Implantée à Willems
Boaz, une affaire familiale qui surfe sur le succès
L'entreprise est discrète, nichée dans la campagne de Willems et pourtant il s'agit du leader des parcs aquatiques en France. C'est donc depuis les Hauts-de-France que sont envoyés partout sur le territoire national les équipements destinés aux loisirs nautiques, aquatiques mais aussi hivernaux. Boaz vient d'être reprise il y a quelques semaines par les deux fils des fondateurs.
Il y a un peu plus de 20 ans, Anne et
Alain Comyn – deux anciens champions du monde de catamaran – se
lançaient un défi plutôt inattendu : fonder une entreprise
nordiste d'équipements de loisirs aquatiques qui rapidement, est
devenue pionnière dans la gestion de plages en ville. C'est Boaz qui
installe les équipements de Paris Plage depuis 14 ans. «Les
bases nautiques ont été l'activité principale pendant une dizaine
d'années, avec la location en tant que distributeur de marques.
Rapidement, nous sommes devenus leader français des aquapark»
se rappelle Arnaud Comyn, l'un des deux fils, qui s'est également
associé à Jérémy Olivier pour cette reprise en trio.
Parmi
les clients de Boaz – qui veut dire «Bien
Organisés de A à Z»,
ndlr – des collectivités
(qui louent également du matériel pour les piscines) mais aussi
aussi des clients privés à l'image des gestionnaires de bases de
loisirs et de campings. Derrière ces installations, des règles
draconiennes, identiques à celles de l'ouverture d'une piscine
municipale.
4 000 m² d'entrepôts
Aujourd'hui
l'entreprise est le distributeur exclusif de la marque américaine
Aqua Glide et ouvre chaque année une quinzaine d'aquapark. Sur les
150 parcs aquatiques français, Boaz en a ouvert 40 (dont cinq en
Hauts-de-France). «Les
villes nous missionnent pour installer les aquapark que nous
démontons à la fin de la saison. C'est un réel enjeu
d'attractivité et de dynamisation d'un territoire, avec une offre de
services à coût raisonnable. Rien qu'à Paris, 25 sites vont
ouvrir. De plus en plus de personnes choisissent d'aller à
l'intérieur des terres où des infrastructures éphémères peuvent
répondre à ces attentes»
poursuit le cofondateur.
S'il y a un équipement qui aujourd'hui fait l'une des fiertés de l'entreprise, c'est le parc aquatique de Biscarosse – le plus grand du monde – qui enregistre jusqu'à 5 000 entrées par jour. En moyenne, l'investissement pour un aquapark tourne entre 150 000 et 300 000€ et son installation nécessite de l'anticipation : «Sous un aquapark, il y a 200 plots de béton, c'est énormément d'expertise et de savoir-faire» confirme Alban Comyn.
Nettoyage
de rentrée
Une
fois démontés, l'ensemble des éléments revient à Willems pour un
grand nettoyage. «Il
y a souvent des algues, des moules... On entretient et on nettoie
tout, c'est un matériel qui demande beaucoup de précaution pour
qu'il puisse durer dans le temps. Nos clients font leur chiffre
d'affaires sur les deux mois d'été, il ne faut pas que le matériel
soit endommagé».
Une fois cette période passée, Boaz passe aux activités
hivernales, comme les patinoires, les luges...
C'est
à Boaz que l'on doit la majestueuse patinoire de la CCI Grand Lille
installée en 2016, celle de Wasquehal, de Lambersart, de
Nieppe, de La Madeleine (la PME
en gère une dizaine dans les Hauts-de-France)... mais aussi
celle d'un hôtel Pullman à Paris et plus récemment, les 220 m2
installés sur le toit de la tour Montparnasse. «Les
jeux d'hiver représentent entre 5 et 10% de notre chiffre d'affaires
(3M€ en 2021, ndlr)»
détaille Arnaud Comyn qui ne cache pas son ambition d'atteindre les
5 M€ en 2026. Une agence commerciale va bientôt ouvrir dans le Sud
de Paris, pour améliorer la logistique vers la clientèle sudiste.
Pour
autant, la PME de 10 salariés ne veut pas aller trop vite : «Nos
parents nous ont passé le témoin, l'entreprise fonctionne bien et
on veut s'inscrire dans les traces de nos parents. L'objectif c'est
d'avoir une croissance maîtrisée et constante, de 10% chaque année.
Tout en apportant une démarche RSE»
expliquent les deux frères. Ils viennent d'ailleurs de travailler
sur un pédalo 100% recyclable, fabriqué en Italie, qu'ils espèrent
devenir un futur best seller. Ainsi que sur une «Extreme tower» de
12 mètres de haut avec un mur d'escalade intégré, conçue et
fabriquée en France. «Désormais
il y a une sobriété sur ce type d'équipements. Pour les pédalos
par exemple, on propose des couleurs moins criardes, pour mieux
s'insérer dans la nature.»
Reste que la sécheresse de cet été inquiète les entrepreneurs : «Cette année, quatre aquapark n'ont pas pu ouvrir à cause de la sécheresse. C'est clairement une menace.» Pour autant Boaz continue d'investir chaque année 700 000€ dans de nouveaux matériels et a dans sa ligne de mire les JO de Paris 2024 avec une offre d'olympiades (murs d'escalade, parcours nautiques...) à destination des collectivités désireuses de s'associer à l'événement.