Entretien

Carole Ribeiro souhaite donner un nouvel élan à l'Union des maires de l'Aisne

Carole Ribeiro, maire de Couvron-et-Aumencourt, dans le Laonnois depuis 2014, a été élue présidente de l'Union des maires de l'Aisne le 10 novembre dernier. Elle est la première femme à accéder à ce poste et succède à Thierry Routier qui démissionné pour raisons de santé. Carole Ribeiro souhaite redresser la santé financière de l'association en essayant de regagner des adhérents et veut proposer des formations concrètes aux élus.

Carole Ribeiro, maire de Couvron-et-Aumencourt, a été élue présidente de l'Union des maires de l'Aisne et veut s'attacher d'ici sa fin de mandat en 2026 à redresser les finances de l'association.
Carole Ribeiro, maire de Couvron-et-Aumencourt, a été élue présidente de l'Union des maires de l'Aisne et veut s'attacher d'ici sa fin de mandat en 2026 à redresser les finances de l'association.

Picardie la Gazette : Carole Ribeiro, pouvez-vous revenir sur votre parcours d'élu ?

Carole Ribeiro : Oui, avant cela, j'ai envie de parler de ma vie professionnelle, j'ai été secrétaire de mairie pendant dix ans avant d'intégrer le Département d'abord au transport scolaire puis à la Voirie départementale. En 2008, j'ai été élue en tant que conseillère municipale à Couvron ainsi que conseillère communautaire à la com de com du Pays de la Serre. En 2014, le maire de Couvron ne souhaitait pas se représenter donc j'y suis allée et j'ai été élue maire. Je deviens aussi vice-présidente du Pays de la Serre. En 2020, je suis réélue à la mairie et je deviens présidente du Pays de la Serre suite au départ de Pierre-Jean Verzelen qui a été élu sénateur. Depuis 2020, je suis aussi vice-présidente à Valor'Aisne, je m'occupais déjà du sujet des déchets au Pays de la Serre où on avait mis en place la redevance incitative, la levée des déchets tous les 15 jours, le tri sélectif...

Vous succédez à Thierry Routier à la tête de l'Union des maires de l'Aisne, une nouvelle étape que vous appréhendez de quelle façon ?

Je l'appréhende bien puisque depuis 2020, j'étais vice-présidente de l'Union des maires de l'Aisne et j'ai eu l'occasion de suppléer le président lors de commissions départementales comme sur celle des Services à la famille ou celle des Comités départementaux contre l'évitement scolaire. Quand il nous a annoncé qu'il voulait partir, il m'a sollicitée pour savoir si ça m'intéressait. Je venais de me mettre en disponibilité de mon travail au Département donc mon emploi du temps était plus facile à gérer. Il y a une forme de continuité, je connais suffisamment l'association pour y participer à tous les niveaux.

Quelles sont vos priorités durant les deux années de mandat qu'il reste ?

On est une association qui a quelques soucis financiers alors mon premier objectif est de redresser la barre. Toutes les communes n'adhèrent pas forcément à l'Union des maires de l'Aisne donc je vais les solliciter pour savoir pourquoi elles n’adhèrent pas, peut-être qu'à un moment donné, on ne répondait plus à leurs besoins, c'est possible. Il y a environ 550 communes sur les 798 communes qui sont adhérentes. J'ai envie d'aller chercher ces communes.

Le cœur de métier de l'association, c'est le congrès qui réunit tous les maires chaque année mais c'est aussi les formations. Je souhaite conserver les formations mais les faire différemment, en m'appuyant sur les experts de l'Association des maires de France (AMF), les faire venir et proposer des formations gratuites. Il faut justifier la cotisation par des formations de qualité à multiplier sur des sujets d'actualités comme dernièrement nous l'avons fait le 11 janvier sur la prise de compétence eau assainissement où nous avons eu 60 adhérents qui sont venus. Le 1er février, une autre formation a eu lieu sur la Zéro artificialisation nette (ZAN) avec l'analyse de trois derniers décrets qui sont parus. Les experts de l'AMF étaient là et il y a eu un échange, un jeu de questions réponses, c'était concret et pas du tout universitaire. 

Vous parliez des soucis financiers de l'association, une alerte avait été lancée à ce sujet par l'ancien trésorier Ambroise Centonze qui était votre concurrent lors de l'élection, comment comptez-vous redresser la barre ?

Comme je vous disais, on a perdu des adhérents et l'objectif est d'en retrouver. Nous avons un budget d'environ 120 000 euros et des charges fixes puisqu'il y a une collaboratrice à temps plein qui travaille pour l'association. Outre d'aller chercher de nouveaux adhérents, j'aimerais faire appel au mécénat. Beaucoup d'associations départementales voisines le font. Est-ce que ce sera des particuliers ou des entreprises, nous verrons. En tout cas, nous n'aurons pas la chance d'être reconnue d'utilité publique, ce qui est dommage puisque ça permet de défiscaliser des dons. Il n'y a que l'AMF qui est reconnue d'utilité publique au niveau des associations de collectivités. Mais si une entreprise par exemple, veut être mécène, on pourrait la faire connaître auprès des élus, parler de son activité.    

Et à l'issue de votre mandat ?

À Couvron, je serai à nouveau candidate. Si je ne suis pas élue maire, je ne pourrai pas prétendre à être à nouveau présidente de l'Union des maires. J'ai deux ans pour faire mes preuves, je suis aussi la première femme à ce poste donc je pense que je suis un peu attendue au tournant sur la situation financière et sur les formations. Si j'y arrive, bien sûr, j'aimerais bien continuer. Je vais aller rencontrer les élus, assister aux réunions des comités locaux des anciens cantons, être au contact de leurs préoccupations. 

Dans quel état d'esprit sont les maires de l'Aisne d'après vous ?

Ils sont très en attente. Depuis la fin de la crise sanitaire, il y a beaucoup plus d'agressivité, d'impatience de la part des habitants. On ne voyait pas d'agressions d'élus avant ça mais il y a eu un tournant dans le rapport habitants/ élus. Les habitants veulent toujours plus et quand ils n'ont pas gain de cause, ils sont agressifs. D'autre part, et ce n'est pas d'aujourd'hui, il y a une difficulté des élus à boucler leur budget, nous avons subi des baisses de dotations il y a plusieurs années, il y a l'inflation, il y a eu une augmentation de l'indice des fonctionnaires, non compensée par l'État, la suppression de la taxe d'habitation, compensée de façon tellement obscure qu'on ne sait pas si on s'y retrouve. Cela fragilise des collectivités.

Carole Ribeiro, nouvelle présidente de l'Union des maires de l'Aisne, veut regagner des adhérents et leur proposer des formations gratuites, dispensées par des experts de l'Association des maires de France.

Le bureau renouvelé 

Le bureau de l'Union des maires de l'Aisne a été renouvelé comme suit : 

  • Présidente : Carole Ribeiro, maire de Couvron-et-Aumencourt.
  • Vice-présidente, arrondissement de Saint-Quentin : Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin.
  • Vice-président, arrondissement de Laon : Vincent Morlet, maire de Crécy-au-Mont.
  • Vice-président, arrondissement de Soissons : Jean-Pascal Berson, maire de Dommiers.
  • Vice-président, arrondissement de Vervins : Jean-Luc Égret, maire de Tupigny.
  • Vice-président, arrondissement de Château-Thierry : Jean-Luc Magnier, maire d'Étampes-sur-Marne.

Le Conseil d'administration compte au total 54 membres.

À noter que le prochain congrès annuel des maires de l'Aisne aura lieu le vendredi 18 octobre à Chauny.