Financement
Capital Grand Est : la Région et deux nouveaux fonds
La Région Grand Est vient d’entrer, avec la Caisse d’Épargne Grand Est Europe et le groupe Camacte, au capital de la société régionale d’investissement, Capital Grand Est. Objectif : avoir une force de frappe financière pour épauler les entreprises de la région histoire de leur permettre de rebondir. Deux nouveaux fonds (Croissance 2 et Cap Innov’Est 2) viennent d’être lancés.
«Il faut être prêt quand l’économie redémarrera réellement ! Depuis le début de la crise, notre objectif a toujours été d’avoir un coup d’avance pour permettre aux entreprises régionales de subsister, de rebondir et de se relancer.» Le 2 mars dernier au Conseil régional à Strasbourg, Jean Rottner, le président de la Région Grand Est pose une nouvelle brique dans les dispositifs mis en œuvre pour soutenir l’économie régionale «en confortant les dispositifs nationaux». La Région Grand Est vient d’entrer au capital de Capital Grand Est (société régionale de capital investissement créée en 2012, sous l’impulsion de l’ancienne région Alsace avec comme actionnaire historique le Crédit Mutuelle Alliance Fédérale) accompagnée par la Caisse d’Épargne Grand Est Europe et le groupe Camacte. «Cette nouvelle étape va permettre un soutien précieux aux entreprises régionales, notamment aux entreprises innovantes, dans une période où la recherche de fonds propres est rendue plus difficile. C’est une réponse attendue pour soutenir la croissance des secteurs en plein développement», assure Florence Cirilli, la directrice générale de Capital Grand Est. Avec cet actionnariat renforcé, Capital Grand Est annonce le lancement de nouveaux fonds pour relancer la dynamique de croissance des entreprises.
500 M€ comme objectif
Croissance 2 : un fonds d’investissement en capital développement doté de plus de 40 M€, abondés en première position par Crédit Mutuel Equity (20,8 millions d’euros), Bpifrance (5 millions d’euros), la Région Grand Est (5 millions d’euros), la Caisse d’Épargne Grand Est Europe (5 millions d’euros), le groupe Camacte (3 millions d’euros), Harmonie Mutuelle (1 million d’euros), Arpège Prévoyance et AG2R La Mondiale (500 000 euros chacun) et par différents investisseurs et dirigeants d’entreprises (1,8 million d’euros au total). Ce fonds vise la réalisation d’opérations de capital développement, de capital transmission et de capital innovation technologique via des tickets d’investissement compris entre un et trois millions d’euros. Cap Innov’Est 2 : ce deuxième fonds d’amorçage est également doté de 40 M€. Une première étape d’investissement de 30 millions d’euros devrait être réalisée au deuxième trimestre. Il est composé à 70 % de fonds publics en provenance du Fonds national d’amorçage géré par Bpifrance (15 millions d’euros) et de la Région Grand Est (6,1 millions d’euros) et à 30 % de fonds privés. Crédit Mutuel Equity abondera à hauteur de 3 millions d’euros, le groupe Camacte pour 2 millions d’euros, la Caisse d’Épargne Grand Est Europe pour 1,5 million d’euros et d’autres institutionnels bancaires régionaux pour 2,4 millions d’euros. Ce fonds est ciblé sur les jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de croissance dans le secteur de la santé, de la French Tech, de la transition énergétique ou encore de l’industrie 4.0 et de l’Intelligence artificielle. Les tickets moyens annoncés sont compris entre 250 000 et 4 millions d’euros. Au total, les deux fonds affichent 80 M€ d’intervention, ce n’est qu’un début ! «C’est la première tranche d’un capital de croissance, d’un capital de confiance qui est mis en œuvre, sur un objectif de 500 millions d’euros», assure Jean Rottner. Il n’y a plus qu’à attendre la reprise...
La Lorraine-Champagne plus concernée
Bien connue en Alsace, Capital Investissement Grand Est intervient sur toute la région et chez nos voisins de Bourgogne Franche-Comté. Depuis 2012, elle accompagne une soixantaine de PME et de start-up avec environ 110 M€ d’actifs sous gestion. L’annonce de la mise en œuvre de deux nouveaux fonds d’investissement (Croissance 2 et Cap Innov’Est 2) devraitpermettre d’intervenir plus fortement en Lorraine notamment pour accompagner des start-up en fort développement.