«Nous ne sommes pas du tout sur une notion de plus-value»
Début avril, les représentants régionaux des 87 Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative de l’épargne solidaire (Cigales) se sont réunis à Lille, à la Maison de l’économie sociale et solidaire. À cette occasion, Gonzague Devaux, président de l’association regroupant toutes les Cigales des Hauts-de-France, a insisté sur l’importance de ces clubs actifs sur leur territoire respectif.
La Gazette : Quel regard portez-vous sur cette année 2017 ?
Gonzague Devaux : Le nombre de clubs s’est concentré, certes, mais ils sont de plus en plus mobilisés. Du coup, nous sommes en croissance. L’autre message qu’on souhaite faire passer est le suivant : ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Et ces petits ruisseaux ont l’avantage d’être aux quatre coins du territoire. Quand on analyse les entreprises qu’on a soutenues, on est complètement dans des problématiques d’innovation sur les territoires. C’est le sens de notre mobilisation. Récemment, Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie et des Finances, saluait la vitalité de notre tissu associatif et l’importance de l’étroite collaboration entre société civile et puissance publique pour trouver des solutions concrètes et efficaces à des questions économiques et sociales très complexes.
Que vous inspirent les propos du ministre ?
À nos yeux, ce qui est complexe, ce sont tous les enjeux de transition auxquels notre société est confrontée : conversion agricole et alimentaire, mutation écologique, transition énergétique, transformation numérique, revitalisation de quartiers urbains ou de centres-bourgs en zone rurale. Quand on regarde bien, sur toutes ces thématiques, nous sommes présent ! Nous sommes donc très content, d’autant plus qu’autrefois, nous étions soutenus financièrement par l’Etat et l’Europe, et nous ne le sommes plus !
Dans combien de projets avez-vous investi en 2017 ?
37 projets ! Il faut savoir qu’on reste cinq ans dans le capital des entreprises qu’on soutient.
Ce sont des projets que vous repérez et que vous décidez d’encourager…
Non, ce sont les gens qui viennent nous voir. Mais on lance également des manifestations qu’on appelle «Cigales cherchent fourmis». En gros, si vous avez un projet, venez nous le présenter. En général, on organise ça le vendredi soir. Ça se passe ici, à la Maison de l’économie sociale et solidaire. Certains sont encore au stade de l’idée, d’autres sont beaucoup plus avancés. C’est une sorte de speed dating.
En règle générale, à hauteur de combien aidez-vous les entreprises ?
Il y a un barème. On ne prend jamais plus de 30% du capital, car il faut que le patron reste patron chez lui. Ce qui est intéressant, c’est que sur des projets où, effectivement, il y a plus de besoins, il peut y avoir plusieurs Cigales. Une Cigale, en moyenne, c’est quinze cigaliers, sachant que le maximum, c’est vingt. Et les cigaliers sont contents quand le retour sur investissement est au moins équivalent à ce qu’ils ont placé. Nous ne sommes pas du tout sur une notion de plus-value.