Rolling Stones
Capté le 5 avril 1998 au River Plate Stadium, dans la capitale argentine, Bridges to Buenos Aires est le témoignage d’un concert mémorable à l’image d’un «Satisfaction» explosif en ouverture. Suivront alors 2 heures de pur rock’n roll, intense et sauvage où les chansons de l’album Bridges To Babylon occupent naturellement une place de choix parmi les 22 titres de la setlist comme «Flip The Switch», «Saint Of Me» ou «Thief In The Night». Lesquels côtoient les compositions légendaires des Stones comme le sombre «Gimme Shelter» ou l’émouvant «Sister Morphin» magnifié par la guitare acoustique de Mick Jagger et la slide de Ronnie Wood. Avant que le public ne s’embrase sur l’irrésistible trilogie clôturant le concert : «Jumpin’Jack Flash», «You Can’t Always Get What You Want» et «Brown Sugar». Cependant, au milieu du concert, devant l’enthousiaste foule argentine, surgit Bob Dylan retrouvant Jagger sur scène pour un chavirant «Like A Rolling Stone», titre que les Stones avaient admirablement repris en 1995 sur l’album Stripped. L’un des climax d’un superbe concert méticuleusement restauré à partir des bandes originales.
Bridges to Buenos Aires (Eagle Vision).
Blue Note Records
Dédié à l’emblématique label de jazz américain créé en 1939, ce passionnant documentaire signé Sophie Huber explore comment Blue Note a toujours stimulé l’épanouissement des artistes, les encourageant à repousser leurs limites créatives, à la recherche de modes d’expression hors des sentiers battus, pour une musique empreinte d’originalité et de conscience sociale. Les créateurs de Blue Note sont deux immigrants allemands passionnés de jazz, Alfred Lion et Francis Wolff, qui avaient fui le nazisme pour démarrer une nouvelle vie aux États-Unis. La volonté de respecter la liberté qui sous-tendait le label, leur a valu l’amitié et la confiance de la communauté jazz. La première équipe de Blue Note était constituée d’un optométriste du New Jersey qui travaillait en tant qu’ingénieur du son (Rudy Van Gelder), d’un graphiste passionné de musique classique (Reid Miles) et par les musiciens les plus incroyables que la planète ait connus. Grâce à des sessions d’enregistrement récentes, des archives rares et des conversations avec des artistes emblématiques, ainsi que son président actuel, Don Was, le film révèle les coulisses et les secrets de fabrication du label. On y retrouve ainsi des artistes légendaires comme Herbie Hancock et Wayne Shorter et de stimulants musiciens d’aujourd’hui tels que Robert Glasper et Ambrose Akinmusire. Leurs réflexions nous ramènent aux figures très influentes du passé qui ont construit l’héritage de Blue Note : Thelonious Monk, Bud Powell, John Coltrane, Art Blakey, Horace Silver et Miles Davis. Le jazz et le hip-hop sont également examinés en parallèle, non seulement pour l’utilisation de samples de jazz par des artistes comme Cypress Hill, De La Soul ou Eminem, mais également dans l’étude des racines de ces deux genres. Le film représente ainsi les valeurs que le jazz incarne et que Blue Note défend depuis sa création : liberté d’expression et dialogue entre les artistes.
Blue Note Records: Beyond the Notes (Eagle Vision).