Caux Seine Agglo : « Il est temps d’en finir avec notre complexe concernant l’enseignement supérieur »
Ce 5 juin dans les locaux de la Maison des compétences à Lillebonne, Caux Seine Agglo a lancé officiellement son schéma local de l’enseignement supérieur.
« Il y a peu de territoires comme le nôtre qui se sont lancé dans une telle démarche ». C’est avec une réelle fierté que Virginie Carolo-Lutrot, présidente de Caux Seine Agglo, a présenté officiellement le schéma local de l’enseignement supérieur de son territoire. À ses côtés, ce 5 juin, dans les locaux de la Maison des compétences à Lillebonne, Julie Barenton-Guillas, vice-présidente de la Région, chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Cibler les besoins
« Nous nous sommes dits qu’il était temps d’en finir avec notre complexe concernant l’enseignement supérieur. Nous ne devons pas dépendre des métropoles, nous avons des établissements de formation remarquables, ainsi que des entreprises fer de lance dans leurs domaines », poursuit Virginie Carolo-Lutrot. De quoi donner des velléités à la collectivité qui a engagé un véritable travail en profondeur sur les potentiels à développer. « Il s’agit de bien cibler les formations qui seront utiles au territoire. C’est un enjeu d’attractivité et d’avenir. »
En ligne de mire, la volonté d’encourager les jeunes du territoire à s’engager dans des études supérieures et ensuite de leur proposer des emplois locaux. « Nous le constatons, les Normands ont des ambitions plus faibles en termes d’études supérieures en comparaison à la moyenne nationale. Il y a un gros besoin d’agir », confirme Julie Barenton-Guillas qui a rappelé les actions entreprises à l’échelle de la région. Il s’agit également d’accompagner les habitants tout au long de leur vie professionnelle.
Avec les entreprises
Pour bouger les curseurs, « Nous devons préparer les relations avec les entreprises. Par exemple, il est essentiel d’avoir des entreprises -apprenantes- et de délocaliser l’enseignement, au cœur des zones d’activités », estime la présidente de Caux Seine Agglo. Une démarche collective, qui demande à travailler, en parallèle, sur les thématiques du transport et du logement.
« Aujourd’hui, nous voulons étoffer progressivement nos Bac+2, voire nos Bac+3. Nous n’avons pas encore le tissu pour envisager des Bac+5 pour l’instant », résume Marie-Annick Leroy. Pour parvenir à ses objectifs, la collectivité s’appuiera sur les partenaires locaux et les outils tels que la Maison des compétences. « Nous envisageons également de lancer un observatoire des territoires », complète Virginie Carolo-Lutrot.
Des projets déjà sur de bons rails
Plusieurs mesures viennent s’insérer dans cette démarche. Parmi elles : « Nous mettons en place une bourse, sur critères sociaux, pour encourager les jeunes à poursuivre leurs études après le bac dans les filières prioritaires », illustre Damien Restoux, responsable pôle compétences, emploi et économie sociale et solidaire (ESS) au sein de Caux Seine Agglo. L’initiative qui est déjà en place sur la commune de Port-Jérôme-sur-Seine, dès la rentrée prochaine pour une centaine de jeunes y auront accès.
Du côté des projets d’ampleur déjà engagés, la H2 Académie, dédiée aux métiers de l’hydrogène. Un BTS Maintenance des Système Énergétiques et Fluidiques orienté hydrogène est déjà en place au Lycée Pierre de Coubertin, à Bolbec. Par ailleurs, « Nous travaillons sur un e-campus. Ce tiers-lieu de 400 m2 apprenant qui sera au sein de la médiathèque de Lillebonne » rebondit Damien Restoux. Conçu comme un campus connecté, ce lieu se veut au service d’un public plus large : jeunes et adultes, en formation initiale ou continue.. L’agglomération ne compte pas s’arrêter là, elle réfléchit à d’autres projets, dont un pôle d’innovation formation industrie et économie circulaire à Port-Jérôme-sur-Seine. Indiscutablement, la collectivité et ses partenaires ne sont pas prêts de s’arrêter !
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont