Enquête

CCI France dévoile la vision des femmes sur les entreprises

CCI France revendique d'avoir généré une valeur ajoutée de 2,5 milliards d'euros en 2023 sur la base des 525 millions d'euros qui lui sont accordés par l'Etat. Et son étude sur la perception des Français sur les entreprises révèle des visions très différentes selon le sexe et l'âge.

© CCI France
© CCI France

Bilan 2023 : «100% de réussite.» Le 18 janvier, à Paris, Alain di Crescenzo, président de CCI France, Chambre de commerce et d'industrie, présentait le bilan de l'année des Chambres de commerce et d'industrie, ainsi que le baromètre Opinion Way de janvier 2024 sur «les Français et les entreprises en 2024.» Concernant l'activité du réseau consulaire, «en 2023, nous avons accueilli 1,1 million de porteurs de projet et entreprises, c'est un record», annonce Alain di Crescenzo. Au-delà des chiffres bruts, CCI France a fait évaluer l'impact de ses actions par Opinion Way. D'après l'étude, par exemple, 26 % des entreprises accompagnées ont augmenté leur chiffre d'affaires de 7,5 %, en moyenne. 22 % ont investi en moyenne 54 800 euros. Et 13 % ont créé trois emplois. La somme de la valeur ajoutée issue de ces actions est évaluée à 2,5 milliards d'euros. En outre, le réseau consulaire annonce avoir atteint 100 % des objectifs qui lui ont été fixés par l'État, notamment dans le cadre de ses stratégies de numérisation des petites entreprises ou de réindustrialisation. Par ailleurs, les CCI ont été très mobilisées dans le cadre des crises successives - énergétique, écologique et sociale - subies par les entreprises. «Il faut s'habituer aux crises, je ne crois plus au régime permanent», pointe Alain di Crescenzo. Parmi les actions menées par les CCI, l'opération «Aides prix de l'énergie» sur 2022 et 2023, pour accompagner les entreprises industrielles dans les négociations de leurs contrats avec des fournisseurs d'énergie. Les crises liées au dérèglement climatique, inondations en Hautes-Alpes et en Hauts-de-France, ont aussi mobilisé des CCI. Et dans le cadre des émeutes de l'été dernier, elles ont procédé au recensement des 26 000 commerces touchés, les accompagnant ensuite dans leurs démarches administratives. «Nous avons la preuve que les chambres de commerce sont utiles», estime Alain di Crescenzo. L'enjeu est de taille : lors du vote du projet de loi de Finances de 2024, c'est de justesse que le niveau de la taxe pour frais de chambre consulaire (TCCI) a été maintenue à 525 millions d'euros. Très loin des 1,35 milliard d'euros de 2013, mais au moins dont le montant n'a pas diminué depuis deux ans.


Les femmes, plus méfiantes que les hommes

Présenté lors de la conférence de presse, l’enquête «Les Français et les entreprises en 2024» livre une analyse surprenante sur les regards des sondés qui varient considérablement selon l'âge et le sexe. Ainsi, dans un contexte de confiance très mitigée dans l'évolution de l'économie, les trois quarts des Français précisent que cette situation économique impacte leur moral, dans 57 % des cas dans un sens négatif. Mais cette perception diffère selon le sexe : les femmes sont plus nombreuses que les hommes à exprimer ce ressenti négatif (59 %, contre 54 %). Par classe d'âge, les plus anxieux sont les 35 à 49 ans (58 %) et les 50 à 64 ans (63 %). Dans le baromètre, les sondés ont été notamment interrogés pour savoir s'ils avaient le sentiment qu'en 2024, les entreprises pouvaient avoir un impact positif sur plusieurs enjeux aux dimensions économiques, sociales et environnementales. Globalement, les répondants sont 71 % à considérer que c'est le cas concernant la production de produits MIF (Made in France) et 64 %, sur le sujet de la réindustrialisation. Les scores baissent très nettement pour les enjeux écologiques : 54 % des sondés pensent que les entreprises pourront avoir un impact positif sur la transition écologique. Par ailleurs, ils ne sont que 44 % à considérer qu'elles ont la possibilité d'influencer positivement leur pouvoir d'achat. Mais le baromètre dévoile un fait surprenant : de manière très systématique, les femmes sont beaucoup moins confiantes que les hommes. Quand 68 % de ces derniers estiment que les entreprises pourront avoir un impact positif sur la réindustrialisation, le score descend à 60 % chez les femmes. Même décalage sur la transition écologique (58 % et 50 %), et le pouvoir d'achat des consommateurs (49 % contre 40 %). Autre constat de l'étude, la tranche d'âge des 35 à 49 ans semble plus sceptique quant au pouvoir d'influence des entreprises, par rapport aux plus jeunes : 55 % le jugent crédible pour la réindustrialisation, contre 69 % des 18 à 34 ans. La tendance est similaire sur le sujet de transition écologique avec des scores qui passent de 49 % à 64 %. Dans le baromètre, le record du score le plus bas appartient aux 50 à 64 ans concernant le pouvoir d'achat des consommateurs (35 %). Le plus haut revient aux 65 ans et plus, et aux jeunes de 18 à 24 ans, (ex-equo) concernant la production de produits MIF : 78 % d'entre eux estiment que les entreprises réussiront à avoir un impact positif en 2024 sur ce sujet.