Chantier

Canal Seine-Nord : une opportunité pour les entreprises axonaises

Le canal Seine-Nord n'est plus un projet mais est rentré en phase concrète. Si les chantiers concernent les départements du Nord (1,5 km), le Pas-de-Calais (26,5 km), ils se concentreront essentiellement dans les départements de la Somme (45 km) et de l'Oise (36 km) donc à quelque dizaine de kilomètres des entreprises axonaises. Lors de sa matinale CCI Business, fin janvier à Saint-Quentin, la CCI de l'Aisne a fait le bilan des opportunités, tant en termes de missions, d'emplois, de formations que de recrutements.


Emmanuel Cohardy, premier vice-président de la CCI de l'Aisne, Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin et Corinne Minot, sous-préfète de Saint-Quentin ont présenté les opportunités du canal Seine-Nord Europe aux entreprises axonaises.
Emmanuel Cohardy, premier vice-président de la CCI de l'Aisne, Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin et Corinne Minot, sous-préfète de Saint-Quentin ont présenté les opportunités du canal Seine-Nord Europe aux entreprises axonaises.

Grand projet économique majeur, et européen, le canal Seine-Nord représente 107 kilomètres de voies d'eau nouvelles ou transformées, d'Aubencheul-au-Bac (59) à Compiègne (60), prévu pour 2028. L'objectif est de créer une véritable voie fluviale permettant à des gabarits de 4 500 tonnes de naviguer (ce qui représente 220 poids lourds). Un projet de grande envergue qui a déjà débuté entre Compiègne et Passel, avec les premiers travaux engagés en mai 2021.

À l'heure de ce grand chantier, la CCI de l'Aisne est au diapason avec les opportunités qui en découlent mais aussi avec Pôle emploi et la Mission locale. Le monde économique axonais est prêt. Car au-delà du chantier du canal lui-même, d'autres travaux à proximité de l'Aisne proposent de belles perspectives en terme d'emplois : le port intérieur de Noyon, l'écluse de Nesles, l'écluse de Catigny ou encore un pont canal et aussi 700 hectares de plantations et d'aménagements environnementaux... avec 100 millions de m3 à déplacer pour reconstituer la faune et la flore. 

« Il y a une forte dimension environnementale et écologique dans ce projet, donc de fortes opportunités pour les entreprises paysagères par exemple », note Nicolas Dumont, directeur du Développement économique du canal Seine-Nord. Car ce projet reconstruit l'environnement détruit, et même au de-là : si l'impact environnemental concerne 300 hectares, la compensation environnementale mise sur 1 100 hectares reconstruits.

Et pour préparer les entreprises du territoire, des échanges sont prévus afin de présenter les opportunités. « Nous sommes en phase concrète de mise en relation des chantiers et sur l’identification très claire des besoins des entreprises », rappelle Corinne Minot, sous-préfète de Saint-Quentin. « Six mille emplois et des milliers d'emplois indirects d'ici 2027/ 2028 pour la totalité du chantier seront créés. Nos entreprises doivent y prendre part », accentue Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin, lors de cette échange.

Des appels d'offres en 2022

Si le canal Seine-Nord Europe ouvrira dans quelques années, des appels d'offres sont déjà prévus en 2022 puisque les premiers travaux infrastructures débuteront mi-2022. « Ce sont des marchés publics accessibles à tous et ouverts aux variantes », précise Nicolas Dumont. Les premiers appels d'offres en 2022 porteront sur le terrassement, les ouvrages d’art et de rétablissement de chaussées mais aussi la construction de l'écluse de Montmacq.

Dès 2023, les aménagements environnementaux feront leur entrée. Restauration de milieux humides (46 ha), diversifications de lisières forestières et la restauration de ripisylve (59 ha), ainsi que la plantation de boisements (30 ha.) sont autant d'opportunités.

Et les travaux sont conséquents. Par exemple, pour la construction des écluses, le déblai sous épuisement représente 860 000 m3 ou encore le remblai technique (3 480 000 m3). Il faudra également 75 000 tonnes d'acier et 507 000 mètres de coffrage. 

Ces chiffres aussi grands que le projet en disent long sur le besoin en main d’œuvre mais surtout sur l'organisation à prévoir. La Société canal Seine-Nord assure qu'il y aura une cohérence et un cadre dans les chantiers. 

« Nous allons mettre en place un dialogue avec les acteurs régionaux pour cadrer les chantiers des terrassements et interroger le tissu économique local, certifie Nicolas Dumont. Par exemple, doit-on lancer les travaux de terrassement en même temps ? Et d'autres questions seront soulevées, jusque mi-mai 2022. »

En attendant, les entreprises intéressées par les appels d'offres de ce chantier peuvent se connecter sur le programme numérique "CCI Business" de la CCI de l'Aisne. Ce dernier permet d'accéder gratuitement aux opportunités de marché du Canal Seine-Nord mais aussi sur d'autres chantiers en cours ou à venir.