BMGS SAS : localement vôtre...

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L’unité de production de BMGS SAS de fabrication de masques est installée dans des locaux de l’aéropôle Grand Nancy Tomblaine. Capacité de production annoncée : quatre millions de masques par mois.
© : BMGS L’unité de production de BMGS SAS de fabrication de masques est installée dans des locaux de l’aéropôle Grand Nancy Tomblaine. Capacité de production annoncée : quatre millions de masques par mois.

Certains parlent de souverainisme, de non dépendance à certains pays (asiatiques notamment), d’autres le font ! La start-up BMGS SAS, spécialisée à la base dans la mise à disposition de matériel médical à destination de la cardiologie via sa marque commercial France Cardio, a changé complètement de stratégie commerciale en se lançant dans la fabrication de masques made in Nancy pendant la période de confinement. L’implantation d’une réelle unité de production industrielle sur le territoire de la Métropole du Grand Nancy est aujourd’hui une réalité. Reste à faire perdurer l’initiative.

 Quatre millions de masques par mois ! C’est l’objectif que Nicolas Matusiak et Maxime Bracard, deux anciens étudiants de l’IAE (Institut supérieur d’administration et de management) de Nancy et pilotes de la start-up BMGS SAS (créée en septembre 2019 et spécialisée dans l’achat, la vente et la livraison de matériel médical sous le nom commercial France Cardio), entendent atteindre avec leur unité de production industrielle de masques aujourd’hui installée du côté de l’aéropôle Grand Nancy Tomblaine (grâce à l’implication de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle pour la recherche de locaux). «La situation sanitaire nous a entraîné à bouleverser complètement notre stratégie commerciale et nous avons décidé d’acquérir deux lignes de production (100 % automatiques) de masques de protection trois plis (masque chirurgical)», explique Maxime Bracard, l’un des fondateurs de la start-up. «La fabrication des machines a été réalisée par une société basée en Chine durant la période de confinement, en plein Covid-19. Suite à la fermeture de l’ensemble des frontières chinoises, le rapatriement des deux machines aurait dû être effectué via la ville de Hong Kong mais le gouvernement chinois a bloqué les machines en douane. Le départ s’est donc fait depuis Shenzhen.» L’acheminement s’est réalisé via un transport luxembourgeois, «dès les machines réceptionnées, le montage a duré une trentaine de jours.»

Équipe de nuit

C’est une société spécialisée dans le montage de machines industrielles, basée à Toul, qui a réalisé l’opération avec bon nombre d’ajustements à effectuer car «pendant l’acheminement et au travers les différents contrôles douaniers, certaines parties des machines ont été déréglées.» Deux équipes de cinq collaborateurs (recrutés et formés avec l’appui de Pôle emploi) ont été mises en place. Une première équipe travaille la journée (de 9 heures à 17 heures) et une seconde s’active la nuit (de 17 heures à une heure du matin). «Nous sommes en train de recruter une troisième équipe pour fonctionner de une heure du matin à 9 heures et nous étudions également la mise en place d’une unité de production le samedi et le dimanche.» Avec son implication forte, dès le début de la crise sanitaire, et aujourd’hui sa volonté affichée de développer une véritable filière du masques de protection 100 % locale, BMGS SAS «constitue une première concrétisation du monde d’après Covid-19, celui qui veut relocaliser l’industrie stratégique et sécuriser notre capacité de production», comme l’assure la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle. «Notre ambition est d’éviter à nos clients de se retrouver dépendants du marché des masques chirurgicaux qui proviennent principalement de pays étrangers. Ainsi, nous leur faisons économiser tous les frais liés au transport mais nous leur garantissons surtout un prix de vente qui n’augmente pas en fonction de la demande croissante mondiale», assure Maxime Bracard. Soutenue par plusieurs investisseurs du territoire, cette unité de production industrielle locale pourrait faire des émules dans d’autres domaines histoire de tenter de «prendre ce nouveau chemin» d’une industrie et d’une économie moins dépendantes. Reste à jouer le jeu, à tous les niveaux, de l’achat local.

Masques validés

Du 100 % local validé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et la Direction générale des armées ! Les masques produits par la start-up affichent une filtration bactérienne optimale. À un prix et un conditionnement unique (paquet de cinquante, cartons de 2 000), ils sont livrés en 48 heures chrono. La cible : les grossistes, la grande distribution, les pharmacies, les grandes entreprises (et les autres) et les acteurs publics au plan national voir au-delà. Commande possible via le mail : contact@francecardio.fr.