Blinken appelle Washington et Pékin à gérer leurs différends de manière "responsable"
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé jeudi les Etats-Unis et la Chine à gérer leurs différends de manière "responsable", à l'occasion de sa deuxième visite dans...
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé jeudi les Etats-Unis et la Chine à gérer leurs différends de manière "responsable", à l'occasion de sa deuxième visite dans le pays en moins d'un an.
"Nous avons l'obligation envers notre peuple - et même envers le monde - de gérer les relations entre nos deux pays de manière responsable", a affirmé M. Blinken à Shanghai.
Arrivé mercredi en Chine, le chef de la diplomatie américaine a effectué une première étape à Shanghai et a atterri en fin d'après-midi jeudi à Pékin, où il doit s'entretenir avec de hauts responsables chinois.
Aucune rencontre entre M. Blinken et le président chinois Xi Jinping n'a été annoncée par Pékin. Lors de la précédente visite du chef de la diplomatie américaine en juin, l'organisation d'une réunion entre les deux hommes avait toutefois été rendue publique à la dernière minute.
M. Blinken a commencé son déplacement par Shanghai, où il a rencontré le chef local du Parti communiste chinois (PCC), lui affirmant que le président américain Joe Biden s'engageait à établir un dialogue "direct et soutenu" entre les deux pays.
"Je pense qu'il est important de souligner la valeur - même la nécessité - d'un engagement direct, de se parler, d'exposer nos différences, qui sont réelles, et de chercher à les surmonter", a dit M. Blinken.
Le secrétaire du Comité du PCC de Shanghai, Chen Jining, a insisté sur l'importance des entreprises américaines dans l'économie locale. "Que nous choisissions la coopération ou la confrontation, cela affecte le bien-être des deux peuples, des deux pays et l'avenir de l'humanité", a-t-il souligné.
M. Blinken a ensuite rencontré des étudiants de l'université de New York à Shanghai, où il a dit souhaiter que davantage d'Américains étudient en Chine, ajoutant que les universités américaines se tenaient prêtes à accueillir des étudiants chinois.
Pékin a pourtant dénoncé à plusieurs reprises les interrogatoires musclés dont certains de ses ressortissants ont pu faire l'objet à leur arrivée sur le sol américain, bien que munis de documents valides.
"Le président Biden et le président Xi sont déterminés à renforcer nos liens de peuple à peuple", a ainsi dit M. Blinken.
Avant de s'envoler pour Pékin, M. Blinken s'est entretenu avec des chefs d'entreprises américains, et leur a affirmé que les deux pays avaient besoin d'une "relation économique qui fonctionne comme il se doit, dans l'intérêt des deux parties".
Apaiser les tensions
A Pékin, M. Blinken doit s'entretenir avec des dirigeants chinois et devrait plaider pour la retenue, alors qu'un nouveau président sera investi le 20 mai à Taïwan.
L'archipel a d'autant plus de chances de figurer parmi les questions délicates susceptibles d'être soulevées que le Congrès américain a donné mardi son feu vert à une enveloppe d'assistance militaire de 95 milliards de dollars à destination d'alliés de Washington tels que Taipei.
Il devrait aussi faire part des préoccupations américaines sur les pratiques commerciales de la Chine, que Washington juge anticoncurrentielles, une question essentielle pour le président Joe Biden en cette année électorale.
Le chef de la diplomatie américaine est également en Chine pour apaiser les tensions entre les deux plus grandes économies du monde, qui se sont nettement atténuées depuis sa visite de juin.
Celle-ci avait été suivie d'une rencontre entre Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping à San Francisco en novembre qui avait débouché sur une reprise des contacts entre les deux armées et une coopération dans la lutte contre la fabrication du fentanyl.
Pressions contre le soutien à Moscou
La volonté du gouvernement de Joe Biden de collaborer avec la Chine contraste fortement avec les efforts déployés pour isoler la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022.
Si les Chinois ne fournissent pas directement d'armes à la Russie, Washington les a accusés ces dernières semaines de livrer du matériel et des technologies à double usage à ce pays qui facilitent son effort de réarmement, le plus important depuis l'époque soviétique.
"Si la Chine veut avoir d'un côté des relations amicales avec l'Europe et d'autres pays, elle ne peut pas alimenter d'un autre côté ce qui est la plus grande menace contre la sécurité européenne depuis la fin de la Guerre froide", a déclaré M. Blinken vendredi à l'issue d'une réunion du G7 en Italie.
Une autre source de friction est la loi votée par le Congrès américain mardi exigeant que l'application TikTok soit cédée par sa société mère chinoise ByteDance, sous peine d'être exclue du marché américain.
En mars, la Chine avait invité Washington à "respecter les règles de l'économie de marché" et fait savoir qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires pour préserver ses droits et intérêts légitimes".
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