Dunkerque veut devenir un centre d’agglomération de destination
Lors d’une conférence de presse le 11 mars dernier, le président de la Communauté urbaine de Dunkerque, Patrice Vergriete, a dévoilé les nombreux projets commerciaux, de loisirs, de logements et de bureaux qui doivent d’ici 2028 parachever la transformation du centre-ville entamée voici dix ans. Avec l’ambition d’en faire un vrai lieu de destination.

«J’aime beaucoup Calais, je m’entends très bien avec sa maire mais je préfère que les Dunkerquois restent à Dunkerque plutôt que d’aller passer une journée à la Cité Europe. Ou bien qu’ils partent à La Panne ou à Furnes en Belgique», pose Patrice Vergriete en préambule de dévoilement des nouveaux projets qui doivent rendre le centre-ville de Dunkerque toujours plus attractif. «Mon ambition est d’en faire un lieu de destination et non plus seulement de passage».
C’est dans ce cadre qu’un grand pôle de loisirs va voir le jour, à deux pas de la gare, sur une friche SNCF qui sera composé de trois pôles. Un premier de 8 000 m2, porté par le groupe Hadrena, leader du loisir de proximité, consistera en un centre de jeux et divertissements intérieur (karting, karaoké, quizz, bowling, billard, parc de trampolines, Fort-Boyard Aventures…), complété par un restaurant.
Le deuxième accueillera le Casino de Dunkerque (groupe Tranchant), actuellement situé à Malo-les-Bains à deux pas de la plage. Un appel d’offres est en cours pour l’attribution de sa gestion à un groupe qui pourrait donc ne plus être Tranchant.
Enfin, et c’est un projet très attendu par les habitants, le troisième pôle sera réservé à l’accueil d’une grande salle de spectacles et de sport, dont le nom «Boréal» vient d’être dévoilé. Celle-ci pourra accueillir à la fois des compétitions de sport (handball, hockey sur glace ou encore basket, dont trois clubs de l’agglomération évoluent au sein de l’élite nationale) avec une capacité de plus de 5 000 spectateurs. Mais aussi des spectacles, avec une jauge de 7 000 personnes avec la possibilité de transformation de la salle en 24 heures. «Pour les gestionnaires de tournées, Dunkerque est actuellement une ville B, voire C, alors même que nous savons avoir le potentiel de population pour remplir une salle avec des artistes de première catégorie», commente Patrice Vergriete. «A l’avenir, nous serons équipés pour les accueillir et ce sera une vraie plus-value».
Logements et commerces
C’est aussi dans le secteur commercial que la ville réalise actuellement plusieurs projets, dont les deux plus importants sont, d’une part, l’ouverture de la halle alimentaire des Sœurs Blanches (dont les différentes cellules sont déjà remplies à 95%) le 21 mai prochain, avec uniquement des produits locaux et de saison, tant en vente qu’en restauration. Et d’autre part, les «Docks de la Marine», un programme qui mêle logements haut de gamme et cellules commerciales et qui doit faire la jonction entre les différents quartiers du centre-ville. 120 logements répartis sur cinq plots doivent être construits, le tout dans un cadre très végétalisé, avec des rez-de-chaussée réservés aux activités commerciales (avec une vingtaine de cellules). La Fnac va, par exemple, s’installer sur 1 300 m2, de même que la chaîne de remise en forme Fitness Parc. Porté par le groupe Olya, c’est un projet à 65 millions d’euros qui doit être finalisé d’ici moins de deux ans et créera environ 150 emplois.
Résidences hôtelières
Enfin, Patrice Vergriete a annoncé que les «Bains dunkerquois», piscine de style mauresque à la façade remarquable édifiée en 1897 et à l’abandon depuis 1975 allaient, enfin, être réhabilités, après 50 ans de suggestions avortées. Le promoteur immobilier BECI porte, en effet, un projet sur 2 000 m2 (dont 1 000 m2 intérieurs) incluant l’ancien bâtiment adjacent des Prud’hommes et surtout préservant l’ancien bassin de nage, à l’image de ce qui a été fait au musée La Piscine de Roubaix. «Nous avons imaginé un espace de divertissement ainsi que de la restauration atypique. Nous allons également y développer une offre hôtelière absente de Dunkerque : un hostel, c’est-à-dire un ensemble composé de 30 dortoirs 160 lits», a détaillé Benjamin Vanardois, directeur général de BECI.
Par ailleurs, l’ancien champion de judo David Douillet va investir à Dunkerque, à travers sa société Harvey Immobilier, dans une résidence de standing destinée aux personnes en mobilité professionnelle, avec spa, espace de sport, de coworking et autres services.
L’ensemble de ces beaux projets sont portés par des investisseurs privés qui croient au potentiel de la ville. Cela tend à prouver à quel point Dunkerque a su changer son image et à quel point elle est porteuse aujourd’hui d’une belle dynamique économique dont l’écho a largement dépassé ses frontières.