«Cuisines d’arôme» emménage dans son unité industrielle

La nouvelle zone aménagée à l'entrée du port de Boulogne-sur-Mer continue de se remplir. Après Capitaine Houat-Intermarché, Marine Harvest et Océan délices, un nouveau venu a construit sa propre usine : «Cuisines d'arôme – ïod» a commencé sa production de produits fumés en fin d’année 2017.

L’usine représente un investissement d’environ deux millions d’euros.
L’usine représente un investissement d’environ deux millions d’euros.

 

Basé à Paris, le groupe Eurochile, qui avait racheté «Cuisines d’arôme» en 2013, s’ancre à l’entrée du port de Boulogne. Début septembre, la production de spécialités sous les marques «Cuisines d’arôme» et «ïod» a débuté, après neuf mois d’accouchement, dans la nouvelle unité de fumaison et de conditionnement, dirigée par Arnaud Volle, ancien directeur de Mericq innovation dans le Lot-et-Garonne. Un investissement d’environ deux millions d’euros.

Le directeur général Arnaud Volle espère doubler ses effectifs dans les quatre ans.

Le traiteur de la mer, qui avait commencé son activité dans la pépinière d’entreprises Haliocap et dans un atelier à Capécure, est spécialisé dans les poissons fumés aromatisés à destination pour moitié de la grande distribution et pour l’autre de la restauration hors foyer. Le saumon, acheté frais directement en Norvège et en Ecosse, constitue 80% de la gamme, «mais, précise Arnaud Volle, nous travaillons aussi la truite de l’aquaculture des Hauts-de-France, l’anguille ou le flétan. Si l’on excepte notre approvisionnement en saumon sauvage, notre poisson n’est jamais congelé, ni avant, ni pendant, ni après le process.» Au total, 700 tonnes de poisson sont traitées et préparées chaque année par l’entreprise qui a réalisé plus de 5 millions d’euros l’an dernier.

Une gamme pour les épiceries fines

Le marché est surtout français, même si la part à l’export a franchi les 10% (en Asie, notamment). La production comporte une ligne de tranchage automatisé et des cellules climatisées d’une capacité de plusieurs tonnes de biomasse pour garantir une constance de la fumaison douce. En plus de ses quatre fumoirs traditionnels, l’entreprise a investi dans un procédé unique à Boulogne, un fumoir à friction, garanti sans combustion. «Une bûche de bois frotte sur une roue qui tourne à haute vitesse, résume le directeur. Cela crée une fumée douce et pas âcre, sans élément nocif.» Même si le process est industriel, la qualité reste celle d’un produit artisanal que peut enrichir un arôme (pistache, coquelicot, orange, noisette ou ail des ours). La gamme «ïod» est réservée aux épiceries fines qui ne souhaitent que des produits nobles et des composants à haute valeur ajoutée. La marque s’exporte jusqu’à Hong-Kong. La certification IFS est attendue en 2018. «Nous sommes dans une année de structuration et de création d’un nouvel outil bien pensé pour l’avenir, explique Arnaud Volle, mais nos ambitions s’affirment et nous allons conquérir de nouveaux marchés : notre effectif devrait doubler d’ici quatre ans pour atteindre 40 salariés.» Déjà, pour digérer le pic d’activité à l’approche des fêtes de fin d’année, les effectifs sont montés, en décembre, à 35 grâce au renfort de CDD et d’intérimaires.