«Nous sommes des élus à portée de voix»
Les maires et les présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais se sont retrouvés le 4 octobre au Centre d'expositions et de congrès d'Arras (Saint-Laurent-Blangy) pour participer à la journée d’échanges organisée par l’Association des maires du Pas-de-Calais (AMF62).
Cette rencontre a permis aux élus d’assister à différentes interventions de personnalités du territoire, d’échanger sur différents thèmes au travers de deux tables rondes et de participer à l’assemblée générale statutaire de l’AMF62. Un salon des partenaires, comprenant de nombreux stands de prestataires et partenaires des collectivités, a complété cette journée de travail et d’échanges. Les participants ont écouté avec attention les interventions de Pascal Lachambre, nouveau président de la communauté urbaine d’Arras, Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France et maire de Sceaux, Jean-François Rapin, conseiller régional représentant Xavier Bertrand, président du Conseil régional – «Nous sommes des élus à portée de voix» – Jean-Claude Leroy, président du conseil départemental du Pas-de-Calais, et Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais, qui a clôturé la journée. Dans son intervention introductive, André Flajolet, président de l’AMF62, a tracé le sillon de la journée : «En matière de santé et de logement, les défis sont intenses ; les réponses, à inventer ou réinventer ; la place des nouvelles technologies, à réaliser et expliquer ; le rôle des élus, capital pour faire vivre notre devise républicaine sur ces sujets comme sur de nombreux autres.»
Équité territoriale et outils de santé publique
Sous la présidence de Charles Barege, maire de Montreuil-sur-Mer, une table ronde sur «L’équité territoriale et outils de santé publique», s’est déroulé avec la participation d’Annie Adancourt, présidente de l’Union départementale des centres communaux d’action sociale (UDCCAS), Maryse Cauwet, conseillère départementale, Frédéric Leturque, membre du conseil d’administration de la FHF (Fédération hospitalière de France), maire d’Arras, Monique Ricomes, directrice de l’ARS (Agence régionale de santé) des Hauts-de-France, et Pierre Selin, maire de Ham-en-Artois. Il ressort des échanges une convergence sur la situation, les idées et les bonnes pratiques fusent ici ou là afin d’apporter des réponses aux besoins urgents et vitaux des citoyens. Ainsi Frédéric Leturque exprime quelques réflexions : «Ce sont parfois un ensemble de petites actions comme le Parcours du cœur (…). Il faut redonner une place aux médecins dans les écoles (…). Les maires intègrent de plus en plus le problème de la santé qui était dans le passé l’apanage de l’État, des médecins et des hôpitaux. C’est une bonne chose.» Il apparaît que les maires et présidents d’EPCI innovent au quotidien pour favoriser l’installation de professionnels comme des structures de soins sur leur territoire, dans le but d’en faire bénéficier leur population et plus particulièrement les personnes les plus fragiles rencontrant des difficultés à se déplacer ou disposant d’un budget limité pour se soigner. «L’inégale répartition des médecins fragilise l’accès des populations à des consultations médicales qui constituent pourtant un facteur essentiel de développement des territoires.».
«Les maires intègrent de plus en plus le problème de la santé qui était dans le passé l’apanage de l’État»
Les métropoles, communautés et communes sont confrontées à des enjeux identiques et développent des actions souvent similaires pour promouvoir l’offre de soins, bien que le bloc communal ait peu de compétences obligatoires en matière de santé. Les élus sont particulièrement attentifs à tout ce qui peut permettre de maintenir ou d’encourager une présence médicale, «mais ce n’est pas à l’ARS de décider où mettre les maisons de santé». Bien que les Hauts-de-France reste une des régions les plus jeunes de France, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans est en forte augmentation. Les enjeux de la dépendance et du maintien à domicile sont donc bien présents.
Logement et aménagement du territoire
Le «Comment les maires et les présidents d’EPCI trouvent les clés pour mieux aborder les réformes liées au logement social» est abordé au cours de la deuxième table ronde sur le thème «Logement et aménagement du territoire», sous la présidence de Françoise Rossignol, secrétaire générale de l’AMF 62, avec la participation de Jean-Louis Cottigny, président du conseil d’administration de l’Union régionale pour l’habitat Hauts-de-France, Bruno Cousein, maire de Berck-sur-Mer, Stéphane Maillet, président du directoire du groupe Habitat Hauts-de-France, et Jean François Théret, maire de Frévent. La réforme des aides personnalisées au logement (APL) et des loyers ainsi que la restructuration du tissu HLM qui se dessine ont fait naître un certain nombre d’inquiétudes chez les élus locaux sur leur rôle et leurs compétences en matière d’habitat.
«Les élus doivent imaginer de nouveaux logements sociaux et adaptés, intégrant le vieillissement de la population»
Le secteur du logement social est touché par de lourdes réformes et se posent de nombreuses questions : impact de la réforme des loyers et APL imposée aux bailleurs sociaux en matière de capacités d’autofinancement et donc sur leur capacité à construire, rénover et entretenir le parc social ; conséquences directes pour les habitants et élus par ailleurs confrontés à une restructuration du tissu HLM et une fragilisation du lien de proximité ; quelles attentes des collectivités territoriales vis-à-vis du mouvement HLM dans ce contexte de réforme ; quels partenariats et collaborations construire pour réussir le logement social sur les territoires… Là aussi les échanges, fructueux, convergent quant à l’inquiétude des élus qui «doivent imaginer la ville de demain (…), dessiner un nouveau territoire (…), imaginer de nouveaux logements sociaux et adaptés, intégrant le vieillissement de la population qu’il faut accompagner». Un vaste défi pour les maires du territoire.