Calais, une nouvelle fois débordée par sa gestion des migrants
Conférence de presse à la hauteur des «opérations de démantèlement des squats» qui se succèdent depuis plusieurs semaines dans le Calaisis, le 5 août dernier à Calais. Suite aux expulsions des campements de fortune et à la dispersion, ipso facto, des migrants, l'impact économique se fait ressentir.
Les migrants sont de plus en plus nombreux, en provenance majoritairement d’Afrique de l’Est ou du Moyen-Orient (‘un afflux s’annonce après le déclenchement des combats entre Kurdes et Emirat islamique : environ 1 500 en additionnant les campements du Dunkerquois et de Norrent-Fontes dans le bassin minier. De plus en plus de jeunes, de femmes, de squats… Hier, c’était le squat de la rue des Salines dans des anciens bâtiments du dentellier Noyon ; quartier Saint-Pierre, plusieurs maisons abandonnées avaient été réquisitionnées par le groupe No Border et mises à la disposition de migrants. A la sortie portuaire de la ville, un grand campement a été rasé début juillet. Les migrants se sont simplement déplacés, comme après chaque opération de démantèlement. Désormais, deux nouveaux campements se dressent sur les terrains de l’usine Tioxide, dans la zone d’activité industrielle des Dunes. A l’entrée du port, les migrants «ne se font plus discrets quand ils prennent d’assaut les camions. Ils cherchent à saturer les dispositifs de sécurité en faisant nombre», explique Denis Robin, préfet du Pas-de-Calais. L’Etat fait respecter les décisions de justice en termes d’évacuation. Mais la France est un pays d’accueil. Les prochaines interventions sur les sites Vandamme et Tioxide suivront les démarches que l’Office français de l’immigration et de l’intégration ainsi que la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) mèneront auprès des migrants pour leur proposer d’autres alternatives «à cette vie d’errance».
Des impacts sur le port et des sites industriels. Les résultats de ces politiques restent marginales et le démantèlement reste la dernière extrémité. Mais la vie économique s’en ressent d’après le préfet : “Nous sommes sensibles à l’attractivité du port de Calais. Nous sommes alertés par la CCI Côte d’Opale, les syndicats, les opérateurs du transport. Nous avons mis en place une surveillance supplémentaire permettant des contrôles toute la nuit.»
«Je regrette de constater parfois que certains camions roulent avec des bâches non fermées. Au moindre ralentissement, c’est la montée des migrants», alerte Denis Robin. Les tribunaux ont rendu des décisions en faveur des expulsions du site Vandamme, ancien ferrailleur où un projet de rénovation du site a été initié l’an dernier, ainsi que de celui de Tioxide, fabricant d’oxyde de titane. La décision est exécutoire depuis le 5 août. Les opérations pourraient avoir commencé sous une dizaine de jours. L’Etat a commencé d’affecter trois demi-compagnies de CRS supplémentaires.