Entretien avec Thierry Gaillard, PDG du groupe Carambar & Co
Carambar a quitté son site historique pour Bondues
Installée depuis le XIXe siècle rue de la Chocolaterie à Marcq-en-Barœul, l’usine Carambar a fermé ses portes l’année dernière. Ses lignes de production ont été déplacées à 7 kilomètres de là, dans la ville de Bondues. Entretien avec le président-directeur général du groupe Carambar & Co, Thierry Gaillard.
La Gazette : Pourquoi avoir décidé d’un déménagement ?
Thierry Gaillard : Chez Carambar & Co, nous avons commencé à réfléchir à ce déménagement lorsque nous avons acheté la marque Lutti en 2019. En effet, avec le rachat de ce groupe, nous récupérions la marque, les équipes, mais aussi une usine à Bondues. Pour des questions économiques, il n’était pas intéressant de garder deux usines à 7 kilomètres de distance seulement.
Concrètement, quelles sont les différences entre les deux sites ?
Déjà, il faut regarder l’âge des usines. Le site de Marcq-en-Barœul a plus de 100 ans tandis que la nouvelle usine à Bondues n’a qu’une trentaine d’années d’existence. Elle est donc plus moderne. Ensuite, au niveau de la taille, là aussi, il y a une énorme différence. À Marcq-en-Barœul, nous avions un bâtiment de 15 000 m2 contre 45 000 m2 aujourd’hui. Enfin, à Bondues, nous avons la possibilité d’étendre de nouveau l’usine si nos marchés viennent à s’accroître, alors que sur notre site historique, bloqué entre les habitations et d’autres entreprises, cela n’était pas envisageable.
Que fabriquez-vous au sein de l’usine de Bondues ? Y a-t-il eu des investissements ?
À Marcq-en-Barœul, nous fabriquions toutes les gammes Carambar, Mi-Cho-Ko et Gom’s. Nous avons déménagé ces lignes de production vers Bondues, ce qui fait qu’aujourd’hui nous y fabriquons les gammes de ces trois marques, plus celles de la gamme Lutti. En ce qui concerne l’investissement, nous avons injecté 12 millions d’euros entre fin 2021 et début 2022, pour la modernisation des lignes de production et des locaux des salariés. Cette usine, ce sont 350 personnes en CDI et 20 à 25 000 tonnes de bonbons fabriqués par an. Et nous pouvons pousser la production jusqu’à 45 000 tonnes si de nouveaux marchés venaient à se présenter.
Il y a eu quelques tensions au moment du déménagement. Est-ce-que l’ensemble des salariés vous a suivi ?
La fermeture d’un site comme celui de Marcq-en-Barœul n’est pas un non-événement. Pour les personnes qui travaillaient là depuis près de 30 ans, c’est même un choc. Pour autant, nous voulions vraiment proposer des solutions aux 95 personnes concernées par la production. Un tiers de ces personnes nous ont suivis sur le site de Bondues. Une vingtaine ont été accompagnés vers la retraite. Une dizaine ont choisi la reconversion et, enfin, ils sont une quarantaine à avoir trouvé un poste ailleurs.
Quelles sont vos perspectives d’avenir pour l’usine de Bondues ?
L’export depuis l’usine de Bondues représente 35% des volumes. Aujourd’hui, nous exportons la gamme Lutti dans près de 50 pays, en Europe et aux Etats-Unis. Nous voulons continuer dans ce sens et nous étudions attentivement le marché au Moyen-Orient. De plus, nous avons de grandes capacités à Bondues puisque c’est une usine complète qui couvre toutes les technologies du bonbon. Nous savons faire du gélifié, de l’enrobé de chocolat, de la pâte à mâcher, du sucre cuit, de la guimauve… Nous avons également un centre de recherche. Grâce à cela, prochainement, nous allons lancer sur le marché un Lutti donut à moitié gélifié, à moitié guimauve.
Que va devenir le site historique de Marcq-en-Barœul ?
Le site est fermé, il a été sécurisé. Nous allons maintenant le mettre en vente et nous sommes actuellement en discussion avec la mairie.