Biden au chevet du Grand Canyon pour vanter sa politique climat

Joe Biden va mettre un coup de frein mardi à l'exploitation d'uranium dans une vaste zone autour du Grand Canyon, la première annonce d'un voyage à l'ouest des Etats-Unis destiné à convaincre les Américains, guère...

Le président Joe Biden embarque à bord d'Air Force One, lundi 7 août à Washington © Mandel NGAN
Le président Joe Biden embarque à bord d'Air Force One, lundi 7 août à Washington © Mandel NGAN

Joe Biden va mettre un coup de frein mardi à l'exploitation d'uranium dans une vaste zone autour du Grand Canyon, la première annonce d'un voyage à l'ouest des Etats-Unis destiné à convaincre les Américains, guère enthousiastes, des bienfaits de sa politique climat.

Cette zone, qui aura le statut de "monument national", sera d'une superficie de plus de 400.000 hectares, a annoncé Ali Zaidi, conseiller climat du démocrate de 80 ans, dans l'avion qui emmenait lundi ce dernier en Arizona.

Des tribus indiennes locales réclamaient depuis un certain temps cette décision pour freiner l'activité minière autour de cette merveille naturelle qu'est le Grand Canyon.

Ce statut interdira de lancer sur le site de nouveaux projets d'extraction d'uranium, sans toucher aux droits d'exploitation déjà existants, a encore indiqué Ali Zaidi. La création de cette nouvelle zone protégée est à la fois un hommage à la "vibrante histoire" de ces tribus, et la protection d'un "écosystème incroyablement important", autour du fleuve Colorado.

Joe Biden a choisi pour cette annonce un Etat, l'Arizona, où les températures frôlent les 50°C depuis plusieurs semaines, et où le débit particulièrement bas du Colorado met en péril l'alimentation des agglomérations comme du secteur agricole.

Menace existentielle

Joe Biden se rendra ensuite au Nouveau-Mexique, puis en Utah, où il évoquera ses programmes en faveur des vétérans. 

La date de ce déplacement n'a pas été choisie par hasard: l'Inflation Reduction Act (IRA), pièce maîtresse de son mandat, fêtera son premier anniversaire le 16 août, et la Maison Blanche veut marquer le coup.

Baptisé ainsi pour réussir à le faire adopter au Congrès - l'inflation atteignait à l'époque son plus haut niveau depuis 40 ans -, ce plan s'attaque en réalité aux émissions de CO2, qu'il ambitionne de réduire de 40% d'ici 2030 par rapport à 2005. 

Pour cela, il promet 370 milliards de dollars d'investissements dans la transition énergétique, notamment pour la fabrication de batteries pour voitures électriques ou les panneaux solaires.

Le tout à grand coup de subventions et avec une stratégie sans complexe de patriotisme industriel qui bouscule les grands partenaires économiques des Etats-Unis, Européens en tête.

Joe Biden qualifie régulièrement le changement climatique de "menace existentielle", critiquant au passage celles et ceux qui, dans l'opposition républicaine, le mettent en doute.

Avec l'Arizona, il choisit aussi un terrain qui s'annonce très disputé lors de la prochaine présidentielle, dans un peu plus d'un an.

10.000 voix

En 2020, le démocrate y avait devancé Donald Trump d'à peine 10.000 voix. 

"Le président a transformé le plus grand risque qui pèse sur nous", à savoir le changement climatique, "en très grande opportunité économique", a assuré Ali Zaidi.

Mais il a bien du mal à faire passer son message, surtout auprès des électeurs indépendants.

Plus de la moitié des Américains (57%) désapprouvent la gestion du changement climatique par le président démocrate, mais admettent ne pas réellement savoir ce que contient le plan, selon un sondage du Washington Post et de l'Université du Maryland publié lundi.

Et ce, malgré les multiples annonces d'investissements faites par les entreprises aux Etats-Unis. 

Les sondages "ne racontent pas toute l'histoire", a assuré, toujours dans l'avion, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, pour qui les enquêtes d'opinion sont des "instantanés" ne traduisant pas forcément les tendances de fond.

"Nous allons continuer à parler" des réussites économiques et environnementales de Joe Biden, a-t-elle ajouté, et "nous espérons que le message passera."

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