Bayrou assure n'être "absolument pas" intervenu dans l'affaire de Bétharram
François Bayrou a affirmé vendredi qu'il n'était "absolument pas" intervenu dans l'affaire des violences physiques et sexuelles de l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) où ont...

François Bayrou a affirmé vendredi qu'il n'était "absolument pas" intervenu dans l'affaire des violences physiques et sexuelles de l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants.
"Soyons absolument clairs. Et ça sera prouvé parce qu'il y aura la commission (d'enquête parlementaire, ndlr) et que j'irai devant la commission. Jamais, pas une seule fois de ma vie et de toute ma vie politique, je ne suis intervenu dans une affaire judiciaire", a assuré le Premier ministre en marge d'un déplacement à la foire aux vins et aux fromages de Coulommiers (Seine-et-Marne).
Un ancien gendarme et un ex-juge, entendus jeudi devant la commission d'enquête parlementaire née du scandale Bétharram, ont maintenu des propos qui vont à l'encontre des dénégations de M. Bayrou dans cette affaire, pour laquelle le Premier ministre sera auditionné le 14 mai.
"Les juges et les gendarmes, vous savez, ça se trompe comme les autres", a ajouté vendredi le chef du gouvernement. "Ils disent +quelqu'un m'a dit que quelqu'un lui a dit que+".
"J'apporterai toutes les preuves qu'il faut (...) il y a peut-être des gens de bonne foi, des gens qui ne savent plus ce qu'ils avaient dit à cette époque, mais tout cela sera prouvé", a-t-il promis.
Alain Hontangs et Christian Mirande, qui furent chargés d'enquêter sur la première plainte pour viol ayant visé un religieux de l'établissement scolaire catholique du Béarn, se sont exprimé jeudi sous serment devant la commission d'enquête.
Le premier, gendarme, se rend le 26 mai 1998 au palais de justice local pour y présenter au juge Mirande le père Carricart, mis en cause par un ancien élève.
Ce jour-là, le juge "m'attendait devant la porte de son bureau" et il "m'a dit: +La présentation est retardée, le procureur général demande à voir le dossier, il y a eu une intervention de M. Bayrou+", a relaté l'ancien enquêteur, en révélant qu'un ancien gendarme lui avait rapporté avoir été mis "au courant" de l'épisode à l'époque par le juge Mirande.
Le juge Mirande pour sa part se rappelle que le procureur général lui a "demandé de différer la présentation de Carricart", ce qui était "surprenant". Mais il dit n'avoir "aucun souvenir" d'avoir parlé d'une intervention de M. Bayrou. Sans pour autant remettre en cause les dires des deux anciens enquêteurs, en qui il a "toujours toute confiance".
M. Bayrou, qui était député et président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques à l'époque de cette enquête, nie plus largement avoir eu connaissance, dans le passé, des agressions physiques et sexuelles dénoncées aujourd'hui par 200 anciens élèves de l'établissement.
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