BNP Paribas ne financera plus les projets autour du charbon métallurgique
BNP Paribas a annoncé mercredi qu'elle allait inclure le charbon métallurgique, destiné essentiellement à la sidérurgie, parmi les secteurs qu'elle ne financera plus pour des raisons environnementales, alors que seul le charbon thermique...
BNP Paribas a annoncé mercredi qu'elle allait inclure le charbon métallurgique, destiné essentiellement à la sidérurgie, parmi les secteurs qu'elle ne financera plus pour des raisons environnementales, alors que seul le charbon thermique était concerné par cet engagement jusqu'à présent.
Cet engagement coïncide avec la publication jeudi du rapport de l'ONG Reclaim Finance, dont l'objectif est "de mettre la finance au service de la justice sociale et climatique".
BNP Paribas devient ainsi une des rares banques - cinq sur cinquante passées au crible par Reclaim Finance - à prendre un tel engagement dans le domaine du charbon métallurgique, selon cette ONG.
Dans une mise à jour de sa politique sectorielle sur l'industrie minière, BNP Paribas indique qu'elle a "décidé d'arrêter le financement de tout projet lié à l'extraction de charbon métallurgique ou thermique", alors que la mention précédente ne citait que le charbon thermique.
Ce dernier est majoritairement utilisé pour la production d'électricité.
En 2020, BNP Paribas s'était engagée à sortir totalement du financement de l'ensemble de la chaîne de valeur des entreprises liées au charbon thermique d'ici à 2030 dans les pays de l'OCDE et de l'Union européenne, et d'ici à 2040 dans le reste du monde.
Ce nouvel engagement, a précisé mercredi BNP Paribas à l'AFP, "s'inscrit dans le travail d'alignement du portefeuille de crédits de BNP Paribas dans le secteur de l'acier sur son engagement +net zero+".
La banque a rappelé "qu'en 2022 et 2023 (elle) s'était fixé des objectifs de réduction de l'intensité d'émissions carbone financées dans 6 premiers secteurs: pétrole et gaz, production d'électricité, automobile, acier, aluminium et ciment".
L'ONG Reclaim Finance relève dans un communiqué de presse que "seules cinq des cinquante banques analysées - la Société générale, BNP Paribas, HSBC, Westpac et Caixa Bank - ont adopté des engagements contre le financement des projets de mines de charbon métallurgique".
"Cependant, ces mêmes politiques ne les empêchent en aucun cas de soutenir l'expansion du secteur puisque les financements aux entreprises sont toujours autorisés", regrette-t-elle.
"L'industrie de l'acier est le plus grand émetteur industriel de CO2", rappelle Reclaim Finance, qui précise qu'en raison "de l'utilisation du charbon métallurgique dans sa production, l'acier est responsable de 11% des émissions mondiales, devant les 2,1% du secteur de l’aviation".
Selon l'ONG, 138 projets de nouvelles mines ou d'extensions de mines existantes destinées à produire du charbon métallurgique existent actuellement dans le monde.
Elle affirme qu'entre janvier 2016 et juin 2023, les banques ont fourni plus de 557 milliards de dollars (environ 510 milliards d'euros) aux 50 entreprises qui développent le plus de charbon métallurgique.
Parmi les banques françaises, BNP Paribas y a consacré 4,5 milliards de dollars, Crédit agricole 3,7 milliards, Société Générale 3,5 milliards et BPCE/Natixis 1,6 milliard de dollars.
Elles se classent entre la 11e et la 42e position des banques ayant le plus contribué à ce secteur dans le monde sur ces sept années et demie, d'après Reclaim Finance.
Dans un courriel envoyé à l'AFP, Société Générale "tient à rappeler que ses engagements en matière de charbon métallurgique, qui datent de 2021, vont au-delà du financement de projets".
La banque "s'est (...) engagée depuis 2021 à ne plus nouer de nouvelle relation avec toute entreprise générant plus de 50% de ses revenus à partir de l'extraction de charbon métallurgique".
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