Cela fume de plus en plus…
Instauration du paquet neutre en janvier prochain. Hausse à venir de 15 % sur le tabac à rouler, les buralistes du Grand Est comme partout dans l’Hexagone n’en peuvent plus des différentes mesures mises en place qui, pour eux, sont bien loin de la simple problématique de santé publique liée au fléau du tabac.
Ils sont venus avec des cartouches, des boîtes de tabac à rouler achetées au Luxembourg pour bien faire comprendre la différence ! Pour faire simple, côté tarif par rapport à la France c’est presque du simple au double. «Nous ne sommes pas contre les différentes mesures prises au niveau de la santé publique mais il faudrait réellement que tous les pays de l’Union européenne soient sur la même ligne. Comment voulez-vous faire face à une concurrence de la sorte.» Dixit Alain Sauvage, le président de la Chambre syndicale des buralistes du Grand Est (Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges), à l’occasion du regroupement de ses troupes, le 24 octobre, au bar-tabac Le Gentilly à Nancy afin de faire passer le message à nouveau auprès de la presse régionale. «Depuis 2003 et les premiers plans mis en place, nous avons une mesure au minimum tous les ans qui nous pénalisent. Les différentes directives n’ont pas réellement fait baisser la consommation de tabac, ou si peu, mais cela a permis de faire exploser le marché transfrontalier et le marché parallèle. Il serait peut-être bon de prendre conscience qu’il faudrait tenter d’essayer autre chose en matière de politique sur le tabac.»
Profession en péril
L’interrogation est plus que légitime mais, hormis l’interdiction pure et simple du tabac, il apparaît difficile de trouver réellement une solution radicale au fléau de sa consommation ! Le paquet neutre instauré à partir de janvier prochain ou encore la hausse de 15 % sur le tabac à rouler s’affichent «comme un nouveau coup de poignard dans le dos de notre profession», comme l’a annoncé Pascal Montredon, le président national de la confédération des buralistes. «Ces mesures mettent en péril 2 à 3 000 buralistes en les menaçant de disparition l’an prochain.» Reste à savoir si ces mesures auront réellement un impact conséquent sur la consommation de tabac en France ? Sans aucun doute mais d’une façon comme à chaque fois minime et pour une durée courte, le temps que le consommateur digère cette hausse en se rabattant, notamment, sur le marché parallèle et frontalier. D’après la Confédération des buralistes : «le marché parallèle représente 27 % de la consommation nationale. Une cigarette sur quatre est achetée en dehors du réseau officiel de vente.» Dans le Grand Est, le Luxembourg demeure la bête noire ! «Sur les mille buralistes qui disparaissent chaque année, la moitié est concentrée dans les zones frontalières.» Un plan global sur le marché parallèle a d’ailleurs été demandé en mai dernier par les buralistes. Ceux-ci en ont assez mais ne sont pas (encore) totalement résignés.
emmanuel.varrier