BD de la semaine

BD de la semaine

Sur la route de West

Découverte avec Spinning, roman graphique autobiographique, Tillie Walden publie un road trip onirique qui suit les pas de Béa, une jeune femme qui s’enfuit du domicile familial. Errant dans une ville du Texas, elle se fait prendre en stop par Lou, une voisine de dix ans son aînée, partie elle aussi à l’aventure avec sa caravane. Alors qu’elles se dirigent vers San Angelo, chez les grands-parents de Lou, la découverte de Diamond, une chatte aux mystérieux pouvoirs, les conduits vers West, une ville inconnue sur les cartes, transformant leur périple en voyage initiatique… Oscillant entre réel âpre – un lourd passé familial pèse sur les épaules des jeunes femmes – et fantastique envoûtant, le récit bascule dans une veine poétique, aux limites du surnaturel, lors de l’apparition de Diamond. Si les dialogues sont parfois un peu trop surlignés, le dessin révèle la grande sensibilité de sa jeune autrice. Une attachante BD féministe et intimiste.

Sur la route de West (Traduit de l’anglais (États-Unis) par Alice Marchand – Gallimard).

 

Green Class

Deuxième volet d’une série questionnant les codes du genre post-apocalyptique, Green Class met en scène un groupe de jeunes canadiens plongés en pleine apocalypse pandémique, au cœur des angoissants marais de Louisiane. Cinq d’entre eux choisissent de rester dans la zone de quarantaine, aux côtés de Noah, un de leurs amis, infecté par le mystérieux virus qui transforme les humains en monstres végétaux. Alors que tout semble perdu pour lui, Noah «appelle» un gigantesque mutant à la rescousse, qui les emmène lui et sa sœur. Une nouvelle étape commence pour les quatre autres dans une zone où de mystérieux militaires communiquent avec les infectés. Mais tous les humains présents n’entendent pas pactiser… Dès les premières pages, Jérôme Hamon (scénario) et David Tako (dessin) malmènent nos certitudes pour mieux révéler leurs personnages. L’écriture fouillée du scénariste fait la part belle à la psychologie tandis que le dessinateur alterne intimisme et grand spectacle avec la même élégance. Un second tome accompli qui laisse augurer le meilleur pour la suite de la série.

L’Alpha (Le Lombard).

 

Amazonie

Ce cinquième et dernier tome s’ouvre alors que Kathy Austin et Délio découvrent enfin le fameux sous-marin allemand au cœur de la forêt amazonienne, objet de toutes les convoitises et de nombres d’interrogations. En attendant de lever ses énigmes, d’autres secrets s’apprêtent à être dévoilés comme celui de l’étrange créature qui hante Amazonie depuis les débuts de la série ou celui des mystérieux engins qui ont survolé le Nouveau-Mexique, du côté de Roswell, quelques années plus tôt. Ou encore cette pierre mystérieuse qui suscite la curiosité de deux membres de la Bram Stoker Society. Le puzzle est proche d’être assemblé… Servis par le trait réaliste de Bertrand Marchal, les coscénaristes Leo et Rodolphe nous entraînent avec bonheur  dans le foisonnement fécond d’intrigues entrecroisées. Amazonie oscille ainsi entre aventure et science-fiction, entre espionnage et fantastique, tissant une toile narrative touffue dans laquelle s’abandonne  avec jubilation le lecteur jusqu’à son épilogue plus ouvert qu’attendu…

Dargaud.