Cardio, yoga, champions et exposition qui détonne : le Louvre à l'heure des JO
Séances de sport et de yoga au milieu des chefs d’œuvres antiques, cardio, danse, regard d'athlètes sur l'art: le Louvre se met radicalement à l'heure des JO, dont il retrace...
Séances de sport et de yoga au milieu des chefs d’œuvres antiques, cardio, danse, regard d'athlètes sur l'art: le Louvre se met radicalement à l'heure des JO, dont il retrace aussi l'origine à travers une exposition.
"Nous rentrons dans le sprint final", a récapitulé mardi sa présidente Laurence Des Cars aux côtés de Tony Estanguet, à la tête du comité d'organisation des Jeux.
Pour "amener l'esprit olympique dans ses salles" et "ouvrir ses portes à un public qui ne vient pas nécessairement au Louvre", le plus grand musée au monde propose au public jusqu'au 31 mai, une séance de sport inédite dès 7H30.
Au programme: quatre séances de danse disco et dancehall, du yoga et du cardio, pendant une heure, sous l'égide du chorégraphe Mehdi Kerkouche.
Renforcement "musculturel
Du "renforcement musculturel" est également proposé en mai, juin et juillet avec des séances de musculation en présence d'un coach et de yoga avec une historienne de l'art, selon la programmation détaillée.
C'est la troisième fois que Paris accueille les JO. En 1924, le Louvre accueillait déjà la session du Comité international olympique dans les appartements de Napoléon III, a rappelé Mme Des Cars.
Cent ans plus tard, le musée verra la flamme olympique traverser ses salles le 14 juillet et accueillera, dans ses espaces extérieurs, les épreuves de cyclisme les 3 et 4 août ainsi que le marathon les 10 et 11 août.
Avec quatre autres grands musées - Centre Pompidou, musées d'Orsay et de l'Orangerie, musée du Quai Branly-Jacques Chirac - le Louvre participe aussi à un jeu de piste gratuit autour d'une énigme "célébrant les valeurs communes du sport et de l'art", selon les participants.
Pendant les JO, à l'instar de ses homologues, le plus grand musée du monde restera "ouvert", a souligné Mme Des Cars.
Orsay accueillera également un défilé hip-hop et un bal olympique tandis que le centre Pompidou hébergera une installation pour le skateboard sur son parvis.
Pour célébrer "les liens entre le sport et les arts", le Louvre invite aussi des sportifs à s'exprimer sur une sélection d’œuvres et à dialoguer avec le public: Lilian Thuram, champion du monde de football et président d'une fondation contre le racisme, Matthieu Péché, médaillé olympique de canoë-kayak reconverti dans l'e-sport, Dany Dann, médaillé d'or des jeux européens de breakdance, nouvelle discipline olympique et Luc Abalo, double champion olympique de handball et peintre.
Distorsions" historiques
Dès mercredi, une exposition intitulée "Olympisme, une invention moderne, un héritage antique" montre comment l'Antiquité et le Louvre ont été la "source iconographique" des premiers JO modernes, nés en 1896 à Athènes, puis développés autour de Pierre de Coubertin.
Quelque 120 sculptures, vases, tableaux, documents, photographies et films, retracent le parcours historique des JO avec des timbres, affiches, cartes postales et trophées, nés de l'imagination d'Emile Gilliéron (1850-1924), dessinateur suisse formé à Paris et installé en Grèce, qui a été l'artiste officiel des premiers jeux modernes et a accompagné les découvertes archéologiques de son époque.
Les jeux antiques, appelés "concours", avaient lieu à Olympie en l'honneur de Zeus et étaient sans commune mesure avec les JO contemporains: "très loin du star-system sportif actuel, le sport étant considéré comme une pratique de santé", souligne Christina Mitsopoulou, commissaire avec Violaine Jeammet et Alexandre Farnoux, ancien directeur de l'école française d'Athènes et professeur d'archéologie et d'histoire de l'art grecque.
On découvre que la cérémonie olympique de la flamme et de la vasque trouve son origine dans les JO de Berlin en 1936 et comment "ces symboles de l'olympisme sont devenus des distorsions de la réalité", souligne M. Farnoux.
Dans l'Antiquité existaient bien "des courses aux flambeaux dans lesquelles le premier arrivé allumait une flamme sur un autel pour un sacrifice aux dieux, ce qui a été complètement détourné par l'Allemagne nazie qui y voyait une manière de redessiner le cheminement des tribus aryennes descendues pour envahir le reste de l'Europe dans des temps très anciens et mythiques", explique ce spécialiste.
Au nom de la référence antique, "le comité olympique a aussi très longtemps refusé la participation des femmes" alors qu'elles pratiquaient déjà la course dans l'Antiquité, selon lui.
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