CDG Express: La Courneuve demande de protéger ses habitants des nuisances sonores

Le maire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) a appelé mardi les autorités à "respecter" et "protéger" les habitants de la commune en construisant un mur antibruit le long des voies du CDG Express...

Le maire de La Courneuve Gilles Poux à La Courneuve le 18 juin 2019 © JOEL SAGET
Le maire de La Courneuve Gilles Poux à La Courneuve le 18 juin 2019 © JOEL SAGET

Le maire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) a appelé mardi les autorités à "respecter" et "protéger" les habitants de la commune en construisant un mur antibruit le long des voies du CDG Express qui doit entrer en circulation en 2027.

"Les Courneuviens demandent d'être respectés, écoutés, protégés", a déclaré le maire communiste Gilles Poux lors d'une conférence de presse, à quelques mètres des rails sur lesquels circule actuellement le RER B, rejoint dans deux ans par le CDG Express.

Long de 32 km, le CDG Express promet de relier sans arrêt et en 20 minutes la Gare de l'Est, à Paris, et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, avec un train circulant tous les quarts d'heure dans chaque sens, de 5h00 à minuit.

"Nous ne voulons pas du CDG Express. Est-ce qu'il y avait urgence?", a lancé l'élu, évoquant les urgences "écologiques, sanitaires et budgétaires".

Surtout, il a dénoncé le "mépris des couches populaires" qui "vont subir au quotidien les nuisances vibratoires".

Son discours était régulièrement interrompu par un fort bruit de train, émanant des enceintes installées par la mairie. "Entre 95 et 105 décibels, c'est le bruit d'un marteau-piqueur", a commenté le maire, relevant que ce seuil était classé comme dangereux. 

La mairie demande l'édification d'un mur antibruit de 700 mètres longeant les voies situées sur des zones résidentielles. 

Il a aussi demandé à être reçu par le préfet de région pour aborder ce sujet. 

En cas d'absence de retour des autorités, il ne s'empêche pas le recours à des actions symboliques. 

Gilles Poux a fait son discours devant un amas de longues traverses en bois et a annoncé sa "détermination à les mettre sur les voies pour que les trains ne passent pas si nécessaire". 

"Il n'y aura pas de trains qui traverseront La Courneuve à 140 km/h tant que les protections sonores ne seront pas engagées", a-t-il insisté.

Pour Moïse Mahouahoua, Courneuvien installé depuis 1983 à proximité des voies, "lorsque d'autres trains viendront, ça sera très difficile à vivre".

"Très souvent l'été on est dehors", raconte-t-il en désignant la terrasse de sa maison. "Quand on cause et que le train passe, il faut demander à l'interlocuteur de répéter. Ce bruit, on ne veut pas que ça s'intensifie", témoigne ce retraité du ministère des Transports, âgé de 85 ans. 

Le projet est piloté par le gestionnaire d'infrastructure CDG Express, entité détenue à parts égales par Groupe ADP (Aéroports de Paris), SNCF Réseau et la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts).

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