Cerfrance Adheo : une AG sur fond de virage numérique

Cerfrance Adheo, cabinet d’expertise comptable, vient de tenir le 31 mai dernier son assemblée générale à l’Espace Montrichard de Pont-à-Mousson. Dans un climat conjoncturel incertain et où les repères commencent réellement à manquer, l’importance a été donnée à une mini révolution aujourd’hui en marche : celle de la facturation électronique, une réalité pour tout l’écosystème entrepreneurial en 2026.

Maîtriser le virage numérique engagé, objectif affiché pour Fabrice Piquet et Jean René Lenne, respectivement président et directeur général de Cerfrance Adheo.
Maîtriser le virage numérique engagé, objectif affiché pour Fabrice Piquet et Jean René Lenne, respectivement président et directeur général de Cerfrance Adheo.

«La facturation électronique, c’est toute une révolution dans nos pratiques qui s’amorce. Dès 2024, chaque entreprise, quelle que soit sa taille, va devoir choisir une plateforme agréée par l’administration fiscale pour réceptionner ses factures fournisseurs. Puis, dès 2026, chaque entreprise devra éditer ses factures sur un logiciel qui respecte les normes imposées par l’administration.» Le ton est donné à l’Espace Montrichard de Pont-à-Mousson, le 31 mai dernier par Jean-René Lenne, directeur général de Cerfrance Adheo à l’occasion de l’assemblée générale de ce cabinet d’expertise comptable et de conseils de la région (238 collaborateurs pour un CA de 17,2 M€, présent à Montmédy, Verdun, Briey, Bar-le-Duc, Commercy, Toul, Lunéville et dans le Grand Nancy). La facture électronique pour tous, c’est demain et déjà aujourd’hui pour ces professionnels du Chiffre et du conseil. «Aujourd’hui quasiment 100 % de nos documents pour leur traitement en interne sont numérisés en attendant qu’ils le soient nativement à l’avènement de la facture électronique. Le taux de numérisation des documents de nos clients atteint, lui, les 88 %.» Un virage numérique certain et nécessaire accompagné notamment par la création d’offres spécifiques pour les quelque 5 200 clients de l’entreprise (en grande partie du secteur agricole). «Le réseau Cerfrance dont nous faisons partie travaillent sur la création d’une plateforme agréée (un hub) qui sera la passerelle entre les données administratives et comptables des entreprises-clientes, leurs clients et fournisseurs et l’administration fiscale qui suivra en temps quasi réel le statut de chacune des factures.»


Perte de repères

Cette révolution numérique en marche se traduit dans l’univers de l’expertise comptable par une automatisation toujours plus importante des tâches comptables simples et plus particulièrement la saisie des factures. «La saisie est amenée à disparaître progressivement. Le comptable de demain sera amené à se concentrer toujours plus sur le conseil au chef d’entreprise, un conseil complémentaire à celui de nos conseillers spécialisés. La numérisation n’est pas une destruction de l’emploi mais une montée en compétences de nos collaborateurs. Notre investissement en formation représente 5 % de notre masse salariale aujourd’hui à comparer aux 1,6 % légaux.» Si le virage numérique en cours se doit être plus que maîtrisé, l’interrogation première demeure le climat conjoncturel actuel et un manque de visibilité certaine. «Il est indispensable que nos clients renforcent leur gestion. Nous avons une véritable perte de repères, c’est du quasi jamais vu ! Mais d’autres sont en train de se mettre en place», assure Fabrice Piquet, le président de Cerfrance Adheo. «L’importance de nos activités de conseils n’en est que renforcée. C’est notre deuxième cœur de métier. En 2021, cette activité a connu une belle progression et tout particulièrement pour les conseils économiques et juridiques», renchérit Jean-René Lenne. Une donne qui devrait continuer à s’accentuer.

Dominique Seux : optimiste de nature...


Le monde d’après et les chances de la France pour s’en sortir ! Dominique Seux, directeur délégué des Echos et éditorialiste sur France Inter, était l’invité pour clôturer l’AG de Cerfrance Adheo le 31 mai à l’Espace Montrichard de Pont-à-Mousson. Inflation galopante, hausse de prix de l’énergie, des matériaux, celui qui se qualifie «d’optimiste de nature» assure quelques minutes avant son intervention «que malgré la situation délicate, des opportunités sont possibles et la capacité d’innovation et d’adaptation des entreprises sont un signe positif.» La grande question demeure : «quel sera le récit du monde de demain ?» Et là, pas grand monde n’a de réponse...