.

Changement de génération à la tête de l’ennoblisseur textile

D.R.

Les périodes de crise sont parfois l’occasion d’une accélération pour les entreprises. Quasi centenaire, Vandenhove en fait la démonstration en affichant une croissance retrouvée, après s’être débattue pour se maintenir dans un contexte difficile. L’entreprise vient d’annoncer une opération de croissance externe réalisée l’année dernière, signe que le plus dur est derrière, assure Etienne Vandenhove, le fils de l’actuel dirigeant de l’entreprise.

Il y a un an, nous avons racheté France découpe, une société de Neuville-en-Ferrain spécialisée dans la découpe, détaille-t-il. Au moment du rachat, elle pesait 500 000 € de chiffre d’affaires et employait dix personnes. Un an après, nous sommes en mesure de dire que l’opération s’est bien passée et satisfait tout le monde, y compris les clients, qui sont restés pour la grande majorité d’entre eux.

Le jeune homme de 32 ans est également en train de racheter l’entreprise familiale. L’opération devrait être finalisée d’ici la fin de l’année, avant une transition en douceur, sur deux ans. Une évolution de plus pour Vandenhove qui, en bientôt 90 ans, a su s’adapter aux transformations de son marché et faire face aux coups durs.

Coup d’arrêt en 2004. Fondée en 1929, Vandenhove se spécialise dès le début de son activité dans le traitement sec de tissus, grâce à des techniques comme le tondage, le grattage ou encore le calandrage. Travaillant surtout dans le domaine du linge de maison et d’ameublement, le groupe connaît une croissance prospère et régulière jusqu’en 2004, où un incendie ravage ses locaux, alors situés à Houplines. “L’incendie nous a obligé à un an d’arrêt d’activité, se souvient Etienne Vandenhove. Quand on a repris, en 2005, le changement du paysage du textile en région s’était accéléré, et tout le monde était en train de délocaliser à l’étranger. L’activité avait baissé énormément, la période était très difficile.” Vandenhove effectue alors un “virage à 90°” pour élargir ses activités et se sortir de la crise. “À ce moment-là, on était à un seuil critique. On était passé de quarante personnes au plus fort de l’activité à dix personnes. Et on ne pouvait ni licencier, sous peine de ne plus pouvoir faire tourner toutes les machines, ni embaucher, notre situation ne nous le permettant pas.” C’est grâce au talent commercial du fils, qui a rejoint l’entreprise à cette période, et à l’ingéniosité technique du père, qui sait adapter les machines à de nouvelles fonctions, que Vandenhove gagne peu à peu des marchés désertés par la concurrence en région. Les dentelliers de Calais et Caudry, mais aussi les spécialistes de l’habillement, y compris haut de gamme, se laissent tenter par le savoir-faire et l’inventivité de l’entreprise, qui étoffe et diversifie ses techniques au fur et à mesure, devenant spécialiste du contre-collage, de l’adhésivage ou de la découpe. C’est ainsi que Vandenhove, grâce à un procédé de contrecollage de tissu sur de l’aluminium mis au point par Bertrand Vandenhove, a pu participer à la fabrication des décors du dernier Indiana Jones.

Multiplication des techniques.Aujourd’hui, toute la partie ameublement et linge de lit ne représente plus que 30 à 40% de notre chiffre d’affaires, résume Etienne Vandenhove. Tout le reste est issu de domaines et de techniques nouveaux pour nous, comme l’automobile, le médical ou le sport. Nous sommes en mesure de réaliser 24 types de traitements différents, et le nombre de produits possible a été multiplié par cent en une dizaine d’années. C’est simple : aujourd’hui, tout est possible.” L’entreprise, en capacité de traiter “de 5 mètres à un million de mètres de textile“, revendique sa position “d’apporteur de solutions pour tous les matériaux souples, du textile au PVC, en passant par le non-tissé, le papier ou l’aluminium“. L’ennoblisseur réalise 70% de son chiffre en France et le reste dans les pays frontaliers, principalement en Belgique et de façon plus minoritaire en Allemagne et au Royaume-Uni.

Grâce à la reprise réussie de France découpe, Vandenhove renoue définitivement avec la croissance cette année. L’entreprise prévoit un chiffre d’affaire de 1,5 M€ pour l’exercice 2015-2016 et a doublé son effectif, avec une vingtaine de salariés installés sur son site de Wervicq-Sud.