Bourse de Tokyo: le Nikkei au-delà des 35.000 points, une première depuis 34 ans

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé jeudi au-dessus des 35.000 points pour la première fois depuis février 1990, toujours soutenu par l'optimisme des investisseurs quant aux perspectives de l'économie...

Un tableau électronique affichant les cours des actions de la Bourse de Tokyo, dans une rue de la capitale japonaise, le 10 janvier 2024 © Kazuhiro NOGI
Un tableau électronique affichant les cours des actions de la Bourse de Tokyo, dans une rue de la capitale japonaise, le 10 janvier 2024 © Kazuhiro NOGI

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé jeudi au-dessus des 35.000 points pour la première fois depuis février 1990, toujours soutenu par l'optimisme des investisseurs quant aux perspectives de l'économie japonaise, sur fond de baisse du yen.

L'indice des 225 valeurs vedettes japonaises a clôturé en hausse pour une quatrième séance d'affilée (+1,77% à 35.049,86 points), dans le sillage de la progression des indices de Wall Street et des performances de la tech américaine la veille. L'indice élargi Topix a lui gagné 1,57% à 2.482,87 points.

Le Nikkei avait déjà connu une envolée de 28,2% sur l'ensemble de l'année dernière, soit sa meilleure performance annuelle depuis 2013, et avait allègrement franchi mercredi la barre des 34.000 points pour la première fois depuis 34 ans.

"Le principal facteur à l'origine de cette tendance haussière est probablement la perspective d'un retour à la normale de l'économie japonaise après des années de déflation", avec la probabilité accrue d'une inflation durable nourrie par des hausses de salaires dynamiques, a déclaré jeudi à l'AFP Ryuta Otsuka de Toyo Securities.

En 2023, "nous avons enfin vu les entreprises (japonaises, NDLR) augmenter leurs prix de manière agressive et accroître ainsi leurs marges", avaient commenté en décembre des analystes de UBS SuMi Trust Wealth Management, qui constataient aussi que "les consommateurs semblent accepter les hausses de prix" au Japon.

L'année "2024 peut être l'aube d'une nouvelle ère" pour le marché japonais si la "mentalité déflationniste" ancrée chez les consommateurs et les entreprises du pays depuis l'éclatement de la bulle économique japonaise au début des années 1990, disparaît pour de bon, avaient ajouté ces analystes.

L'entrée en vigueur début janvier d'exonérations fiscales plus généreuses pour les placements financiers des épargnants, une mesure visant à encourager les Japonais à investir davantage en Bourse, soutient aussi le marché d'actions tokyoïte, soulignent certains analystes.

Les titres nippons sont également redevenus attractifs pour les investisseurs au-delà de l'archipel, bénéficiant du coup de pouce du yen faible, qui gonfle les bénéfices des entreprises japonaises à l'étranger.

Le célèbre investisseur américain Warren Buffett a notamment contribué à replacer la Bourse de Tokyo sous les projecteurs internationaux en réaffirmant au printemps dernier sa confiance dans le marché nippon.

Les entreprises japonaises ont par ailleurs accéléré leurs efforts pour mieux rémunérer leurs actionnaires et gagner elles-mêmes en efficacité (plus de dividendes et de rachats d'actions, des réformes structurelles et moins de participations croisées).

La Bourse de Hong Kong était elle aussi en forme jeudi (+1,35% vers 07H30 GMT).

L'automobile caracole

Les constructeurs automobiles japonais ont de nouveau profité jeudi de la baisse du yen: Toyota a grimpé de 3,6%, Honda a gagné 2,28% et Nissan 2,01%. Et Suzuki a vrombi (+3,86%) après avoir annoncé la veille un investissement de 350 milliards de roupies (3,8 milliards d'euros) pour construire dans l'Etat indien du Gujarat une deuxième usine, capable de produire un million de voitures par an.

Légère remontée du yen

Après s'être fortement déprécié la veille, le yen remontait un peu face au dollar, qui valait 145,45 yens vers 07H00 GMT contre 145,76 yens mercredi à 21H00 GMT.

L'euro se négociait à 159,75 yens contre 159,94 yens la veille, et la devise européenne s'échangeait pour 1,0986 dollar contre 1,0973 dollar mercredi. 

Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain progressait de 0,8% à 71,94 dollars vers 06H50 GMT, et celui de Brent de la mer du Nord gagnait 0,78% à 77,40 dollars.

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