Budget 2025 de l’Aisne : un équilibre quasi improbable face à des défis financiers croissants
Le 14 avril, le conseil départemental de l’Aisne a approuvé le compte administratif (CA) pour l'année 2024 ainsi que le budget primitif (BP) pour 2025, tout en faisant état de tensions financières importantes confirmées par le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC).

Bien que les efforts de maîtrise des dépenses et de la dette entre 2014 et 2022 soient reconnus et que des progrès aient été réalisés dans la qualité de l’information financière grâce à l’expérimentation de certification, la réalité socio-économique du territoire rend ce modèle de financement insoutenable. Le taux de chômage de 10,7 % et un taux de pauvreté atteignant 18 % sont des indicateurs alarmants. De plus, le nombre de bénéficiaires du RSA et de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) dépasse largement la moyenne nationale, aggravant ainsi la pression sur les finances départementales.
Ce contexte de tension a été palpable dans le CA 2024, où, après un BP 2024 initialement voté en déséquilibre, le Département a réussi à équilibrer ses comptes grâce à une série de mesures d'urgence, mais n’a généré qu’un excédent net modeste de 1,2 M€. En somme, le budget primitif de 2025, s'élevant à 729,2 millions d'euros, a été qualifié de «budget de gravité» par le président du Conseil départemental, Nicolas Fricoteaux. Ce dernier a indiqué que l’année 2025 représente une année décisive pour l’Aisne. En effet, cette année ne bénéficie d’aucune des recettes exceptionnelles mobilisées en 2024, alors que la loi de finances a encore réduit les ressources du Département de 5,2 millions d'euros. De plus, les nouvelles charges imposées par l’État, sans compensation adéquate, continuent d’alourdir la situation.
Une réforme nationale nécessaire pour les départements
Malgré ces défis, le Conseil départemental reste actif dans la réévaluation des politiques publiques, se concentrant sur ses compétences. Nicolas Fricoteaux souligne l'importance d'une réforme structurelle au niveau national. «2025 est une année charnière. Sans réforme pérenne, nous ne pourrons plus garantir le financement des solidarités de proximité que nous devons aux Axonais», affirme-t-il. Le besoin pressant d'une réforme nationale devient ainsi une nécessité pour assurer l’équilibre financier des départements. Les échanges avec le gouvernement sont en cours, mais dans un contexte politique incertain, l'espoir d'une réponse rapide semble limité.