Finances

Budget en hausse pour le Département de la Somme

771,6 millions d'euros : le budget primitif de la collectivité départementale a été adopté le 11 janvier par l'assemblée. Il est en hausse notable par rapport à 2022.

Stéphane Haussoulier, et Isabelle de Waziers, présidente de la commission Finances et administration départementale), lors de la présentation du budget à la presse. ©Aletheia Press/ B.Delabre
Stéphane Haussoulier, et Isabelle de Waziers, présidente de la commission Finances et administration départementale), lors de la présentation du budget à la presse. ©Aletheia Press/ B.Delabre

« C'est une hausse extrêmement sensible de 5,28%. Ce budget marque notre volonté de porter l'investissement au plus haut niveau sans trop dégrader les ratios... » Stéphane Haussoulier, le président du Conseil départemental de la Somme, s'est montré particulièrement fier du budget primitif du Département, adopté ce 11 janvier en séance. Porté à 771,6 millions d'euros, ce budget enregistre effectivement une hausse notable par rapport à 2022 de 38,7 millions d'euros. Sur cette augmentation, 11 millions d'euros sont affectés directement aux dépenses d'investissement qui passent ainsi de 129,5 à 140,5 millions.

Un choix qui amène forcément la collectivité à tirer un peu sur ses réserves. Le taux d'épargne brut, notamment, tombe à 6,19% dans ce budget contre 8,1% l'année passée. « On nous a reproché d'être trop frileux sur l'investissement l'année dernière, je ne doute pas que cette année on nous reprochera d'être trop ambitieux, rumine, un peu amer, le président. On dégrade quelques indicateurs, mais sans les mettre dans le rouge. » 70 millions d'euros d'emprunt d'équilibre sont aussi programmés, en guise de sécurité. « Ne pas souscrire d'emprunt en 2022, c'était se donner cette possibilité de le faire à l'avenir, explique Stéphane Haussoulier. Mais on ne lèvera l'emprunt que si c'est véritablement utile. On n'aura sans doute pas besoin d'emprunter autant. »

Hausse des dépenses hors investissement

Face à cela les dépenses de fonctionnement sont aussi en hausse, passant de 603,4 millions d'euros en 2022 à 631,1 millions d'euros en 2023. En particulier, « nous devons assumer la hausse du point d'indice des fonctionnaires territoriaux, ou encore les décisions du Ségur de la santé », souligne Stéphane Haussoulier. Des mesures catégorielles que l'élu ne désavoue pas, mais qui, « mises bout à bout », pèsent sur les dépenses de fonctionnement. Ainsi, les dépenses liées à l'autonomie des personnes âgées et handicapées affichent une hausse de 6,1 millions d'euros (pour atteindre 173,7 millions d'euros). Et celles destinées à l'enfance et à la famille de 5,1 millions d'euros.

Ces hausses des dépenses de fonctionnement de la politique sociale n'oblitèrent pas les investissements dans ce secteur, qui restent stables par rapport à 2022 : 3,1 millions d'euros sont fléchés sur l'autonomie des personnes dépendantes (3,4 millions d'euros en 2022), et 1,14 million d'euros sur l'insertion et le logement (1,2 million l'an passé). Avec, en particulier, la mise en place d'un accompagnement à la rénovation énergétique.

Soutiens à la rénovation énergétique

D'ailleurs, dans un contexte énergétique particulièrement tendu, le Conseil départemental insiste sur l'engagement de ce budget en faveur du développement durable. Rejetant l'idée d'un chèque énergie jugé « trop superficiel » par Stéphane Haussoulier, la collectivité a préféré financer « quelques projets importants pour lutter contre la précarité énergétique ». Une aide à la rénovation des logements communaux est ainsi mise en place, ainsi qu'un accompagnement pour les familles pour la constitution des dossiers de demandes d'aides nationales. Un fond d'avance est même proposé aux plus précaires pour anticiper le versement de ces aides parfois long à se déclencher après la fin des travaux… Enfin, sur ce volet énergétique, une thermographie aérienne va être lancée sur l'ensemble des communautés de communes et d'agglomération.