Bientôt la fin des tickets de caisse grâce à KillBills
Qui n'a jamais trouvé aberrant de se retrouver avec un ticket long comme le bras après avoir acheté seulement un ou deux articles ? En France, 12 milliards de tickets sont édités chaque année pour une durée de vie de... 3 secondes ! A EuraTechnologies, KillBills entend bien renverser la donne.
On pense bien faire en jetant ses tickets de caisse dans la poubelle recyclable. Et pourtant, seuls 10% d'entre eux sont recyclables à cause des perturbateurs endocriniens contenus dans les encres. «Pour imprimer un ticket de caisse, l'imprimante chauffe le papier et cela pollue les autres déchets», explique Sid-Ahmed Chikh-Bled, cofondateur de Kill Bills. Avec son associé, Basile Fernandez, ils allient leurs compétences scientifiques et digitales pour se lancer dans la chasse au ticket de caisse.
Pourtant
ce ne sont pas les outils qui manquent : beaucoup d'enseignes
proposent aujourd'hui d'envoyer le ticket par mail ou via la carte de
fidélité, mais cela n'empêche pas, pour autant, de réduire l'impact
environnemental. «Entre
l'émission d'un ticket papier et l'envoi par mail, c'est assez
équivalent. Un PDF est volumineux et se stocke dans les serveurs.
Par contre, avoir son ticket dans une application est beaucoup moins
polluant.» C'est donc
sur ce créneau que KillBills a fondé son modèle : recevoir
son ticket de caisse directement sur son application bancaire.
Du
B to B to C
Un
moyen pour le consommateur de ne pas avoir son porte-monnaie rempli
de tickets, pour les marques de mieux connaître leurs clients et pour
les banques de proposer un service supplémentaire. Surtout, la
réglementation impose aux enseignes de changer de modèle : la loi
anti-gaspillage et économie circulaire (dite loi AGEC) – faisant
de la France l'un des
premiers pays européens à supprimer le ticket de caisse
– impose la suppression systématique des tickets au 1er janvier
2023 : «Aucune
initiative n'a pris le pas car on demande toujours au consommateur de
donner son adresse mail ou son numéro de téléphone, mais il n'a pas
toujours envie de recevoir des promotions. Le mail et le SMS sont des
solutions d'appoint mais non durables, il faut que la solution soit
invisible pour le client», analyse Sid-Ahmed
Chikh-Bled.
KillBills mise donc sur un partenariat étroit avec les banques, dans un
premier temps auprès de la clientèle professionnelle : «40%
du temps des chargés d'affaires en banque sont consacrés à la
gestion des notes de frais dans la restauration. On a créé un
partenariat avec plusieurs centaines de points de restauration et des
banques pour que le ticket de caisse soit automatiquement généré
dans l'application bancaire du client. C'est un gain de temps pour
tous.»
Une couverture nationale
Si
le côté professionnel est d'ores et déjà prometteur, la start-up
n'oublie pas pour autant les particuliers. Pour
2022, KillBills espère conquérir plusieurs points de vente,
notamment les grandes enseignes et des institutions bancaires.
Egalement
incubée chez 50Partners à Paris, l'implantation à
EuraTechnologies, proche des retailers, a rapidement été une
évidence pour Kill Bills qui emploie actuellement neuf salariés et
ambitionne d'atteindre une centaine de collaborateurs d'ici trois
ans.