Bornes de recharge, éviter une fracture territoriale

Eviter une fracture territoriale en matière d’aménagement de bornes de recharge de véhicules électriques ! C’est l’objectif affiché du SDIRVE (Schéma directeur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques) de Meurthe-et-Moselle élaboré par le Syndicat départemental d’électricité de Meurthe-et-Moselle (SDE 54) et la Métropole du Grand Nancy dès le mois de novembre 2022 et publié en octobre 2023. Les deux structures sont les autorités concédantes du service public de la distribution publique d’électricité en Meurthe-et-Moselle auxquelles s’ajoute la région d’électricité de la commune de Saulnes. Le périmètre d’intervention du SDE 54 couvre 15 EPCI de Meurthe-et-Moselle (*) soit 570 communes et près de 475 000 habitants.

«L’ambition de ce document était de dresser un diagnostic et des pistes d’actions pour réussir la transition vers une mobilité décarbonée par la massification de l’électromobilité sur le territoire de la Meurthe-et-Moselle.»

© Emmanuel Varrier. Le 5 décembre dernier, les représentants des communautés de communes du Sel et Vermois et de Moselle et Madon ont signé avec le SDE 54 et UEM un partenariat pour le déploiement du réseau Connect & Go sur leurs territoires.

Dans son bureau du Centre Delta Affaires de Pompey, Stéphane Cunat, directeur du SDE 54 et responsable du pôle technique, sait qu’aujourd’hui la visite supérieure, celle de la phase opérationnelle, est réellement lancée. À la fin de l’année dernière, les communautés de communes du Sel et Vermois et de Moselle et Madon ont été les premières à se voir annoncer le déploiement sur leur territoire de bornes de recharges publiques pour véhicules électriques via le réseau de recharge Connect & Go. Vingt-huit bornes sur le territoire de la communauté de communes du Sel et Vermois et vingt-quatre sur celui de Moselle et Madon.

«À l’horizon 2026, ce sont 830 bornes publiques qui seront déployées dans le département et l’objectif est d’atteindre les 2 500 à l’horizon 2030 hors métropole», assurait alors Christian Aries, le président du SDE 54. Suite à un appel public à initiative privée, c’est l'UEM (Usine d’électricité de Metz) qui a été sélectionnée pour installer (avec le soutien de Citéos) ce réseau de bornes de recharge.

«Nous sommes un décarboneur, toute notre activité est tournée vers la transition énergétique. Depuis une dizaine d’années, nous nous sommes lancé dans la mobilité électrique et nous avons accéléré il y a deux ans», explique Stéphane Kilbertus, le directeur général d’UEM. L’opérateur a déjà réalisé le réseau de bornes de recharge publiques de l’EuroMétropole de Metz.

Stratégie départementale efficiente

«Ce que nous allons réaliser sur les territoires de Sel & Vermois et de Moselle et Madon sera similaire à ce que nous opérons dans l’agglomération messine. C’est un travail de proximité avec une vision globale des choses pour obtenir un maillage optimal répondant aux réels besoins et notamment dans les zones rurales», assure Stéphanie Schmitt, cheffe de projet Connect & Go à UEM.

Le déploiement du réseau est annoncé de mai à octobre prochain. D’autres EPCI du périmètre d’intervention du SDE 54 devraient suivre.

© Emmanuel Varrier. Le réseau Connect & go pourrait rapidement être déployé dans d’autres EPCI présents dans le périmètre du SDE 54.

«Notre compétence pour la création et l’entretien de bornes de recharge pour les véhicules électriques est relativement récente. C’est aujourd’hui un enjeu d’aménagement du territoire et il fallait élaborer une véritable stratégie départementale pour faire face à l’évolution constante, du parc de véhicules électriques et hybrides rechargeables», explique l’ingénieur territorial directeur du SDE 54.

D’après les chiffres prospectifs présents dans le SDIRVE de Meurthe-et-Moselle : «le parc de véhicules électriques en circulation dans le département (hors métropole) serait de près de 19 000 véhicules en 2026 et près de 43 000 en 2030. La croissance moyenne du parc de véhicules électriques serait de l’ordre de 32 %, soit un doublement du parc tous les trois ans en moyenne.

Ce rythme plus ou moins rapide de démocratisation du véhicule électrique, qui pourrait ainsi représenter près de 12 % du parc des véhicules particuliers immatriculés dans les EPCI du département (hors Métropole du Grand Nancy) en 2030, implique des travaux d’anticipation et de planification cohérents à l’échelle du territoire afin d’assurer une IRVE (Infrastructure recharge de véhicule électrique) adaptée aux besoins futurs.» Une anticipation qui aujourd’hui commence à se matérialiser sur les territoires. Ce n’est que le début…