«L'avocat n'est plus un artisan, il doit se comporter comme un chef d'entreprise».

Ce 11 avril dernier, nous rencontrons Vincent Potié entre deux rendez-vous : à peine sort-il de l’ordre des médecins de Lille qu’il doit prendre un train dans une heure pour aller au Conseil national des barreaux à Paris. Soit un avant-goût de son futur planning. Il prends néanmoins le temps de nous expliquer son nouveau quotidien et la vision qu’il a pour le Barreau : «Depuis fin 2013, en plus de mon travail d’avocat, j’échange avec le bâtonnier en exercice, Hélène Fontaine, sur certains dossiers du Barreau. Nous nous partageons également la fonction de représentation à certains événements de la cité.» Et l’année prochaine ? «Je continuerai à passer tous les matins au cabinet. Je vais embaucher des collaborateurs pour m’aider dans ma nouvelle fonction de bâtonnier. Et je sais que je peux compter sur mes associés et collaborateurs actuels.»

 

Renouveau professionnel. Vincent Potié − 59 ans, 33 ans de barreau, père et grand-père − a l’impression de vivre avec ce bâtonnat un renouveau : «En devenant bâtonnier, je souhaite pouvoir réaliser tout ce que j’ai pu projeter durant ces 33 ans de barreau. C’est un moyen de rendre aux 1 200 confrères lillois ce que le métier m’a apporté.» Installé à Roubaix avec trois autres associés, notre bâtonnier désigné a commencé son parcours professionnel par le droit de la famille et le droit des enfants, puis par le droit du travail. Il se spécialisera dans le droit médical dans les années 1990, «un droit nouveau, dans lequel nous avions le sentiment de participer à la création de sa jurisprudence». Quatre fois élu au Conseil de l’ordre, il s’occupera des commissions du droit des mineurs et de l’accès au droit. Il est également représentant du barreau lillois à la commission «Accès au droit» du Conseil national des barreaux à Paris.

Vincent Potié connaît déjà les missions de son futur bâtonnat : représentation, défense des avocats à l’égard des corps constitués et assistance des avocats. Il s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs. Il souhaite aussi aller plus loin sur certains aspects : «De par la situation économique du pays, notre profession souffre, il faut lui donner les moyens de trouver les bons chemins.» Soit, à demi-mot, inciter les confrères à se spécialiser davantage, à regrouper les cabinets et à développer l’activité conseil par rapport au judiciaire. «L’avocat n’est plus un artisan, il doit se comporter comme un chef d’entreprise.» En attendant le passage du bâton en décembre prochain, Vincent Potié sera notamment présent aux Etats généraux de la garde à vue, un événement national qui se tiendra à Lille le 26 juin prochain.