CCI Amiens-Picardie : les entrepreneurs expriment la réalité du terrain

Ils étaient une vingtaine de chefs d'entreprise à s'être rendus à l'invitation de la CCI Amiens-Picardie à la rencontre avec Jean-Noël Barrot, député des Yvelines, relais de la campagne de la majorité présidentielle auprès des acteurs économiques. L'occasion idéale d'entendre les doléances de ces acteurs de terrain. 

Une table ronde était organisée juste après la visite de l'entreprise Bardoux Mécanique Générale à Flixecourt. Une visite guidée par son dirigeant François Delforge au cœur du parc d'activités des Hauts du Val de Nièvre. 

Durant ce moment d'échanges, les dirigeants d'entreprise ont tenté de donner leur vision de l'économie locale et nationale et d'identifier les enjeux structurant pour les années à venir. « Pourquoi est-ce toujours l'entreprise qui prend en charge l'augmentation des coûts de matières premières par exemple ? Je trouve aussi qu'il serait enfin temps de rendre le travail attractif pour les jeunes et donc de faire une révolution du côté des aides sociales. Nous, chefs d'entreprise, avons un rôle auprès des jeunes », a commencé Nour Kocgoz, dirigeant de MPC Construction, rejoint dans ses propos par David Soustrat de SDNF Déconstruction : « Le problème se situe dès l'orientation des jeunes et dans les stages obligatoires. Il faudrait accentuer la présence des chefs d'entreprise à venir témoigner dans les collèges et lycées. »

Élaborer les propositions concrètes

Parmi les solutions concrètes proposées par les CCI et notamment la CCI Amiens-Picardie, se trouve celle d'investir massivement dans le développement des compétences des jeunes. « Cela passe par le développement de l’alternance et de l’apprentissage, en rendant le dispositif soutenable et plus attractif via l'harmonisation des aides aux entreprises pour les différentes formes d’alternance, afin d’inciter au recrutement durable d’apprentis et d’alternants, via le soutien aux CFA des territoires ruraux et par l’anticipation des besoins dans les métiers de demain et en tension, en associant les CCI aux actions des branches professionnelles, de l’État et des Régions », a mis en avant Fany Ruin, la présidente. 

En effet, on constate que les jeunes d'aujourd'hui, ces futurs salariés et créateurs d'entreprise, sont plus motivés par la quête de sens dans leur travail que par le salaire. « Le salaire n'est pas l'essentiel. Ce qui compte plus c'est le bien-être au travail. Alors comment le Gouvernement va motiver ces jeunes et donner envie, pas seulement aux premiers de la classe qui eux s'en sortiront ? Il faut aider à trouver les talents de demain, issus d'horizons différents », soulignait de son côté Arnaud Brun, président de la Chambre interdépartementale des notaires de Picardie.

Trouver des solutions au quotidien des entrepreneurs

Étienne Jossien, dirigeant de la jeune société Mecavis à Albert, a tenu à participer à ce rendez-vous inédit pour exprimer son point de vue sur les difficultés rencontrées. Le recrutement est un réel frein, il pointe également du doigt le problème de trésorerie, malgré l'aide obtenue en tant que lauréat du Plan de relance.

« C'est vraiment un tremplin pour nous mais BPI manque parfois de souplesse. L'aide de la CCI est encore, là aussi, la bienvenue. J'ai pu le dire à l'élu venu nous rencontrer pour faire remonter nos besoins au candidat Macron. »

Étienne Jossien fait travailler actuellement dix personnes et compte en recruter cinq de plus d'ici trois ans, dans son entreprise qui est le quatrième fabricant en France de vis d'Archimède, pour les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique. Une vraie niche industrielle pour un travail uniquement sur mesure.

Certains participants de la table ronde ont ensuite poursuivi leurs échanges lors de la visite de l’entreprise amiénoise Teleric, en présence plusieurs jeunes entrepreneurs, puis du Hub de l'énergie, qui abrite notamment un centre de recherche sur la batterie électrique et la batterie à sodium.