Bertrand juge "indigne" un tweet des LR sur l'Algérie

Une journée d'offensive tourne à la polémique interne chez Les Républicains (LR), Xavier Bertrand dénonçant une communication "indigne" du parti envers l'Algérie, à...

Xavier Bertrand, le 22 mai 2023 à Roubaix © Sameer Al-Doumy
Xavier Bertrand, le 22 mai 2023 à Roubaix © Sameer Al-Doumy

Une journée d'offensive tourne à la polémique interne chez Les Républicains (LR), Xavier Bertrand dénonçant une communication "indigne" du parti envers l'Algérie, à dix jours des élections européennes.

"Message de service à l'Algérie, il faut tout reprendre, les biens et le mal: criminels, délinquants, clandestins, OQTF (obligation de quitter le territoire français, une mesure administrative, NDLR)", a tweeté jeudi matin le parti LR, réagissant à la liste de biens à restituer par la France transmise lundi par Alger.

Les Républicains, dont la liste menée par François-Xavier Bellamy stagne autour de 7% dans les sondages, ont illustré leur tweet avec des photos d'Algériens célébrant une victoire sportive sur les Champs-Élysées en brandissant des drapeaux de leur pays. 

"Je condamne avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs ni l'histoire de @lesRepublicains. Aucun calcul électoral n'autorise à insulter un pays et son peuple, quelles que soient les divergences qui nous opposent", a écrit Xavier Bertrand jeudi soir sur X.

"Je demande le retrait de ce tweet indigne qui abîme la belle campagne que mène" François-Xavier Bellamy, ajoute le président des Hauts-de-France.

Cette communication avait déjà provoqué l'indignation de responsables de gauche. "Voilà comment un sujet sérieux, celui de la restitution des biens issus de la colonisation se transforme en message destiné à attiser les haines avec de jolis amalgames. Digne de l'extrême-droite", a notamment cinglé le chef du PS Olivier Faure.

"La Droite Républicaine ne devrait pas essayer d'imiter les populistes en espérant gratter quelques voix. La campagne menée courageusement par François-Xavier Bellamy montre que nous pouvons faire bien mieux", avait déjà estimé une autre voix LR dissonante, le député du Territoire de Belfort, Ian Boucard.

-Bellamy cible Fabius-

Cet épisode intervient alors que, sur un autre terrain, François-Xavier Bellamy était passé à l'offensive jeudi en dénonçant "l'agenda politique" du Conseil constitutionnel, après sa décision d'accorder l'aide juridictionnelle, y compris en matière prud'homale et civile, au nom du principe d'égalité devant la justice, aux étrangers qui ne résident pas régulièrement en France. 

"Le Conseil constitutionnel, son président Laurent Fabius, ont manifestement décidé d'utiliser leurs responsabilités pour servir un agenda politique", a fustigé l'eurodéputé sortant, après avoir visité le Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, en région parisienne, où se trouvent 216 personnes en situation irrégulière. 

"C'est l'agenda de la gauche qui a toujours été le sien, celui du désarmement des frontières", a ajouté l'eurodéputé sortant.

L'aide juridictionnelle s'applique depuis 1991 en matière pénale et de droits des étrangers pour les non-Français.

Dans une décision rendue publique mercredi, le Conseil constitutionnel a estimé qu'au nom du principe d'égalité devant la justice, l'aide juridictionnelle devait également bénéficier aux étrangers en situation irrégulière.

Pour M. Bellamy, cette décision "marque une étape nouvelle (...) dans le délitement du principe même de la Nation", rappelant que le Conseil constitutionnel a invalidé le  référendum d'initiative partagée (RIP) déposé par LR sur l'immigration et retoqué les mesures de durcissement ajoutées par la droite à la loi sur l'immigration approuvée en décembre.

La droite a contesté à chaque fois avec virulence ces décisions, son candidat potentiel à l'Élysée en 2027, Laurent Wauquiez, dénonçant "un coup d'Etat de droit".

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