Automobile

Carrosserie Dupont Persyn : une affaire qui dure

La carrosserie Dupont Persyn, située en plein cœur d'Amiens, est toujours restée au même endroit depuis sa création juste après-guerre. Depuis, Arnauld Persyn veille, comme l'huile sur le feu, à la bonne gestion de son entreprise mais surtout à la satisfaction des clients fidèles et au bien-être de ses équipes.

Arnauld Persyn, patron de la carrosserie Dupont-Persyn depuis 21 ans.
Arnauld Persyn, patron de la carrosserie Dupont-Persyn depuis 21 ans.

Arnauld Persyn dirige la carrosserie Dupont Persyn, basée rue Saint-Honoré à Amiens, depuis l'année 2000 à la suite de Claude Dupont, qu'il tenait de son père, fondateur de l'entreprise en 1945. Arnauld Persyn était déjà dans le milieu de la carrosserie. En effet, originaire du Pas-de-Calais, il rencontre après ses études à Lille sa future épouse, fille de Pierre Pardoen, carrossier amiénois qui lui propose de travailler avec lui. 

« C'est lui qui m'a appris le métier, qui m'a mis le pied à l'étrier. Puis la vie m'a fait changer de société. Mais je tenais absolument à rester dans ce domaine d'activité. Car c'est une profession qui me procure beaucoup de plaisir », confie Arnauld Persyn qui conservera le nom Dupont associé au sien afin de ne pas perturber une clientèle déjà bien installée. Des clients qui viennent chercher rigueur, savoir-faire et compétences et ce depuis plusieurs générations. C'est d'ailleurs Arnauld Persyn en personne qui livre chaque fin de journée les véhicules aux clients. De quoi porter un regard sur le travail des collaborateurs et s'assurer auprès du client que ses attentes sont pleinement satisfaites. Le sens noble du commerce chaque jour de 8h à 18h.

Dans la zone peinture où oeuvrent Romain, Manu et Michaël.

Fidèle au passé

Le nouveau dirigeant décide de conserver aussi la même adresse, en centre-ville d'Amiens. Un atout face à la concurrence pour ce rare carrossier présent en cœur de ville qui dispose d'un atelier de 700 m² couvert et d'un grand terrain pour stocker les voitures. « Cela a été longtemps une interrogation de savoir s'il fallait déménager, mais je me rends compte que pour les clients c'est aussi important. Mais n'ayant pas trop de capacité d'extension ici sur place, j'ai eu l'idée, il y a quinze ans, d'ouvrir un deuxième atelier à Camon sur la zone de la Blanche tâche où le trop d'ici est transféré là-bas », explique le chef d'entreprise, toujours autant attiré par le contact client et celui avec ses collaborateurs. 

« Nous répondons à des normes précises d'équipements technologiques modernes et de formations de haut niveau des équipes »

Il se voit comme un chef d'orchestre qui manage ses équipes pour en tirer le meilleur. Il faut aussi accompagner le client, souvent victime d'un accident et parfois assorti d'une franchise à payer. « C'est pas toujours évident pour eux. Il faut bien les rassurer, les entourer de service et de compréhension, assure Arnauld Persyn. Nous répondons aussi à des normes précises d'équipements technologiques modernes et de formations de haut niveau des équipes. Nous prenons en charge les véhicules pour tous les types de prestations carrosserie, peinture ainsi que la réparation et le remplacement de pare-brise et autre élément de vitrage. Nous réalisons toutes les formalités administratives d'assurance. Cet aspect-là est tout autant important que la partie technique chez nous. »

Conscient d'un présent plus difficile

Arnauld Persyn est malgré tout conscient de la perte de vitesse du marché de la carrosserie en France. La carrosserie amiénoise est un des acteurs - qui de moins en moins nombreux - du marché de la réparation-collision. Cet artisan s'appuie sur AD, le premier réseau national de professionnels de la carrosserie indépendante. 

Depuis quinze ans, le marché est en perte de vitesse du fait d'une plus forte réglementation sur les routes. Les conducteurs font plus attention et les véhicules ont fait beaucoup de progrès avec l'aide à la conduite par exemple. « Nous travaillons grâce aux apporteurs d'affaires que sont les compagnies d'assurance et les loueurs de voitures qui se développent de plus en plus. Alors pour assurer l'activité, nous sommes 22 personnes sur le site Saint-Honoré. Ils sont tôliers, peintres, mécaniciens, sans oublier toute la partie administrative. Pour moi la formation est un point crucial. Il nous faut des personnes capables d'intervenir sur des véhicules très développés électroniquement et sensibles. Même en peinture, il y a des effets complexes, nacré, irisé... Nous avons toujours un ou deux apprentis en alternance », ajoute Arnaud Persyn, qui est très attentif au bien-être de ses équipes. Une qualité de vie au travail qui passe par une écoute, une attention de tous les jours mais aussi par du matériel ergonomique comme des tables élévatrices.

Près de 3000 réparations par an. Un bon chiffre pour une belle structure.

Quel avenir ?

Comme il n'y a pas de relève dans la famille Persyn, le dirigeant est sur le point de trouver un repreneur à la hauteur de la rigueur et du sens du commerce inscrits dans cette entreprise depuis 1945. « J'essaie de préparer l'avenir parce que c'est une belle affaire. Je cherche quelqu'un qui soit du milieu pour connaître les particularités du secteur de l'automobile et qui préserve l'esprit père de famille pour que mes collaborateurs restent sereins. » 

Pour l'heure, la carrosserie tient bon durant la crise sanitaire. L'établissement n'a d'ailleurs jamais fermé grâce à une bonne organisation et une volonté collective de servir.