BD de la semaine

BD de la semaine

Duke

Avec ce quatrième volet de leur série Duke, le dessinateur Hermann et son scénariste Yves H. signent une nouvelle fois un ouvrage magistral du 9e Art. Le récit s’ouvre à Ogden, cité minière du Colorado, où les généreux profits que génère la mine d’or exploitée par l’intraitable Mullins continuent d’attiser les convoitises. Les attaques de diligences assurant les transferts de fonds y étant dès lors devenues fréquentes, Duke Finch, l’ex-adjoint du marshal Sharp, s’est vu confier la tâche d’escorter un convoi transportant 100 000 dollars. Comme il était hautement prévisible, l’attelage ne tarde pas à être violemment attaqué par un gang de braqueurs. À sa grande stupeur, Duke découvre que le chef de la bande n’était autre que son frère Clem ! Duke décide alors de le retrouver à tout prix afin de lui épargner la vengeance du patron de la Mining Company… Portée par des dialogues épurés et magnifiée par de somptueuses images, cette BD nous plonge dans l’atmosphère âpre et violente inhérente à la réalité du western. Soit une suite de planches aussi esthétiquement impressionnantes que narrativement captivantes où le réalisme du dessin d’Hermann est en osmose avec la part d’ombres et de fureur du héros.

La dernière fois que j’ai prié (Le Lombard).

 

Le Lion de Judah

Après la réussite de la série Black OP, le duo Stephen Desberg (scénario) et Hugues Labiano (dessins) signe le premier volet d’une aventure qui se déroule dans le Kenya des années 1920. Le récit s’ouvre avec la découverte, à quelques encablures de Nairobi, de deux hommes noirs tués apparemment sans raison. Quelques jours plus tard, le sergent Kytes découvre l’arme du crime dans la propriété de John Wallace, un riche aristocrate propriétaire de plantation. L’homme est rapidement emprisonné dans un camp aux conditions inhumaines et apprend au bout de quelques jours qu’il a été déclaré mort et que sa future épouse va être expropriée. Commence alors une lutte pour survivre tout en trouvant le moyen de s’échapper à tout prix… Grâce à une intrigue solidement charpentée et des personnages parfaitement campés, le scénariste pose les bases d’un suspense aux multiples pistes, sécrétant une tension palpable. Tandis que les dessins d’Hugues Labiano contribuent à l’atmosphère oppressante de ce grand récit d’aventures sur fond de colonialisme, de religion et de chamanisme.

Dargaud.

 

Sang Royal

Signée par Alejandro Jodorowsky – l’un des plus grands scénaristes de bande dessinée, contributeur majeur au genre du fantastique et de la science-fiction –, cette série s’achève avec un quatrième opus saturé de bruit et de fureur. Le récit s’ouvre alors que les rois Honim et Alvar s’apprêtent à célébrer l’union de leurs descendants, Aram et Mara. Mais une menace plane… Une armée de vampires dévore les troupeaux des bergers et tente de s’en prendre aux deux royaumes. De son côté, Vaal le boiteux, le propre fils d’Alvar devenu Grand prêtre, fomente un complot pour assassiner le futur roi et prendre sa place sur le trône. Mais Aram possède dans ses veines le sang du loup-garou qui le rend invincible. Vaal décide alors de faire forger la seule arme capable de le détruire : une épée d’argent. Menée sabre au poing par Alejandro Jodorowsky, cette flamboyante tragédie shakespearienne met en scène l’âme noire de personnages hantés par des cauchemars et habités par l’obsession de la vengeance. Un chaos magnifiquement traduit en images par Dongzi Liu.

Vengeance et rédemption (Glénat).